Once upon a McCoy
Je n'ai jamais été un homme d'école. Pourtant, je viens tout juste de signer un contrat pour travailler dans un lycée de Boston. J'avais longtemps été un gars perdu, ayant peur de l'avenir parce qu'il n'arrivait pas à voir le bout de son nez. À Miami, il arrivait que j'étais autant détesté par les profs que par les élèves. Les enseignants, parce soit je ne me rendais jamais à leur cours soit mon comportement les saoulait et donc, ils me renvoyaient au bout de 10 minutes. Les lycéens, parce qu'étant un membre de la confrérie des Pi Sigma, il était de mon devoir de persécuter les plus faibles. Je savais ce que c'était d'être le fantôme de l'école, alors je me contentais de m'en prendre aux ratés dans le but de ne pas finir comme eux. Oui, car durant mon enfance, j'étais loin d'être l'enfant perturbateur que les gens ont connu. Enfin, si, mais à ma façon. Je passais mon temps à m’évader dans la nature et de ce fait, à inquiéter toute la maisonnée parce que j’avais supposément disparu. Étant donné que je n’avais pas beaucoup d’amis, je partais seul la plupart du temps, ou avec Sasha durant les jours où il me rendait visite. Il y avait aussi Leahna, la femme de ma vie à l’époque, et maintenant deuxième depuis que Nina est apparue dans le portrait. Leahna et moi n’avons jamais eu de sentiment pour l’autre, mais nous sommes proches depuis des années et notre amitié bat toujours de l’aile encore aujourd’hui. La raison de mes disparitions étaient que je m’ennuyais à la maison, surtout que mes nounous travaillaient constamment et mes parents voyageaient souvent pour le travail. Enfin, c’est ce que je croyais de mon père avant qu’il ne m’avoue entretenir une deuxième famille, autre que la nôtre. Vivant ma crise d’adolescence, mes relations avec mon père étaient déjà tendus et la nouvelle n’avait fait qu’empirer les choses. Il avait tenté en vain de me faire sympathiser avec Jewel, ma demi-soeur, sauf qu’à l’époque, la faire chier était ma raison de vivre. Je lui en voulais, autant elle que mon père, d’avoir gâché le mariage de mes parents. Pour une raison que j'ignore encore aujourd'hui, je m'en étais aussi pris à ma mère. On me traitait d'ingrat pour la maltraiter ainsi, car tout le monde savait qu'Isobel déplacerait des montagnes pour que je sois heureux. Peut-être était-ce justement mon acharnement sur elle, parce que je savais que j'étais un enfant ingrat et qu'elle ne me méritait pas. À présent, je tente de me rapprocher de mes parents petit à petit, tout en les faisant se rapprocher l'un de l'autre. Parce que oui, même s'ils ont divorcé il y a un an et que ma mère semble avoir refait sa vie, j'ose espérer qu'ils reviendront ensemble. Quant à Jewel, je cherche à me racheter pour tous les torts que je lui ai causé, même si je doute qu'un lien frère/soeur se concrétise entre nous deux.
J’ai entendu dire que devenir père de famille m’a rendu plus
mature. Malgré mes efforts pour être
gentil,
attentionné et
protecteur devant Justin, Nina, et mes proches en général, je reste toujours ce gars
chiant,
égocentrique et de
mauvaise lorsqu’il n’a pas assez dormi. J’avais laissé mon côté baveux, manipulateur et méchant quand j’ai gradué du lycée. Comme mentionné plus haut, je devais me faire respecter dans le but d’atteindre le haut des palmarès en popularité au lycée. À Wynwood, j’étais chef des Pi Sigma, capitaine de l’équipe de football et le Roméo de Nina Palmer, alors je vivais dans le meilleur des mondes. Même si je prétendais détester l’école, j’adorais la vie étudiante ; tout ce qui était en dehors des salles de classe. J’étais un Dieu là-bas, alors je n’avais aucunement envie de quitter les couloirs du lycée. Au fond de moi, je savais que c’était parce que je n’avais aucun avenir, surtout que je ne voulais pas entrer à l’université. Visiblement j’ai changé d’avis, et c’est bien sûr grâce à mon fils. Même si j’avais stressé à mort en attendant sa venue au monde, j’ai fondu dès les premières secondes où je l’ai pris dans mes bras. Je n’avais pas envie d’être un père merdique à ses yeux, alors c’est la raison pour laquelle j’ai décidé de me reprendre en main. Je suis entré à l’université et Eden en a profité pour m’offrir un stage dans mon ancien lycée, étant donné qu’il était le directeur.
Je ne suis pas fait pour être PDG d’une entreprise ou avocat de renommé mondiale. C’est pour cela que j’ai eu beaucoup de pression au sujet de mon avenir, car mon père est justement architecte de renommé mondiale et ma mère avocate, donc j’avais peur qu’ils soient déçus de leur fils. D’un autre côté, je recevais aussi de la pression de la part de Nina et ce, indirectement. De un, sa perfection me faisait tout le temps douter de la raison pour laquelle elle avait décidé d’épouser un connard comme moi. J’avais toujours été celui qui soit
masque ses sentiments soit qui
les exprime de la mauvaise manière. Donc il se pouvait que Nina soit blessée par mon
fidèle sarcasme. Mais elle sait que je l’aime, alors je n’ai pas besoin de le lui prouver à tout bout de champ. De deux, elle avait été accepté à Harvard, tandis qu'à l'époque, j'avais envie de vomir juste à l'idée de mettre les pieds dans une université. Par conséquent, j'avais peur de ne pas être à sa hauteur. Maintenant que j'avais un boulot concret, je présume que mon entourage était autant fier de moi que je l'étais.
Dans moins d’un mois, je serai un adulte. Ça me fait bizarre d’y penser, car dans ma tête, je resterai toujours un adolescent. Ce n’est pas pour rien que je veux retourner au lycée, même si c’est pour y travailler. Au moins, je serai encore en contact avec les jeunes dans le but d’en rester un, moi aussi. Je m’attends à être
populaire, à être le ‘
monsieur cool’ qui séjourne à côté du bureau de la sorcière. Parlant d’elle, j’espère qu’elle est assez sainte d’esprit pour ne pas me renvoyer après une semaine en fonction dans son établissement. Sans moi, ses élèves se languiraient dans les couloirs. J'étais justement là pour changer l'ambiance. Je sais mieux que personne comment mettre du piment dans la vie étudiante d'un adolescent.