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 “Je préfère exagérer la banalité plutôt que de m’inventer une originalité.” ft. Gwen <3

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AuteurMessage
Enzo Miller
Enzo Miller
Président des Sigma Nu
Disponibilité pour RP : Yep.
Featuring : Zico (Wu Ji Ho)
DC : Lee Hae HyukAshton D. MyersFrank EarendNicholas TompkinsGemma Osborne
Messages : 191
Who I am? : Un opportuniste, qui profite de la vie, et le chef des Sigma Nu, accessoirement. Et Cornerback chez les YB, alors si tu me cherches, j'te plaque Wink
People around me : La famille, les amis, les ennemis, bref la smala au complet.
Social Network : J'suis pas Facebook, Instagram et compagnie. Les selfies c'est réservés aux narcissiques, et encore selfie, si c'est égal à se prendre en photo que l'menton... Mais j'ai un casier.
CellPhone : J'te préviens, ce numéro est à joindre en cas d'urgence, ou si on a un minimum de choses en commun. Ceux que j'aime pas, je réponds pas Very Happy
Relations : - Ami d'enfance de Gwen Foster
- Protecteur de Seung Joo, tu touches un d'ses cheveux, t'es mort, pigé ?
- Sous le tutorat d'Hanaé Nguyen
- Travaille pour Eo-w-yn !

Date d'inscription : 14/06/2015
Age : 26
Localisation : Dans ton cul.
MessageSujet: “Je préfère exagérer la banalité plutôt que de m’inventer une originalité.” ft. Gwen <3   “Je préfère exagérer la banalité plutôt que de m’inventer une originalité.” ft. Gwen <3 EmptySam 18 Juil - 0:48


“Je préfère exagérer la banalité plutôt que de m’inventer une originalité.”
Enzo & Gwen <3


Il y a des jours, oui, où c’est possible d’avoir de bonnes surprises. Des surprises si bonnes, qu’elles vous font oublier tous les tracas de la veille. Et moi, la mienne de surprise, elle m’a été livrée en main propre par la directrice en personne. La dernière qui aurait sans doute pu me réjouir à ce point, et pourtant ce matin elle m’apportait un document qui avait égayé ma triste semaine. Non sans un sourire forcé, pour répondre au sien qui était si faux que sa mâchoire était sur le point de se décrocher, je l’avais remercié, tout en jurant m’occuper de cette nouvelle recrue dans le courant de la journée. On n’avait pas souvent de demandes de candidatures pour intégrer notre confrérie, et à chaque fois ça m’emplissait de joie, ça me donnait l’impression d’avoir du boulot, et je ne manquais jamais de m’en vanter auprès des autres. L’esprit de compétition, mon pote. Et cette candidature n’avait rien d’anodin. Autant je passais direct à la partie « motivation », autant là j’avais bloqué sur le nom cinq minutes. Cinq bonnes minutes hein. Cinq minutes où le temps semblait s’être figé. Cinq minutes où je commençais à me demander si je ne rêvais pas. Et pourtant non, il y avait bien le nom de Gwen Foster imprimé sur cette feuille, en gros, en gras, tout en haut.

Gwen.

Alors tu étais donc de retour.

Mon esprit semblait divaguer à cet instant précis, en revoyant son visage, son dernier sourire, cet au revoir douloureux qui remonte à bien des années maintenant.

Gwen et moi, c’est une longue histoire.

Une belle histoire. Ma plus belle histoire.

Je m’étais promis de ne jamais flirter avec le cucul, mais Gwen était bien la seule personne qui avait su entrer dans mon monde. Elle y est toujours par ailleurs, et je m’en réjouissais. Notre rencontre remonte à quand nous étions encore deux gamins un peu paumés, issus de familles très modestes, vivant dans les quartiers pauvres de Boston. Deux gamins, qui n’avaient que comme valeurs celles d’être honnête et ne jamais trahir autrui. Deux gamins qui avaient déjà une vie compliquée, sans pour autant le comprendre, mais deux gamins simples, authentiques, bruts. Notre rencontre s’est faite comme pour tous gosses de notre âge, spontanément, et ça a changé ma vie. Je n’accorde pas beaucoup d’importance aux gens, d’habitude. Je m’intéresse, mais sans plus. Je fricote, je parle, je me lie d’amitié, mais ce n’est toujours que surface, que du superficiel. Et pourtant, elle a été la seule à être plus que tous les autres. Celle avec qui j’ai passé le plus clair de mon temps à faire tout et n’importe quoi. Des petites bêtises, des jeux, et surtout notre spécialité : des promesses. Et la première étant de ne jamais s’oublier quoiqu’il arrive, et ça n’est jamais arrivé. Son père a du migrer ailleurs, et nous étions séparés. Les célèbres compères, les deux inséparables qui devaient se dire au revoir pour la première fois de leur vie. On a gardé contact, bien sur, on a grandi, ce qui est naturel, et aujourd’hui elle réapparait dans ma vie. Pour de vrai.

Et c’est Miss Garner qui m’apporte la nouvelle. Putain, comme c’est moche.

Pourtant, au lieu de sauter dans tous les sens, une autre idée germe dans ma tête. Sa candidature étant parfaite, je m’évertuais d’habitude à toujours donner le verdict final en personne à mes nouvelles recrues, mais pour le coup je voulais jouer la surprise, comme elle. Peut-être ne se doutait-elle pas que j’étais aussi ici, dans ce lycée, et qui plus est le chef de la conf chez qui elle postulait. Et je voulais en jouer. Du coup, j’apposais ma signature, avec un petit coup de tampon impersonnel, et confiais la feuille à un de mes plus anciens potes de la conf pour qu’il s’en charge à mon nom, prétextant un rendez-vous, avant de me barrer et d’aller voir d’autres amis à moi. J’avais un coup à monter, et je ne pouvais pas le mener à bien seul.

Après de nombreuses délibérations, partages d’idées, nous étions opérationnels, et prêts à monter mon idée loufoque, et notre première étape était de trouver Gwen qui devait tout juste arriver à l’internat des Sigma Nu. Après quelques coups de fils, textos, la proie était repérée, chambre trois, en train de défaire ses bagages. Parfait. Je prends donc la direction du fameux dortoir, et m’équipe d’un vulgaire foulard pour me masquer le visage, au cas où, et entre en trombe dans la chambre avant de lui plaquer ma main sur la bouche. On vient m’aider de suite après pour lui bander les yeux, et la porter jusqu’à ma bagnole. Ouais, ça s’appelle du kidnapping, et alors ? Bien évidemment, elle cherche à se débattre, ce qui aurait été étonnant si le contraire avait eu lieu. Et à la force de trois hommes, on arrive à la maitriser, et à l’installer sur la banquette arrière de ma poubelle sur roues, avant de me laisser seul avec. Je sais, c’était barbare, mais avec moi on ne fonctionnait jamais dans la banalité. C’était tout ou rien.

Sans doute en panique totale, je la vois qui se débat dans mon rétro intérieur alors que je continue à avancer, jusqu’à arriver sur le parking d’un grand centre commercial déserté depuis des années. Etrange endroit, mais je m’en fiche. Je coupe le moteur, et l’aide à sortir de là, avant de la libérer de ses liens et lui retirer le bandeau, prêt à me faire insulter, mais surtout prêt à faire face à sa réaction en me voyant.

« - Dans mes souvenirs, t’étais moins gueularde. »

Dis-je même sur le ton de la plaisanterie, pour détendre l’atmosphère.

« - Bah quoi ? Tu ne me reconnais même pas ? »

Je lui tapote l’épaule, avant de croiser mes bras sur la poitrine. Intérieurement, en fait, je suis hyper nerveux, et hyper content. La revoir fait remonter en moi tellement de souvenirs, que j’en perds mes moyens, je ne sais pas comment vraiment agir à ce moment précis. Du coup, quand je flanche, je me sens obligé de lancer un défi. Du coup, je sors de ma poche, une pile de post-it. Six pour être exact, et lui demande d’en piocher un, sur lequel un gage débile est inscrit. Quand elle a sa feuille en main, et après l’avoir lu, elle me regarde.

« - Gwen Foster n’aurait-elle pas le cran de relever ce défi ? »

Ton de la provocation, je sais que ça va sans doute susciter beaucoup de réactions de sa part, mais c’est comme ça qu’elle a toujours été, et comme ça que je l’ai toujours accepté et apprécié, et bien que je ne sois pas le plus démonstratif au monde, et que je ne réagis pas comme tout le monde, j’étais heureux à l’heure actuelle. Vraiment heureux.

YOOOOP (lait):


Emi Burton


Dernière édition par Enzo Miller le Sam 12 Sep - 12:49, édité 1 fois
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Gwen E. Foster
Gwen E. Foster
Nous Tomberons, Nous Rêverons Encore, A la Vie Comme à La Mort
Disponibilité pour RP : Yup
Featuring : Sandra Kubicka
DC : James P. Cobb E.
Jae Ji Choi
Eoin Johnstone
Nikolaï A. Kozlovski
(Eric Altman, Samuel Steevenson, Maira Hae, Vincent Eckon)

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Who I am? : Et un deux trois Alice au Pays des Cauchemars... ♪♫

People around me : A nos joies passées, à nos flèches à nos étoiles, à la vie comme à la mort
What I've done : Bad bad things
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Relations : Je ne le sais pas encore mais je crois que j'aime mon chef... Zoooo ♥️

Mikaela Kozlovski -> Amie
Iris Stewart -> on se déteste non ?
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MessageSujet: Re: “Je préfère exagérer la banalité plutôt que de m’inventer une originalité.” ft. Gwen <3   “Je préfère exagérer la banalité plutôt que de m’inventer une originalité.” ft. Gwen <3 EmptyDim 19 Juil - 18:50

Je préfère exagérer la banalité...
plutôt que de m'inventer une originalité...
Enzo ♥ ✧ Gwen
Enzo Miller, je t'adore tu le sais. Te revoir est un des plus grand bonheur qui m'est donné de vivre, mais crois moi tu ne paie rien pour attendre. Tu m'as foutu la peur de ma vie et crois moi je compte bien prendre ma revanche et à mon avis tu t'en souviendra. Tu sais bien qu'au fond je ne t'en veux pas, parce que j'en suis totalement incapable de toute façon mais bon en tant que membre d'une confrérie de casse-cou et de trublions en tout genre il faut que je te montre que je sais réagir, que je sais faire comprendre qu'on ne me cherche pas des poux impunément, en bref je serai toi je ferai attention dans les jours qui viennent tu risques d'avoir quelques surprises. Mais bon quelque chose me dit que tu sais déjà que je ne laisserai pas passer comme çà, comme si de rien était, mais de toute façon c'est çà qui est drôle, je te connais trop bien et tu me connais trop bien pour savoir que je ne suis pas du genre à me laisser faire sans rien dire. Mais nous ne sommes pas encore rendus là, chaque chose en son temps cher Monsieur Miller, ton heure viendra.

Pour l'instant je suis dans un avion, entourée de deux colosses en costard cravate et lunettes de soleil. Non je ne suis pas escortée par le FBI ou la CIA, ces gens ça s'appelle les services sociaux des Etats-Unis et ils sont chargés de m'emmener à mon nouveau chez moi. Enfin nouveau tout est relatif parce que je connais Boston comme ma poche après tout c'est là que j'ai grandis avant que le patron de mon père décide de nous arracher à notre foyer pour nous envoyer à Chicago, avant qu'il décide de m'arracher à Enzo Miller. Pour ça j'ai détesté Chicago, cette ville qui n'était pas la mienne et de tout les points de vue. Pas la mienne parce que je n'ai aucune affinité ici, dans cette grande ville qui respire le fric à tout les coins de rues, où je ne me fais pas d'amis, cette ville où je commence sérieusement à partir en vrille, cette ville où il ne me reste que mes parents, des parents que je déçoit énormément et je m'en rend bien compte, cette ville où tu n'est pas présent Enzo Miller. Bon on s'échange des nouvelles régulièrement mais ce n'est pas pareil, d'ailleurs j'ai été très heureuse d'apprendre que tu avais été nommé chef de Confrérie, toutes mes félicitations, tu le mérite amplement. D'ailleurs en parlant de ça, il y a quelques jours j'ai rempli les papiers m'inscrire au Boston High School et j'ai demandé ta confrérie j'espère que tu m'acceptera, tu n'es pas obligé bien entendu mais ça me ferait énormément plaisir. Tu ne connais pas encore la raison de mon retour, bien entendu ce n'est pas quelque chose que l'on met dans un dossier scolaire, dans mon dossier il est juste marqué « boursière » un bien joli euphémisme pour résumer la situation. Un jour Enzo je te dirai pourquoi je suis de retour. Je te dirai que je n'ai pas eu le choix d'abandonner mes parents, que je suis ce qu'on appelle une mineure émancipée, je ne dépends certes plus d'eux mais aussi je ne peux plus vivre avec eux, et même si j'ai détesté Chicago, je tiens énormément à mes parents, être arrachés à eux c'est une blessure pour moi, c'est un peu la même scène que quand j'ai dû aller loin de toi. A croire que je doive tout le temps me séparer des gens qui comptent pour moi. Mais tu me connais hein, je reste la tête haute, droite et je ne montre jamais mes faiblesses, alors malgré le fait que partir de chez moi est une déchirure, je suis toujours celle que tu connaissais toujours aussi honnête et franche, la même petite tornade qui jouais des tours à ceux qui se croient les plus forts, je suis juste devenue un peu plus radicale qu'avant. Mais maintenant je vole vers toi, n'ayant pas oublié mes promesses, surtout celle de ne jamais t'oublier et de revenir vers toi, j'aurai préféré que ce soit dans d'autres circonstances mais je suis sincèrement heureuse de te retrouver.

Par contre il faudra qu'on m'explique un peu ce que c'est le vieux dinosaure qui vous sert de directrice. C'est une blague j'espère hein, un espèce de bizutage pour les nouveaux élèves. Si c'est pas le cas je sens que je vais pas pouvoir l'encadrer longtemps moi Margaret Thatcher. Déjà quand elle m'a vu arriver dans son bureau pour toutes les formalités, elle a du me prendre pour le diable vu comment je parles et vu comment je suis sapée, elle m'énumère toutes les règles, des jolies règles que je compte bien ne pas respecter, tu sais ce que je pense de ton petit couvre feu ma vieille ? Prépare toi à vivre des jours difficiles, tu ne connais pas encore Gwen Foster mais tu entendra parler souvent de moi. « Et que je ne vous vois pas faire des âneries ! » me lance t-elle en guise de conclusion avant de m'indiquer le chemin de chez les lambdas. « Ouai ouai c'est çà compte là dessus et bois de l'eau fraîche » répliquais-je à mon tour en sortant du bureau et du bâtiment administratif. « Et puis les lambdas je compte pas y rester longtemps. »

Je n'y vais même pas d'ailleurs puis ce que quelqu'un m'attends à l'extérieur pour m'annoncer que je suis acceptée chez les Sigma Nu, ta confrérie Enzo. D'ailleurs sur le coup je suis vexée que tu ne viennes pas me l'annoncer en personne, j'aurai pensé que tu l'aurai fais, sur le coup je remercie mon nouveau confrère et je le suis jusqu'à la confrérie, peut être que tu es occupé, que tu as tes raisons mais j'aurai aimé que ce soit toi qui me l'annonce. En plus tu n'as pas l'air d'être là, je remercie ton collègue un peu sèchement et je file dans la chambre qui m'est attitrée pour défaire mes affaires. Et c'est là que tout bascule, une bande qui entre en trombe dans la chambre, une main qui se plaque sur ma bouche et d'autres qui me maintiennent immobile. Je hurle contre la main qui me bâillonne, je n'ai pas honte de le dire j'ai peur, mon coeur bat à deux mille à l'heure, mais je ne reste pas à rien faire, je me débats, j'essaye de mordre la main devant la bouche mais rien n'y fait, on me bande les cheveux et on me balance dans ce qui semble être une voiture, je suis morte de trouille, je ne sais pas ce qui va m'arriver, les pires scénarios défilent dans ma tête. On me bâillonne plus alors je m'y donne à coeur joie au niveau des insultes tout me débattant, dehors je sens que la voiture roule. « Laissez moi sortir bande de cons je vous jure si je vous choppe je vous défonce un par un, je vous stérilise à grand coup de bottes bande de tarés !! » Et je ne plaisante pas, je serai prête à en venir aux mains, ça se ne serai pas la seule fois, quand on est une fille il faut savoir se défendre et n'allez pas croire que les garçons sont plus forts quand il s'agit d'en venir aux mains.

Et puis le moteur s'arrête et on me retire le bandeau, je suis toute seule, avec un garçon. Il a changé ce garçon, il a grandit mais c'est toujours le même. Et je vais le tuer… Enzo Miller tu te prépare à des journées mouvementées crois moi et il plaisante en plus… « Dans mes souvenirs tu faisais pas dans le kidnapping. » Oui je suis en colère de cette méthode mais en même temps impressionnée qu'il ai mit tout ça en place pour nos retrouvailles, et puis bon je suis heureuse de le revoir. « Oh mais bien sûr que je te reconnais, je connais personne qui porte aussi bien la serpillière en guise de chevelure. » répondis-je sèchement, mais faussement énervée aussi. Je connais Enzo, je sais que ce n'est pas le plus expressif des garçons et en ce moment il doit être aussi stressé que moi. Nous sommes tout les deux heureux, et puis au moins nos retrouvailles sont originales. Il me tend une pile de post-it, tous avec un défi dessus et j'en choisis et je lis. Tu veux me tester Miller soit, tu ne va pas être déçu et tu va voir que je n'ai pas changé en fait je suis pire. « Gwen Foster elle va t'éclater les roupettes si tu continue… Mais bien entendu que je relève le défi, pour qui tu me prends une danseuse de ballet ? » Je me cache sous la colère parce que c'est facile, alors qu'au fond je suis tellement heureuse de le revoir mais que voulez vous ça a toujours été comme çà avec Enzo, toujours difficile d'exprimer ce qu'on ressent. « Bon alors on se gèle les noix dans ta poubelle où je le fais ton défi de fillette ? » Je suis de retour Enzo il va falloir t'y habituer.
© Starseed
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Enzo Miller
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MessageSujet: Re: “Je préfère exagérer la banalité plutôt que de m’inventer une originalité.” ft. Gwen <3   “Je préfère exagérer la banalité plutôt que de m’inventer une originalité.” ft. Gwen <3 EmptySam 12 Sep - 12:47


“Je préfère exagérer la banalité plutôt que de m’inventer une originalité.”
Enzo & Gwen <3


Il y avait des manières plus douces d’aborder les retrouvailles, je le savais, or il se trouvait que j’étais tout sauf comme tout le monde, et celui qui prétendait le contraire risquait fort de se faire péter les dents. Je n’aimais pas l’idée d’être quelconque, de n’être qu’une copie conforme de tous les jeunes adolescents de nos jours. Ceux dont la personnalité ne dépend que du regard qu’on leur porte, et des dernières tendances à la mode pour paraître cool. C’était un qualificatif qui ne me collait pas à la peau : être normal. Mais qu’était-ce la normalité au fond ? Vous avez trois heures.

Dans ma tête, c’est continuellement le boxon. S’entremêlent toujours idées et réflexions connes, en plus du fait de toujours réagir à l’opposé de la majorité. Je n’aimais pas être ce simple mouton qui suit le troupeau, trop craintif pour supporter la solitude seul. J’aimais le simple fait d’être considéré comme marginal, voire un peu maboul. Parce qu’au moins je n’étais pas que cet individu lambda, et comme marque de signature c’était parfait. Agir à l’opposé pour mieux me faire dévisager. Gwen ne me connaissait que trop bien et savait sans doute que je n’allais pas juste lui faire « coucou, bienvenue à Boston. » Non, pour nos retrouvailles, à l’image de notre amitié très spéciale, il avait fallu que j’échafaude un plan à la hauteur de ma réputation, et qui correspondait d’autant plus à l’atmosphère loufoque et déjanté qui l’attendait chez les Sigma Nu.

Nous n’étions pas juste une confrérie pour être une confrérie, on avait une histoire, des principes et les personnes acceptées devraient s’habituer à un mode de vie bien à nous. Pas de règles, tu fais ce qu’il te plait, quand il te plait, et comme la plupart étaient sur la même longueur d’onde que moi, les trucs cons, ça courait les rues. Mais j’étais plutôt fier de savoir qu’elle nous avait choisi nous, parce que je savais qu’elle allait s’y plaire. Et pour l’accueillir comme il se doit, je plaidais le bizutage pour avoir l’aide nécessaire, et nous pouvions très vite passer à l’action.

Au programme : un petit kidnapping de rien du tout. Ca ne durerait que quelques minutes, et si vous trouvez ça absolument impensable et incorrect, de là où vous êtes, je vous emmerde. Quand c’est le mec populaire du lycée, le beau mec dont tout le monde rêve, ça salive à fond sur le canapé quand ce dernier vient enlever la fille dont tout le monde se fiche, sous les yeux ébahis du lycée tout entier. Et là étrangement, ça ne choque personne. Peut-être était-ce parce que je n’étais pas ce populaire, que je n’étais pas ce modèle de beauté dont les filles rêvaient, mais je m’en fichais, parce que mon but n’était pas de me faire remarquer pour entrer dans la légende, mais pour mon plaisir personnel. Et par ailleurs quoique vous en pensiez, je m’en tamponne le coquillard.

L’heure avait donc sonné pour moi d’agir, et de façon tout à fait calculé, notre mission fut accomplie en moins de temps que prévu, bien qu’elle ne soit pas du genre à se laisser faire, et à se débattre assez violemment, non sans nous cracher à la figure qu’elle allait nous réduire en bouillie, tout en nous empêchant de devenir père un jour. Bref, un beau programme en perspective, mais une réaction des plus normales dans une situation pareille. Ce qui n’empêchait que malgré le remord de la mettre dans un tel état, je me devais de rester transparent et ne pas faire un bruit jusqu’à la destination, un vieux centre commercial désaffecté dans le centre de Downtown, là où nous avions tous deux grandis. Cela pouvait sans doute paraître étrange comme endroit, mais pour moi il avait une petite signification, même si le coin avait été bien plus accueillant à l’époque.

Coupant le moteur, je descendais de la voiture, tout en aidant Gwen à en faire de même avant de lui retirer ce qui lui cachait la vue, et vu sa tête, dans trois jours ma tête va finir plantée dans un piquet accroché à l’entrée de la confrérie. Façon pour elle surtout de me faire comprendre qu’elle n’allait pas en rester là, et comme il paraissait que la vengeance se mangeait froide, il allait mieux falloir que je me surveille mes arrières un bout bon de temps. Mais quoique j’en dise, ça m’amusait. Oui ça m’amusait, ça me permettait d’avoir de quoi m’occuper, puisqu’il était bien connu que j’avais horreur de ça : m’emmerder. J’avais bien plus de loisir à le faire subir aux autres, de toutes façons.

« - Dans mes souvenirs tu faisais pas dans le kidnapping.
- C’est vrai, mais je me suis dis que ça pouvait être marrant de tenter le coup, une fois comme ça. »


Et puis surtout, je n’avais eu qu’un temps très court pour réfléchir et seule cette idée farfelue avait traversé mon esprit. Recevoir sa candidature le matin ne laisse pas une grosse marge de manœuvre pour organiser. J’aurais bien pu préparer une fête, ou un jeu, mais là il m’aurait fallu des jours pour tout mettre en place, alors j’avais du me contenter de quelque chose de moins poudre aux yeux et d’un peu plus bâclé, même si ça avait fait son effet malgré tout.

« - Je vais prendre ça comme un compliment. »

Répondis-je simplement au commentaire sur mon affreuse tignasse blond platine. Il fallait dire que j’y faisais pas super gaffe, pas adepte du miroir le matin pour parfaire le tout, mais c’est vrai qu’il était quand même temps que je me les coupe. N’ayant pas vraiment envie de parler coiffures et tenues vestimentaires, je me contentais de sortir de ma poche ce qui allait occuper notre soirée, puisqu’en plus de l’avoir réellement kidnapper, je la kidnappais pour toute la soirée. Pile de post it en main, elle en arracha un sur lequel était inscrit « BARATHON ». Le plus simple, le moins original, mais le plus calme et sans doute de quoi compenser avec l’horrible moment qu’elle venait de passer.

« - Pourtant je suis sur que les tutus t’iraient à merveille. En rose fluo, ta couleur préférée. »

Ironie, quand tu nous tiens.

« - Tu aurais très bien pu le refuser, mais heureux de constater que tu es resté la même. »

Je lui ébouriffais les cheveux, tout en souriant. Avec les années où nous avions été séparées, il aurait été normal qu’elle change, même si au fond j’avais espéré qu’elle reste la Gwen que j’avais toujours connu. Et pour une fois, je n’avais pas espéré dans le vent.

« - C’est peut-être une poubelle, je te l’accorde, mais elle a le chauffage ma vieille, et je suis sure qu’à la longue tu seras bien contente qu’elle soit là, ma vieille carcasse. Allez en voiture Simone, y a une tournée des bars qui nous attend, et je sais exactement par lequel commencer. »

Eowin mon cher, j’arrive. Pour un ou deux verres, pas plus, mais attends-toi à devoir servir un client chiant ce soir. Ne travaillant pas, j’avais bien le droit de me payer du bon temps, et c’était une occasion détournée de te faire rencontrer Gwen, et lui montrer là où je bosse.

Sur la route, je laissais la musique tourner pour combler le silence, ne sachant pas trop quoi dire et n’étant pas un adepte de « j’raconte ma vie ». Et fort heureusement le trajet n’était pas bien long, et je pus me garer à l’arrache pile en face du Sleep No More, d’où la musique résonnait, le gros spot lumineux éclairant l’entrée.

« - Bienvenue dans mon antre, là où je bosse une fois sur deux. Comme ça si y a des soirs où je te manque de trop, tu sauras où me trouver. »

De quoi bien la taquiner, alors que nous entrions dans ce lieu si familier, toujours peuplé des mêmes têtes de pioches.

« - Eowin, mon cher. Avoues que t’es content de me voir ! Je suis sur qu’au fond t’es content quand t’as pas à voir ma tête de lutin farceur, dommage, aujourd’hui j’avais envie de te faire un petit coucou. J’te présente Gwen, elle a rejoint les Sigma Nu pas plus tard qu’aujourd’hui, et elle est en plein rite d’initiation, si je peux appeler ça comme ça. Donc, il nous faudrait un petit remontant, chef. »

Ton enjoué, je m’esclaffais dans le bar, heureux comme un pape, attablé au comptoir sous les yeux inquisiteurs des petits vieux qui pigeaient pas un broc.

« - J’espère que tu tiens l’alcool p’tite tête, parce que sinon on risque fort de se réveiller entre deux bennes à ordure demain matin. »

Chose qui ne m’était absolument jamais arrivé.

« - Le seul truc qui me chagrine avec ce défi, c’est qu’on va vraiment finir par me prendre pour un vrai pochtron. Mais bon, osef. Raconte-moi tout, comment ça se fait que t’es de retour ? Ton père a été remuté à Boston ? »

Avant que les choses sérieuses ne commencent, je voulais quand même prendre des nouvelles, curieux de connaître la raison de son retour, puisqu’à l’époque elle n’avait pas eu d’autres choix que de plier bagage, chose que j’avais eu bien du mal à accepter.


Emi Burton
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Gwen E. Foster
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MessageSujet: Re: “Je préfère exagérer la banalité plutôt que de m’inventer une originalité.” ft. Gwen <3   “Je préfère exagérer la banalité plutôt que de m’inventer une originalité.” ft. Gwen <3 EmptySam 24 Oct - 14:31



❝ “Je préfère exagérer la banalité plutôt que de m’inventer une originalité.”❞
Enzo ♥ & Gwen
Je pensais que la première fois que j'ai pris l'avion serait la plus dure. Tu te souviens Enzo ? De cet avion qui m'a emmené loin de Boston, loin de toi, il y a de ça quelques années, j'ai l'impression que ça fait cent ans maintenant. Ça a été douloureux de partir comme ça et de laisser toute ma vie derrière moi, toute mon enfance et mon seul véritable ami. Ça fait tellement cucul quand on dit ça comme çà mais moi je vous met au défi de ne pas être triste le jour où on vous retire vos racines, votre ancrage. Même le plus solide des homme ne peux pas se sentir insensible si on venait l'arracher à l'endroit où il a vécu, aux personnes qui ont comptées pour lui. Alors certains qui me connaissent, ou qui du moins croient me connaître me diront que je n'ai pas le droit d'être triste, que je suis une fille forte et qu'une nouvelle vie s'offrait à moi alors qu'on me traînait à Chicago. Ces gens et bien je les emmerde royalement, je n'ai pas choisi, ni voulu que mon père soit muté à Chicago par un patron aussi égoïste que crétin, je n'ai pas demandé de partir moi, j'étais bien à Boston, j'étais bien avec Enzo, pourquoi j'aurai voulu que ça change ? Alors viens pas me saouler avec tes petits préjugés tout pourris s'il te plaît, oui je suis quelqu'un avec un fort caractère certes, mais au moins je ne fais pas semblant de jouer les dures quand ça n'a pas lieu d'être, peut être que tu préfère le mensonge et la comédie, pas moi, si tu pense comme ça tu peux tout aussi bien passer ton chemin au moins ça me fera de l'air. Les avions ne sont donc pas du tout mon truc, à chaque fois que je dois en prendre un c'est dans de tristes circonstances.

La première fois que j'ai pris l'avion, c'était pour aller à Chicago. Si j'adore mes parents j'ai détesté cette ville de tout mon être. Rien dans cette ville ne me faisait plaisir, je ne me suis attaché à personne, rien ne semblait être fait pour moi là bas, et j'ai commencé à faire des conneries, c'est un peu comme ça que j'ai survécu là bas. Ça a blessé mes parents et je m'en voulait de leur faire subir tout ça, mais je ne pouvais pas me résoudre à aimer Chicago, à aimer où tu n'es pas 'Zo. Je ne sais pas comment tu as vécu notre séparation, mais sache que j'ai toujours eu en tête nos promesses, surtout celle de se retrouver un jour.

Tu va sûrement me demander quand on va se voir, pourquoi je suis de retour. Je sais que tu me le demandera et je ne sais pas si j'aurai le courage de te répondre, du moins dans les détails parce que c'est trop tôt. C'est une déchirure qui me ramène vers Boston et vers toi Enzo. Ne te détrompe pas je suis heureuse, tellement heureuse de te revoir mais j'aurai préféré que ce soit dans d'autres circonstances, que mes parents m'accompagnent pour ce voyage retour. Quand les services sociaux sont venus j'ai cru d'abord que c'étaient les flics qui venaient à cause d'une de mes conneries mais non, j'aurai préféré. Les flics tu peux argumenter contre, contre une décision du juge qui vous nomme légalement majeure, qui vous arrache à vos parents c'est plus difficile déjà. Pas même le droit de m'accompagner à l'aéroport, ils devaient rester avec les services sociaux et les banquiers pendant qu'on me traînait à l'avion. C'est donc la deuxième fois que je me suis retrouvée dans un avion, entourée par deux molosses pour s'assurer que j'aille bien jusqu'à Boston. J'ai eu le droit de choisir la ville et l'établissement scolaire et ma confrérie aussi, dès que j'ai vu ton nom sur le formulaire je n'ai pas hésité une seule seconde.

Par contre mon petit Miller tu va morfler. Tu me connais maintenant hein, je suis le genre de fille qui ne se laisse pas faire et pour qui la vengeance n'est pas un option. Tu as voulu la jouer comme çà très bien, tu ferai mieux de surveiller tes fesses, tu pourrais avoir quelques surprises. Mais en attendant la surprise c'est moi qui l'ai eue. Un kidnapping ? Rien que ça ? Bon a posteriori je dois avouer que c'est un moyen tout à fait original pour des retrouvailles et je vois que ta légendaire imagination un peu tordue ne t'as pas quittée et ça fait plaisir à voir. Mais sur le coup j'ai eu un peu peur et j'étais vraiment énervée, je ne me souviens pas si j'ai mordu un de tes potes mais en tout cas j'ai proféré des menaces et des insultes qui auraient rendues malades un prêtre alors que vous me colliez dans une voiture. Une voiture qui roule, seul le son de mes insultes couvrent le moteur. Puis tout s'arrête et on sort, enfin tu me fais sortir et tu me retire ce qui me bloque la vue. Je sais où on est, ce lieu est chargé de souvenirs, et cette tête espiègle en face de moi je la connais bien, même si à l'instant, la dite tête vient de fomenter mon kidnapping et m'a causé la plus grosse frayeur de ma vie. « Marrant ? C'est une façon de voir les choses… te balancer dans un tonneau et te recouvrir de poissons ça peut être marrant aussi non? » répondis-je peut être un peu brutalement, toujours sur le choc et puis aussi sous le coup de retrouver Enzo, cette joie mêlée à l'énervement. Même si je suis énervée et un peu à bout, pas qu'à cause de lui d'ailleurs, je dois admettre qu'il a eu du génie de trouver cette idée, il n'avait pas changé, toujours le même, dans l'extravagance, toujours. Elle m'a manquée cette extravagance, alors pour le coup chapeau 'Zo, mais ne crois pas pour autant que tu n'aura pas le droit à une petite vengeance. Parce que tu me connais hein, tu sais que je ne suis pas non plus une petite fille sage, que moi aussi j'ai une imagination débordante quand il s'agit de faire chier le monde, je dis ça je dis rien, mais à ta place j'aurai au moins un petit peu peur…

« Ben ouai c'est un compliment, tu me connais hein je suis une petite fille douce, sage et innocente qui a toujours été portée sur les compliments. » Ce a quoi j'imitais le fait de vomir, faisant comprendre que je ne supportais pas qu'on puisse me coller cette image sur le front, le peu de personnes qui s'y sont risquées le regrette amèrement. Je te taquine tu le sais bien, niveau coiffure je suis pas mieux, la personne qui me verra utiliser un lisseur pour mes cheveux est pas née croyez moi. Tu sors une pile de post-it, des défis ? Tu me kidnappe et en plus je dois me farcir des défis ? Punaise tu me connais trop bien parce que je ne peux pas refuser, hors de question de me défiler ça aussi ça ne fais pas partie de ma mentalité. Barathon ? En gros courir les bars jusqu'à ce qu'on ne tienne plus debout ? Pourquoi pas, et puis ça peut être drôle, je me demande à quoi tu ressemble un peu ivre 'Zo, ça doit être bien drôle et puis je pense que tu va te marrer aussi avec moi, enfin c'est le but non ? Je me fous de ce que tu pourra penser de moi pendant cette soirée, on est là pour s'éclater. « Mais oui tout à fait Enzo Miller, et si on te mettait en tutu et body fluo devant toute ta confrérie pour leur faire un discours je me demande bien la tronche que tu tirerai. » En vrai j'imagine très bien la scène et la tronche de mon ami si il devait se retrouver dans cette situation et je me permet même de laisser échapper un petit rire en imaginant tout ça. « Refuser ? Je ne connais pas ce mot, à moi que tu m'aie confondue avec quelqu'un d'autre et non je n'ai pas changée je suis bien pire qu'avant si ça peut te rassurer. » Grand sourire évocateur que je comptais bien lui rappeler que son petit kidnapping ne resterai pas impuni. Je grimace quand il m'ébouriffe les cheveux, c'est vrai que je ne suis pas assez décoiffée en temps normal mais je souris néanmoins, heureuse de voir que malgré le temps passé séparé nous n'avions pas perdu cette complicité qui nous unis. « J'avoue, moi j'ai que le permis vélo on va dire, c'est pratique mais en hiver on se gèle les meules à vitesse mach 2… Quelque chose me dit que je vais souvent requérir les services de ton tacot. » dis-je en souriant, et oui Enzo je suis de retour et tu va légèrement m'avoir sur le dos.

Le trajet en voiture est relativement court, la musique nous sert de fond sonore, un silence s'installe comme si chacun de nous cherchait ses mots, savoir ce qu'il faut dire. Le temps passe et nous voila devant un bar qui a l'air plutôt cool, apparemment Enzo a l'air de bien connaître l'endroit. En effet il me dit que c'est là où il bosse, y'a pire cadre je trouve, je soupire j'allais sûrement devoir trouver un boulot moi aussi et la perspective m'enchantait guère. « Je risque de pas venir souvent alors... » dis-je en rigolant. « Je plaisante 'Zo ! J'aime déjà l'endroit en tout cas ça a l'air cool ! »

On sort de la voiture et je le suis, toute joyeuse de nos retrouvailles, même si je ne le montre pas de façon explicite et que je me cache derrières mes petites piques, à l'intérieur c'est une succession d'explosions nucléaires. Nous entrons dans le bar et Enzo fait les présentations avec Eowyn, Eoin pardon, son patron qui a l'air très content de le voir, bon je pense que sa grimace est là pour rire parce que les deux ont l'air de très bien s'entendre en tout cas, ça me fait sourire, non Enzo n'a pas changé, toujours la même énergie et cette espièglerie qui ne le quitte jamais.

« Et ben dis donc tu aime tellement bosser ici que tu viens faire des heures supplémentaires Enzo ou c'est juste parce que tu aimes embêter ton cher patron ? Rappelle moi de faire une pancarte avec la phonétique de mon prénom...» lui répondis je dénommé Eoin. Visiblement les plaisanteries étaient de mise entre les deux. « Gwen donc ? Enchanté mademoiselle ! Tu me l'avais pas présentée petit cachottier ! Depuis quand tu me caches tes amoureuses ? » ajouta t-il avec un clin d'oeil. Moi étrangement ça me fit pas plus rire que ça, voir même pas du tout. « Il veut dire quoi là ? Bref enchanté Owhen The Saints… C'est lui qui t'apprend à kidnapper les jeunes filles ? » Puis reprenant mon sourire je m'installais avec Enzo au comptoir alors que Eoin nous servait deux shooters d'un alcool que je n'arrivais pas à identifier, c'était ambré, du rhum sûrement vu l'odeur. « Si je tiens l'alcool ? Tu me prend pour une princesse de conte de fée ou bien ? Je pourrais te surprendre 'Zo et au pire voila on rampera jusqu'à la confrérie, ça se fait non ? » Je voyais déjà bien la scène, les deux déchets qui galèrent à retrouver leur chambre et qui au passage réveillent la moitié de la ville.

Sa question… Celle que je ne voulais pas qu'il pose, pas ce soir. Mais je n'ai plus le choix, je dois lui répondre et je ne peux pas lui mentir. « Non je suis toute seule cette fois ci, comment te dire çà… Mes parents n'ont plus les moyens de m'élever, on m'a nommée mineure émancipée. On m'a retirée à eux il y a quelques jours. J'ai juste eu le droit de choisir la ville de destination… Boston, la ville de mon enfance, de notre enfance 'Zo… ça fait du bien de te revoir parce que c'est un peu difficile là en ce moment... » Destruction de l'ambiance en deux secondes, record battu par Gwen Ellie Foster, bravo ma petite tu peux être fière de toi. Sur ce je me ressaisis. « Bon ! On se les enquille quand ces shooters il fait soif et puis ça serait con que ton patron diffuse partout qu'on a peur de deux petits verres comme çà ! » Et nous nous trinquons et nous buvons, cul sec monsieur ! L'alcool me brûle la gorge et me ferait presque pleurer tellement je n'ai pas l'habitude mais une chaleur se diffuse en moi, me faisant presque oublier tout mes soucis. « Wazaaa ! Patron la même chose ! » dis-je peut être un peu trop fort avant d'exploser de rire. « Au pire on s'en fout de la réputation qu'on se tape, on est des rebelles ou non ? Ils peuvent bien penser ce qu'ils veulent. Et sinon ton patron il y va toujours aussi fort sur les dosages ou bien ? » Je sens que mon visage est tout rouge, comme je vous disais, pas l'habitude. « Te fous pas de ma gueule hein ! On en reparlera dans deux heures quand tu pourra plus faire un pas devant l'autre. Mais avant qu'on n'arrive plus à parler normalement, dis moi ce que tu deviens toi, chacun son tour mon ptit père, à ton tour de raconter. »

Oui je voulais savoir, je m'intéresse à ce qui a pu arriver à mon ami, c'est normal non ? On avait toute la soirée pour s'éclater, on pouvait bien parler un peu. « A nos retrouvailles en tout cas et à cette soirée qui restera mythique, si jamais on s'en souvient demain… Tu as une idée pour la prochaine étape ou bien tu nous la joue à l'impro totale ? » dis-je en souriant, préférant largement l'improvisation à un city tour totalement programmé, allez Enzo Miller, surprend moi…


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Enzo Miller
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MessageSujet: Re: “Je préfère exagérer la banalité plutôt que de m’inventer une originalité.” ft. Gwen <3   “Je préfère exagérer la banalité plutôt que de m’inventer une originalité.” ft. Gwen <3 EmptyDim 8 Nov - 11:35


“Je préfère exagérer la banalité plutôt que de m’inventer une originalité.”
Enzo & Gwen <3


- Marrant ? C'est une façon de voir les choses… te balancer dans un tonneau et te recouvrir de poissons ça peut être marrant aussi non ?

Dire que cette phrase est un résumé parfait de Gwen, est-ce méchant ? Non, tout à fait réaliste. Elle est exactement celle que j’ai connue quand elle a du partir pour Chicago, et ça me réjouit de voir que rien n’a cherché à l’aliéner, ce qui entre nous, aurait été fort dommage. Des nanas qui ont des couilles comme elle, y en a pas des tas, alors ça aurait été franchement con qu’elle devienne une Iris en puissance. Et donc, qu’elle réagisse ainsi me fait plutôt plaisir, même si ça ressemble à deux doigts à une menace. Mais une gentille menace, il était évident qu’entre nous c’était juste parce qu’on était comme ça. Je jurais et menaçais souvent en l’air, surtout avec mes potes, parce que voilà c’est de l’amour vache, et que j’suis pas franchement doué dans les relations humaines. Mais ça c’était pas nouveau, et Gwen en était parfaitement consciente. Elle était d’ailleurs consciente de beaucoup de choses à mon sujet, puisqu’elle est la seule à me connaître comme personne, et ce même si nous avions été séparés depuis aussi longtemps. Nous n’avions jamais cessés de communiquer, et donc de prendre des nouvelles. C’était comme ça entre nous, même si c’était toujours plus plaisant de se voir en vrai. Je ne suis pas un grand fan des réseaux sociaux, mais c’était la seule pour qui j’avais fais un effort, et même de créer un compte Tumblr, que je dois bien mettre à jour qu’une fois par ère.

Les retrouvailles me faisaient un bien fou, et avaient été ma bouffée d’air pour la journée, même si j’étais bien incapable de mettre des mots sur ce que je pensais actuellement. A la place, j’essayais de ne pas trop penser à ce que Gwen pouvait bien imaginer à l’heure actuelle. Sans doute à une vengeance future, un coup de pied au cul, ou je ne sais quel moyen farfelu pour me faire regretter de lui avoir flanqué une trouille pareille. Quoiqu’il en soit, je m’y préparais, et même si ça devait me tomber sur le coin de la gueule, je le prendrais avec le sourire, parce qu’après tout, c’était le deal. Je me lançais dans une guerre ouverte, je devais juste l’assumer.

- Bah oui, c’est connu, tu es un gentil petit Bisounours. Un Bisounours qui ne rêve que d’une chose : m’en mettre une dans les bijoux de famille.

J’accompagnais mes dires d’un large sourire. Et même si je devrais me faire tout petit, et qu’elle risquait fort d’accomplir mes prédictions, je ne pouvais m’empêcher de continuer dans la provocation, parce qu’au fond j’étais comme ça : pas du genre à me rabattre à la dernière minute, par crainte. D’autant que je n’étais pas le moins du monde vexé par sa remarque concernant ma coiffure, que je savais désastreuse. Mais ça c’était parce qu’en temps normal je ne prenais aucunement soin de mon apparence. Et surtout pas de mes cheveux, parce qu’ils m’emmerdaient purement et simplement. Puis ce n’était pas notre priorité en tant que Sigma Nu, d’être tirés à quatre épingles. Si j’avais été dans une autre confrérie, dont je ne citerais pas le nom, ça aurait peut-être été une préoccupation essentielle, mais ça n’était pas le cas, alors je m’en fichais bien qu’on me sorte que je m’habillais comme un plouc.

Gwen s’en remettait peu à peu, mais je ne lui laissais pas le temps, et sortait par réflexe, ma micro-pile de défis, n’ayant en vérité aucune réelle idée de quoi faire après ces retrouvailles. Je ne voulais en rien que la soirée se termine ainsi, et donc, j’avais fais ce que je savais faire le mieux : parler gages. Et pour pimenter le tout, je lui laissais le choix à l’aveugle, histoire que même moi, j’ai un semblant de surprise. Tout en lui tendant le paquet, je jouais sur un ton de défi, insinuant même qu’elle pouvait avoir perdu de sa témérité, et qu’elle n’était peut-être pas cap. Ce qui était bien évidemment faux, mais ça marchait toujours, les réactions ne tardaient pas à suivre, ce qui me faisait toujours bien rire. Sauf qu’elle semblait avoir oublié un détail : j’étais vraiment capable de tout, et elle n’avait pas été là pour voir ce premier entraînement des Boston Yanks, sans quoi elle ne m’aurait pas soutenu de tels propos.

- Ma pauvre Gwen, il va vraiment falloir que tu revoies ton Encyclopédie sur Enzo, dans la section Ridicule & Gages en tous genres, parce que contrairement à ce que tu crois, je n’ai pas peur de frôler le ridicule, et porter un tutu devant toute une assemblée de Sigma Nu m’est déjà arrivé. Triste jour, mais satisfaction personnelle pour avoir entrainé Kyaw dans ma connerie.

Et ouais, j’avais réussi, en tenant son pari, à le faire chavirer aussi dans la partie rose de la force pour quelques heures, ce qui honnêtement était ma plus grande satisfaction. Ce n’est pas tous les jours que ça arrive, faut bien en profiter. Je doute qu’il soit capable de renouveler l’expérience, mais moi oui, parce qu’au final enfiler des plumes de canard sur le crâne n’allaient pas me tuer, juste réaffirmer au monde que j’étais un peu zinzin. Mais comme ça ne me posait pas de problème, ça me permettait de m’éclater beaucoup plus que des coincés pourraient faire. Et ça je savais que Gwen ne l’avait pas oublié, que je n’étais qu’un trublion farceur, capable de tout et n’importe quoi pour que la vie soit moins ennuyante.

- Le jour où je te confonds avec quelqu’un d’autre, c’est que j’ai perdu la vue, et encore… Néanmoins, oui ça me rassure.

Parce que fallait être sacrément aveugle pour comparer Gwen au troupeau de moutons actuel. Toutes les filles voulaient se ressembler au maximum, ce qui n’était absolument pas drôle, alors qu’elle au contraire, faisait tout pour se démarquer, alors le premier qui osait dire qu’elle était banale, je ne donnais pas cher de sa vie. La seule chose qu’il risquait, c’était un bon coup dans les roubignoles, le tout assaisonné d’insultes en tous genres. Et je rêve de pouvoir assister à ça, parce qu’un gars qui se fait bastonner par une fille, c’est digne d’un vidéo gag : à se tordre de rire.

- Ah bah oui, avec le vélo à part l’option Klaxon de Mickey, t’as pas grand chose en rayon. Donc ma petite poubelle, on la respecte, elle te sauvera la vie, elle a même une radio, c’est dire l’avancée technologique de l’engin.

J’auto-clashais ma propre bagnole, ayant bien conscience que ça n’était pas un bolide de compétition, mais tout en lui assignant des tâches essentielles, qui lui valaient le droit d’être considérée au moins comme une voiture. Elle avait encore ses cinq portes, son toit, son pare-brise, ses quatre roues et une carrosserie pas trop dégueulasse –qui aurait quand même besoin d’une remise à neuf. Mais elle permettait de se déplacer sans trop d’encombres, et moi tant que ça roulait, et bah ça roulait.

- Mais si tu veux mettre tes talents à contribution, à moins que je dégote deux trois Kappa Pi dans les couloirs, tu pourras m’aider à lui donner une seconde jeunesse, en la repeignant un coup si tu veux. Je crois qu’elle en a marre du vert caca d’oie. Et moi aussi, ça fait un peu trop Delta Upsilon à mon goût, tu sais couleur épinards à la crème de soja ?

Si l’un de la confrérie m’entendant, il aurait sans doute des choses à me dire quant à leur passion de la verdure, mais je m’en fichais, j’étais un carnivore, et m’enthousiasmer parce que l’herbe est bien verte dans mon assiette était loin d’être une passion dans ma vie.

Nous montions à bord de mon bolide 347 avant Jésus Christ, et j’en profitais pour tester mon autoradio, autant pour écouter les dernières nouveautés, que pour meubler, parce que soyons honnêtes, je suis pas doué pour les conversations qui mènent à rien, et puis parce qu’il m’arrivait aussi de ne pas savoir quoi dire, et donc je marmonnais dans ma barbe les paroles des chansons, jusqu’à arriver dans mon repère, où Eoin devait sans doute bénir le saint barman pour n’avoir à me supporter qu’un jour sur deux. Sauf que voilà, aujourd’hui, je suis là et j’allais lui faire savoir, et accompagné de Gwen il allait avoir deux clients joyeux. Je savais que ça ne le dérangeait pas, mais j’aimais beaucoup le taquiner, et c’était un jeu réciproque auquel nous attachions beaucoup d’importance, et ce qui faisait notre relation si particulière. La première fois qu’un boss me donne envie de bosser. Et c’était rare, notez-le.

- T’as plutôt intérêt à le trouver cool, c’est le repaire de beaucoup de gens géniaux ici, on passe toujours de supers soirées, ce serait fichtrement dommage que tu loupes le coin incontournable de Boston. Puis Eoin, c’est un gars bien tu verras.

Je ne m’attardais pas là-dessus, et nous rentrions à l’intérieur. L’ambiance était déjà au rendez-vous, et mon sourire s’élargit en voyant qu’Eoin était occupé et ne s’attendait pas vraiment à nous voir, je sautais au comptoir avec mon énergie habituelle.

- Tu sais bien que faire des heures supplémentaires c’est ce que je préfère.

Et de loin ce qui me dérange le plus, tant que c’était pour lui venir en aide, ça ne me posait aucun problème, tout comme j’avais pu faire pour le 4 juillet.

- Et tu as enfin abandonné l’idée de me le tatouer sur le bras ? Cooooool ! J’avais peur que ça foute en l’air toute l’harmonie de mes autres tatouages, tu sais le phonétique c’est pas joli joli. Mais promis je te ferais une jolie banderole pour le comptoir.

Bien sur, je disais ça pour plaisanter, puisqu’il était évident qu’à part moi et Mikaela, nous étions les seuls à écorcher son nom, qui plus est volontairement. Donc il n’avait aucun souci à se faire.

- Depuis quand tu me caches tes amoureuses ?
- Depuis le jour où tu me caches tes amoureux. Chacun ses secrets.

Rappel indirect à cette soirée folle où nous nous étions faits vacheries sur vacheries, et comme je n’étais pas du genre à oublier, pour mieux rappeler les mois et années suivantes, il allait encore déguster longtemps.

- Ce qu’il veut dire c’est qu’il a déjà un peu trop picolé.

J’ignorais d’où ça sortait, mais je refusais de parler de filles avec Gwen, même si j’avais rien à cacher sur le sujet. Mais c’était sorti tout seul, et maintenant je devais assumer mon mensonge aussi gros que moi.

- Oh non, il m’apprend à être un jeune homme irréprochable. Mais bon, je crains que ses méthodes ne marchent sur moi, t’en penses quoi ?

En attendant, j’en profitais pour réclamer à boire à notre très cher barman, parce que parler ça donne soif, et que je n’avais pas l’habitude de débiter autant en une soirée, même si ce soir ça allait fuser, nous avions beaucoup à parler avec Gwen, j’étais curieux de savoir comment elle allait vraiment.

- Ah, j’ai toujours cru que comme toutes les filles, tu pétais des paillettes. Bon, tant pis, c’est pas bien grave. On verra qui a les genoux les moins écorchés à la fin, marché conclu.

Bien que la perspective de retrouver le chemin du lycée en serpentant à même le sol ne m’enchante guère. Ca ne m’était encore jamais arrivé, et honnêtement je n’étais pas super emballé à l’idée de me frotter le menton sur le bitume. Mais bon, si je finis bourré comme un coin, aucun risque que je m’en souvienne. Je demandais donc pour changer un peu de sujet, ce qui amenait ma très chère Gwen à refouler le sol de Boston, et très vite je regrettais ma question, voyant que j’avais touché un sujet sensible. Et merde Enzo, tourne sept fois la langue dans ta bouche, la prochaine fois ça vaudra mieux.

- Merde, j’suis désolé, j’aurais mieux fait de me la fermer… Comme d’hab.

Je passais ma main dans les cheveux, yeux rivés sur le sol, complètement décontenance, me sentant con comme jamais. En plus, je ne savais pas réconforter, j’étais le dernier des crétins.

- Promis, un jour tout ira mieux, et si jamais n’hésites vraiment pas ok. Comme quand on était petits, d’accord ?

Encore une promesse, que je me faisais vis-à-vis d’elle, qui avait sacrément du mal vivre cette séparation, elle qui tenait à ses parents. Moi, j’avais les miens à même pas 200 mètres et je ne trouvais jamais le temps de profiter d’eux, trop honteux de certains de mes comportements, mais je faisais toujours en sorte de les soutenir financièrement, parce que comme depuis toujours nos problèmes n’avaient pas été réglés et c’était toujours une vraie épreuve d’affronter la fin de mois. Les gens ne s’en rendaient pas compte parce que j’aimais montrer un Enzo qui n’avait aucun problème, et personne n’était au courant. Pour tout le monde, j’allais juste bien, et mes conneries n’étaient dues que parce que j’étais un imbécile. Non, juste parce que ça me permettait d’oublier. Heureusement, Gwen rattrapa la situation comme une chef, et nous voilà en train de lever nos verres et nous taper un cul sec du feu de dieu. La gorge qui brûle, ça faisait longtemps, mais ça faisait du bien, et comme elle en commandait un autre, je la suivais sans hésitation.

- Pas besoin d’être rebelles pour s’en foutre, je te rassure, on s’tape la réputation qu’on veut bien, quand on a le cran de savoir rester soi-même, et ça c’est une putain de fierté, alors à ta santé « princesse. »

Dis-je pour la taquiner davantage alors qu’elle s’enfilait son deuxième verre sans même que j’ai eu le temps d’en voir la couleur.

- Bah ce n’est pas des doses de tapettes, tu ne t’attendais pas à du jus d’orange, j’espère ? Quoique ça t’aurait peut-être permis de succomber moins vite.

Je riais en la voyant là, à déjà ressentir les effets de l’alcool.

- On en reparlera dans deux heures ouais.

C’est alors qu’elle me demanda à mon tour de parler de moi, ce dont j’étais le moins capable au monde.

- C’que je deviens ? Toujours le même ? Non, ça ne va pas ? Je dirais que je suis devenu le chef d’une confrérie plutôt classe y a peu, ça me donne l’impression d’avoir des responsabilités super importantes, mais je m’implique vraiment, puis c’est la seule façon de prouver à la directrice que je suis pas qu’un p’tit con, sinon elle m’aurait renvoyé depuis longtemps et même si j’aime pas ça, si j’arrête mes études, ça craint. Tu vois, auprès de mes parents tout ça… Et pour eux rien a changé, c’est pour ça que je bosse ici, pour aider, parce que c’est pas plus rose que pour toi par moment. La vie est injuste parfois hein ?

Je tentais de rester positif, mais on sentait l’ironie et le sarcasme dans ma voix que je dissimulais en enfiler mon verre, pour tenter de changer le ton de la conversation qui devenait bien craignos tout à coup.

- Et bien, je te propose qu’on tente un forcing à l’Underbar, histoire de se rafraichir encore un peu, puis de voir si t’as le cran de me foutre la pâté au bowling, même si tu vois double, qu’est-ce que t’en penses ? Ça relève un peu le niveau, non ? Sinon c’est chiant comme tout le bowling…

Alors oui, je me lançais dans un truc de dingue, mais sinon c’était pas rigolo, et on était pas là pour s’emmerder, alors tournez manèges.

Emi Burton
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Gwen E. Foster
Gwen E. Foster
Nous Tomberons, Nous Rêverons Encore, A la Vie Comme à La Mort
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MessageSujet: Re: “Je préfère exagérer la banalité plutôt que de m’inventer une originalité.” ft. Gwen <3   “Je préfère exagérer la banalité plutôt que de m’inventer une originalité.” ft. Gwen <3 EmptyVen 27 Nov - 22:59



❝Je préfère exagérer...❞
Enzo <3 & Gwen
Est ce que je gueule beaucoup ? Est ce que j'ai un mauvais caractère ? Et surtout est ce que je suis connue pour m'emporter facilement ? Y-a pas de pièges hein allez-y franchement parce que la réponse est toute simple. Oui, la réponse est oui à toutes ses questions. C'est un peu ce qui me caractérise en fait, une grande gueule, franche et qui a pas peur de sortir les quatre vérités d'untel ou d'un autre. C'est parfois une qualité et parfois c'est un gros défaut, parce que forcément, qui dit franchise dit aussi beaucoup d'ennuis, mais limite ça je m'en fous. Qu'est ce que serait la vie sans un quelques petites rebondissements ? Moi je dis c'est encore mieux quand ces fameux rebondissements viennent de vos amis parce que vous ne pouvez pas savoir ce qui va se passer et c'est ça qui est drôle. Peut être que vous, vous attendez de vos amis, quelqu'un pour glousser sur les derniers potins et à se raconter qui sort avec qui, moi je trouve ça un peu pitoyable mais si ça vous rend heureux et ben tant mieux pour vous. Moi j'attends de mes amis qu'ils me surprennent, qu'ils me fassent vivre des choses uniques.

Et je peux dire que pour ça, Enzo Miller ne m'a jamais déçue. Tout le monde se dit que faire des conneries c'est forcément mal, que les gens comme ça réussiront pas dans la vie, peut-être bien que oui et peut être bien que non mais au moins ont sait s'amuser nous, pas comme tout ces mecs en costard cravate avec un balais dans le derche. Non pour ça Enzo est tout plein de fantaisie et n'importe qui avec un poil de second degré serait le reconnaître. Quoi que cette fois ci j'ai eu un peu de mal avec le second degré mais disons qu'il a un peu chargé la dose le monsieur. Enfin dans l'histoire ce sont surtout ses camarades qui sont à plaindre, parce qu'en plus de leur avoir vrillé les tympans à beugler comme une poissonnière j'ai dû filer quelques coups de pieds et je crois que j'en ai mordu un. Enzo, si tu fais parti de ceux qui ont étés touchés par ça sache que…. Bah je me vengerai quand même.

Par contre je me vengerai plus tard parce que pour le moment je suis bien trop heureuse de te retrouver, même si tu as un peu décidée de me kidnapper pour nos retrouvailles, comment on dit déjà ? C'est l'intention qui compte ? Qui aime bien châtie bien ? Il doit m'adorer alors. Mais passons sur ma future vengeance, parce que vengeance il y aura, même si je le montre pas forcément dans l'excès de rires et d'embrassades (sûrement parce qu'en même temps j'ai envie de lui coller la tête dans un étal de poisson), mais je suis heureuse de revoir Enzo, très heureuse. C'est qu'il m'a manqué le blondinet pendant toutes ces années à Chicago. La région des grands lacs, c'est beau mais qu'est ce que c'est chiant sans Enzo. Alors là on va dire qu'il rattrape un peu le temps perdu c'est tout. Est ce qu'après cette belle déclaration j'ai abandonné l'idée de me venger de son petit tour ? Non pourquoi ? De toute façon je pense qu'il s'y attend légèrement de son côté. « Ne me tente pas Enzo… Mais non ma vengeance sera bien plus terrible. La Vengeance du Bisounours, bientôt sur tout vos écrans. » dis-je en rigolant. Ça fait combien de temps que j'ai pas rigolé comme ça, pour des conneries, parce que je suis heureuse ? Ou pour rire tout simplement rire parce que je suis avec un super pote et que ça me fait plaisir de le retrouver. En effet ça fait un petit bout de temps que j'ai pas eu envie de rire et surtout pas ces derniers jours.

Donc si on résume, pour le moment on est rendu à s'envoyer des petites piques, rien de rien méchant, une petite remarque au passage sur la serpillière qui lui sert de coiffure, mais non sinon ça reste bon enfant, pas un mot plus haut que l'autre… Enfin on va pas philosopher là dessus pendant des heures : je me fous comment il se coiffe ou comment il se sape, parce que ça reste Enzo et c'est tout ce qui compte pour moi, qu'il reste Enzo le déconneur, la pile électrique sur pattes. Franchement il se ramenait la raie au milieu et en costard avec une rolex je pense que j'aurais un peu peur. Trêve de philosophie donc et passons à l'action. Une jolie petite pile de défis, il me connaît trop bien, il sait que je peux résister à ce genre de choses. Oh bien sûr il me provoque en me faisant croire que j'en suis pas capable, détrompe toi 'Zo, détrompe toi.

« Oh punaise j'aurai payé pour être là ce jour, promis je me serai pas moqué de toi, juste pour être pouvoir assister à ce moment de grâce. Bon okay je me serai moquée un peu, pas beaucoup » dis-je avec un grand sourire. Oh oui qu'est ce que j'aurai aimé être là pour le voir et aussi alimenter par la même occasion son tumblr qui est un peu vide ces derniers temps. Donc non ça me choque même pas qu'il a pu se balader un jour un jour en tutu rose, ça me prouve que lui non plus n'a pas changé, ce qui est un grand réconfort, même si je ne me suis jamais fait de soucis là-dessus, je savais que Enzo resterait toujours Enzo. J'aurai pu moi aussi tenter le tutu pour me marrer, je ne suis pas la dernière à me tourner en ridicule pour relever des paris et des défis et je comptais bien le prouver ce soir avec le défi que je venais de tirer au sort. A savoir : un barathon. Quoi de mieux pour des retrouvailles ? C'est parfait ! Bon même si il y a des chances qu'on finissent tout les deux complètements ivres en essayant tant bien que mal de retourner à la confrérie, mais bon ça qui s'en inquiète ? Sûrement pas nous en tout cas. « Je suis inimitable de tout façon faut pas chercher, on a pas encore trouvé pire grande gueule que moi je crois. »

Je suis pas violente généralement mais si on vient me chercher on me trouve, qu'on me dise que je suis une grande gueule ou même une emmerdeuse de première catégorie je prend plutôt ça comme un compliment, mais vient me dire que je ressemble aux Delta Gamma, et je te refais gentiment le portrait. D'après ce que j'avais pu lire dans le dossier pour le lycée, les DG sont tout ce que je peux pas piffer : des filles superficielles, qui passent trois heures à choisir une robe, des chaussures et à se maquiller pour ressembler exactement au dernier shooting de telle ou telle star. Moi ça me colle un peu la nausée, mais encore une fois si vous ça vous va allez-y du moment que vous veniez pas m'emmerder avec ça. J'ai toujours prit assez de soin pour ressembler à personne pour qu'on vienne m'imposer ça et je sais que Enzo c'est pareil.

« Hey je respecte ton tas de ferraille alors s'il te plaît un peu de respect pour mon klaxon Mickey j'en suis très fière ! » dis-je sur le ton de la plaisanterie, vu l'état de mon vélo qui était resté à Chicago, une jolie sonnette Mickey aurait un peu juré dessus. « Donc si je voue un culte à ta limousine et à sa radio ça te va ou je dois aussi faire une offrande à Jack Daniels pour qu'elle puisse démarrer ? »

Puis comment dire, je vais pas trop gueuler, moi j'ai pas de bagnole donc bon. Déjà j'ai jamais été foutu d'apprendre ce foutu code et puis bah disons que le permis ça coûte un peu cher donc on verra ça quand les finances seront un peu mieux, pour le moment ça sera mon deux roues ou le carrosse de 'Zo. L'inconvénient du vélo c'est qu'à Boston on se caille les meules pendant 10 mois sur 12 et du coup ça incite pas à être écolo. D'ailleurs je sais même pas pourquoi je dis ça, je suis pas écolo du tout, ils me font rire ceux qui bouffent du soja et qui pètent sans CO2 franchement est ce que c'est parce que tu va t'attacher à un arbre que ça va changer quelque chose ? L'arbre va pas te répondre merci hein. Bref tout ça pour dire que j'étais bien contente de trouver le bolide de Enzo, même si vu le programme de la soirée il allait mieux falloir qu'on l'abandonne rapidement.

« Tu veux sérieusement que je repeigne ta caisse 'Zo, tu as pas peur toi ! J'espère que tu t'attends à quelque chose de très uniforme dans la couleur hein. Je pense que tu ferai mieux de demander à des Kappa Pi à moins que tu veuilles que ta voiture semble sortir tout droit d'un clip de Coldplay. » Vu mes talents de peinture, c'est à dire totalement inexistants, si je m'attaquais à sa bagnole il allait se retrouver avec un joyeux patchwork bien dégueulasse, une bagnole où te tape bien l'affiche en la conduisant. « Après le vert caca d'oie ça a l'avantage de repousser les voleurs. »

Embarquement immédiat sur la compagnie Enzo Road Service. Destination Inconnue. Voyage dans le silence aussi. Beaucoup de gens auraient trouvé ce silence gênant, mais non en fait, quand il n'y a rien à dire autant ne rien dire et puis ça fait du bien un peu de silence, un peu de musique et les lumières qui défilent sur la route. Il se gare devant un bar, il a l'air de bien connaître et pour cause c'est là qu'il bosse, ça a l'air sympa en tout cas. Tout ça me rappelle gentiment qu'il allait sûrement que je trouve un boulot histoire de ne pas vivre que sur mes bourses. « Et bien je te fais tout à fait confiance alors Enzo, je suis sûr que c'est très bien et punaise si tu trouves ton patron sympa c'est que ça doit vraiment être un type bien. »

L'intérieur est aussi chaleureux que l'extérieur en laissant présagé. Il y a un peu de monde en ce début de soirée, et effectivement le patron a l'air sympa bien qu'il a l'air légèrement surpris de voir Enzo débarquer. « Ben ouai je sais bien, pourquoi finir à deux heures du mat quand on peut finir à quatre heures… C'est le matin que ça pique par contre. » Je me demandais ce que c'était le matin pour un mec qui bossait toute la nuit : midi ? Quinze heure ? Je les laissais à leur petite discussion, faisant une sorte de repérage dans les lieux. « Pourtant je suis sûr que ça te ferai un magnifique tatouage mais bon je pense que je ferai la banderole moi-même parce que j'ai comme la curieuse impression que tu serai capable de faire une faute plus ou moins volontaire dessus. » dit-il en souriant, je me contente d'écouter, ne connaissant pas tout leurs petits jeux. Par contre la question sur les amoureuses me fait légèrement sursauter, je ne sais pas pourquoi d'ailleurs. Avec Enzo ça a été toujours clair, clair comme une promesse : on ne tombera jamais amoureux l'un de l'autre. Je laisse couler non sans lancer une petite remarque au passage et en ajoutant un petit jeu de mot sur le nom du barman qui ne semblait pas apprécier ça des masses. C'est pas comme si j'allais faire subir un interrogatoire à Enzo, il fait bien ce qu'il veut de toute façon. J'aime juste pas la façon de parler de ce barman c'est tout, il avait l'air curieux comme pas possible.

« Ben qu'est ce que tu raconte tu es un exemple pour les générations futures Enzo, vraiment » dis-je avec un petit sourire en coin. Cet épisode étant passé, nous repartions sur nos habituelles séances de joute verbale et croyez moi ça peut aller loin. « Euh franchement Enzo tu m'a regardé deux secondes ou bien, y a pas marqué barbie casse noisette sur mon front et moi contrairement à certains je me suis jamais retrouvée en tutu hein. » dis-je en souriant « Deal ! A celui qui tiendra debout le plus longtemps ! »

Je me serai bien passée de raconter ce soir ce qui m'emmène à Boston. L'Histoire est encore fraîche
et ça fait mal d'en parler, mais je lui dit tout et sans surprise ça plonge un peu toute l'ambiance dans un truc un peu plus froid, je m'en veux d'avoir tout sorti maintenant, j'aurai pu attendre demain. Alors pour changer un peu le ton de la conversation ont s'enquille nos shooters d'un coup et c'est comme si tout passait d'un coup, l'alcool brûle la gorge et emporte les ennuis par la même occasion. « Ouaii comme quand ont étaient petits, c'est bien ça… Promis » un mot tout sauf vide de sens quand on nous connaît tout les deux. On a fait quelques unes des promesses, et ont les a toutes tenues pour le moment, et je pense qu'on compte bien continuer ainsi. Mais bon pensons à des trucs joyeux hein, cette soirée est là pour ça non ?

« Princesse ? Tu veux un baptême express à la vodka caramel ou bien ? Mais ouai le plus important c'est d'être qui ont veut et de l'assumer on s'en fout des autres ! A ta santé M'sieur le Président ! » dis-je en basculant le deuxième godet, un peu trop rapidement parce que ça commence à tanguer et c'est là que je me souviens que je suis encore une ado et que ouah ça va être d'enfer ce soir. « Oh bah oui venant de toi je m'attendais même à une petite verveine au coin du feu en lisant des poèmes. » répondis-je sur le même ton ironique que le sien.

A mon tour de lui demander ce qu'il devient. Il y a du bon, comme du mauvais, comme pour moi en fait. Je comprend tout à fait Enzo, on a à peu près la même histoire lui et moi, c'est d'ailleurs quelque chose qui nous lie plutôt pas mal, nous contre le monde ça a toujours été ça. « Ouai injuste… Mais bon on est là, les deux justiciers en conneries de nouveau réunis c'est déjà pas mal non ? » dis-je en souriant. Accord tacite est passé, faut qu'on change de sujet et vite en fait, ne pas se laisser retomber dans nos tristesses respectives, lui comme moi nous faisions tout pour arranger nos situations mais ce soir on voulait penser à autre chose et c'est Enzo cette fois qui sauve la situation.

« ça existe encore l'Underbar ? Je me souviens quand ont étaient plus petits on s'est toujours dit qu'un jour on irait là bas ! Et bien il est temps de tenir notre promesse ! Et pour le bowling cte bonne idée ! J'ai toujours voulu savoir ce que ça faisais de jouer à ça en tenant à peine debout, si ça se trouve on va finir dans les quilles avec la boule ! » Grand sourire, j'approuvais totalement le plan de soirée, je sautais de mon tabouret, tanguant toujours un peu. « Allez je te suis Indiana Jones ! Partons à l'aventure… enfin tu vois ce que je veux dire quoi ! Au revoir Eowyne » sortais-je avec un grand sourire avant d'avoir posé la monnaie pour mes verres sur le comptoir avant de suivre Enzo.


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Enzo Miller
Enzo Miller
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- Protecteur de Seung Joo, tu touches un d'ses cheveux, t'es mort, pigé ?
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MessageSujet: Re: “Je préfère exagérer la banalité plutôt que de m’inventer une originalité.” ft. Gwen <3   “Je préfère exagérer la banalité plutôt que de m’inventer une originalité.” ft. Gwen <3 EmptyDim 17 Jan - 15:32


“Je préfère exagérer la banalité plutôt que de m’inventer une originalité.”
Enzo & Gwen <3


Les retrouvailles avec Gwen se déroulaient globalement bien. Du moins, elle m’avait pas totalement craché dessus avec mon idée à la con, qui aurait pu en faire fuir plus d’un. Elle parlait d’une éventuelle vengeance, mais ça c’était monnaie courante entre nous, loin d’être plus effrayant qu’autre chose. Quoiqu’il en soit, ça se passait bien, et ça ne faisait que commencer. Et n’ayant pas l’envie, ni même la motivation de passer ma nuit sur ce parking à discuter du pourquoi et du comment j’allais me retrouver stérile, je lui proposais de commencer le gage, qu’elle avait elle-même pioché : un barathon. Classique. Mais pas totalement, si on ajoutait le fait que je faisais tout et n’importe quoi pour le rendre le tout unique. Il y avait donc des chances que ça parte en vrille, à tout moment. Notre première étape se résumait donc à nous rendre au Sleep no More à bord de mon carrosse de premier choix, non sans évoquer sa splendide silhouette et sa puissance égalant presqu’une Ferrari. S’en suivit tout un discours, pour au final conclure que j’étais fier de pouvoir rouler, même si c’était un pot de yaourt.

- T’as aussi le supplément petites roues à l’arrière du véhicule ?

J’en ajoutais une couche pour me moquer, puisqu’au final nous faisions que ça depuis le début de nos retrouvailles. Elle roulait encore à bicyclette, et j’avais franchi le stade du deux roues non-motorisés, pour me payer une poubelle assez efficace. Des mois de salaire sont passés dedans, mes parents n’ayant pas de quoi me l’offrir, mais maintenant que je l’avais, je voyais à quel point ça avait valu la peine que je serre un peu plus la ceinture que d’habitude. Et connaissant Gwen, son problème pour l’obtention du permis se résume au même qu’au mien : on est pas les fils à Rotschild. Ce qui semble être le cas de beaucoup à Boston, mais pas quand on est originaire de Downtown. Mais on vivait très bien sans ça. Preuve, est-ce qu’on se plaignait ? Non.

- J’aurais dis que ça suffit, mais l’offrande à Jack Daniels, je suis curieux de voir ce que tu vas faire tiens. D’ailleurs je dois avoir un cadavre de bouteille sous ton siège. Je n’ai aucune idée de si elle est encore pleine ou non, alors si jamais t’as un doux parfum, t’étonnes pas. J’suis pas adepte des sapins que t’accroches au rétro, ça schlingue comme dans le bureau à Garner. Tu sais goût pot-pourri, ou forêt de pins, le truc que tu vaporises dans tes chiottes une fois tous les mois.

Bref, tout un speech pour dire que : les trucs qui sentent bon à mettre à l’avant des bagnoles, ça pue. Alors qu’est-ce que ça changeait si on baignait dans l’odeur de la tequila, ou du rhum ? Rien. Si ce n’est que les flics à un contrôle de papiers risquait fort de me choper entre quatre yeux.

- Boh ça pourra jamais être pire que la carrosserie dégueu que je me paie aujourd’hui, mais je verrais bien, la chef des KP aura bien deux-trois petits Picasso à me prêter pour parvenir à un résultat digne de ce nom. J’vais pouvoir rendre jaloux les PBP.

Même si dans le fond, le fait de déjà me trimballer avec une vieille Peugeot des années 100 me désavantageait, quand on pensait qu’ils roulaient en Porsche, Mercedes, Audi et autres marques qui coûtent les yeux de la tête. Mais on pouvait toujours rêver. Après un décollage immédiat, nous mettions pas plus de dix minutes à arriver à notre première étape : Eowin et sa baraque à rhum. Je souriais d’avance en imaginant sa réaction, et je ne fus pas déçu. Comme toujours, très heureux de me voir, je lui balançais comme toujours mes premières piques du soir, qui consistaient notamment à lui rappeler que jamais ô grand jamais il ne s’appellerait Owen pour moi, mais Eowyn.

- Ah bah ça c’est pas mon problème. Mais après ça va, tu n’ouvres pas direct à 8hr ? Ou t’as quand même des ivrognes qui viennent prendre un café whisky en sortant du pieu ?

Au final, je ne connaissais pas beaucoup les horaires du bar, venant ici que le soir, un jour sur deux. Autrement, comment coulait l’affaire, c’était un mystère.

- Exactement. Pas ma faute si vous les irlandais, à force de picoler du rhum, vous orthographiez vos prénoms différemment qu’on les prononce.

Petit pique sur l’Irlande, qu’un natif ne laissera sans doute pas passer aussi facilement, mais moi je ris. Parce que je suis comme ça. Peu importe d’où tu viens, je joue les blagues pourries et préjugées. On a bien tendance à me caser dans la partie du monde où on bouffe du riz avec des baguettes, alors j’avais bien le droit de me venger.

Après nous avoir servi, nous commencions à réellement profiter de la soirée, et ça commençait déjà par nous défier, à savoir qui de nous deux finirait bourré avant l’autre. De quoi promettre une fin de soirée oubliable. Oui, oui, pas inoubliable, demain on ne saura plus pourquoi on a fini la tête dans le caniveau la veille.

- Certes, mais ça ne risque pas de tarder !

Si on avait réussi à me faire venir en tutu sur un terrain de foot US, on pourrait bien réussir à faire venir Gwen ainsi également. Les défis, elle ne les refuse pas, alors c’était déjà dans la poche. De toute façon, fallait bien l’initier, les gages à la con ça pleuvait tous les jours chez les Sigma Nu, alors fallait bien la baptiser un peu avant de l’envoyer dans la cage aux lions.

Puis on part dans le passé, une question un peu maladroite, qui plombe légèrement l’ambiance. Mais légèrement, parce que nous voilà déjà à repartir de plus belle. Pas de place pour les discussions profondes, de toute façon je n’aime pas ça, et je me moque en la voyant déjà rigoler bête après deux shooters.

- J’aimerais éviter, je n’aimerais pas attirer les moustiques après. Ce n’est pas parce que dans les clips ils se font des douches de champagne qu’en vrai c’est classe. En vrai ça doit plutôt être désagréable. Puis tu dois coller comme du scotch double face, rien de plus dégueu.

Encore me prendre un peu d’eau en pleine face ça va, mais je pense que jamais je ne supporterais un autre liquide, du genre gazeux et sucré, de quoi rameuter toutes les abeilles de la ville et finir avec du miel dans les oreilles. N’empêche que comme coup à faire à quelqu’un, en revanche ça pouvait être drôle. A ne pas oublier, en cas de problèmes.

Nos shooters finis, on fait un petit sayonara à mon patron préféré, prêts à filer à l’Underbar, avant d’aller jouer un peu au bowling. Un saut au bar, qui n’est pas long, histoire de s’enfiler un autre verre fortement alcoolisé. L’underbar a bien changé, du temps où nous étions mômes et c’est devenu légèrement plus select. On rentre quand même, en serrant les fesses, et on repart aussi heureux qu’on est arrivés.

- Bon je préfère quand même le sleep no more, c’est devenu trop haut perché ici, on a du leur faire peur en jeans. Comme quoi, ton tutu aurait peut-être contribué à nous faire entrer plus facilement.

Non, je n’allais pas lâcher l’affaire pour l’enquiquiner encore plus. A la place, voyant qu’il ne valait mieux pas que je prenne la route sachant que j’allais encore boire au bowling, j’emmenais Gwen à pied, ce qui nous prit approximativement deux minutes. Rien de bien difficile, à faire les doigts dans le nez. Sur place, je demandais une piste, pour deux personnes, et au moment de donner les noms, je ne me contentais pas de dire Gwen et Enzo, par simple fait que l’originalité c’était mon deuxième prénom et je demandais de nous inscrire sous le nom de Tic et Tac, histoire de troller nos voisins de piste par la même occasion.

- Bon t’es prête Tic ? Ou Tac, comme tu préfères.

Le gars nous demanda notre pointure, et nous donna nos chaussures de bowling, le truc plus sexy tu meurs.

- En fait, je crois, que pour le bien de tous je vais devenir styliste pour chaussures histoire d’abolir définitivement l’obligation de porter des engins aussi atroces. J’suis pas calé mode d’habitude, mais là y a des limites.

Puis bon, si ça suffisait pas, c’était des bariolés vert/rouge te donnant l’air d’être un sapin de Noël. Ou un clown. Au choix. Mais paraissait-il que c’était obligatoire, c’était juste ultra dangereux si un millimètre de la semelle entrait en contact avec la piste. Chutes et fous rires garantis. J’attrapais une boule dans un des présentoirs, et me plaçais face à la piste.

- Bon, bah je suis Tac et je commence !

Je me mis en position, et lança la boule aussi fort que je pouvais. Mais j’étais nul, je ne savais pas viser, ni même comment m’y prendre, alors forcément ça eut l’effet contraire de tout ce que j’avais voulu accomplir. Rigole dès le premier jet, avec le parquet de la piste qui avait menacé de s’effondrer sous le poids de la boule. Au deuxième essai, je ne m’en tirais pas bien mieux et réussissais juste à déquiller une des quilles tout au fond à gauche. Bref, pitoyable.

- Ouais, ouais, j’ai compris, je vais boire un coup pour fêter mon triomphe.

Quand le serveur vint prendre nos commandes, je m’armais pour tenir le plus longtemps avec un Mojito bien glacé, et me jurais de boire une gorgée à chaque fois que je ratais mon coup, mais vu que comme c’était parti, Tac allait vite s’endormir avant Tic.

- Allez montre que t’es un bonhomme et que ne t’as pas besoin de tutu ! Sinon je vais appeler pour qu’on te mette les barrières Foster.

Je lui fis un clin d’œil, un peu trop joyeux à mon goût. Finalement, celui qui allait succomber au pouvoir de l’alcool en premier, ça allait peut-être être moi.


Emi Burton
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“Je préfère exagérer la banalité plutôt que de m’inventer une originalité.” ft. Gwen <3
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