Appel téléphonique Marine/Enzo : Je paie toujours mes dettes

J'étais installée sur mon lit, en tailleur, et je ne savais pas quoi faire. Je tournais un peu en rond alors que j'avais plein de choses de prévues. Seulement, si je m'y mettais pas, aucune d'entre elles n'allait se faire toute seule ! Je soupirai, agacée de penser comme ça. Je pris un bout de papier pour y inscrire ce que j'avais à faire. Quand même. Puis je sortis mon portable de veille pour vérifier l'heure. Tiens, pendant que j'avais l'objet dans les mains, je pouvais bien rayer une ligne de ma liste. J'allais dans mes contacts pour sélectionner « Enzo » avant d'appuyer sur le petit téléphone vert.

- T'as intérêt à décrocher Miller, parce que je suis une femme occupée !

C'était pas vraiment une menace, j'aimais bien cette petite tête énergique. A vrai dire, depuis Halloween et la soirée DG, on s'était rapprochés et il était temps que je le remercie de son aide. L'occasion se présentait alors c'était parfait ! J'entendis les sonneries avant qu'il ne décroche enfin, au dernier moment. T'as de la chance espèce de limace, parce qu'effectivement ma liste est bien remplie. Et que je ne suis pas très patiente. Je souris en entendant sa voix de l'autre côté.

- Hello cap'tain ! J'espère qu't'es pas trop occupé sur ton bateau parce que j'ai b'soin d'te parler. Je t'en dois toujours une et je paye toujours mes dettes.

Ouais, c'était un peu une dette envers lui, mais c'était aussi parce que ça me faisait plaisir et que je l'aimais bien. C'était simple au final.

Ce n’est pas tous les jours que j’ai le loisir de m’emmerder. Normalement, je fais en sorte que ça n’arrive pas, mais faut croire que malgré mon imagination débordante, aujourd’hui j’avais pas moyen de trouver de quoi m’occuper. La confrérie était quasi-vide, et donc pour ainsi dire morte. Ce qui n’était pas habituel non plus, alors je me contentais de rester dans mon coin, dans ma chambre, allongé sur mon lit les deux bras derrière la tête. Ma première préoccupation fut de me mettre à compter des moutons imaginaires. Il paraissait que ça aidait à faire passer le temps de façon tout à fait efficace, mais la sonnerie de mon téléphone en décida autrement. D’un bond, je me relevais, et vis le nom de « Marine » s’afficher sur mon écran. Un large sourire s’afficha sur mon visage. Un sourire plein de malice.

« M’sieur Miller à l’appareil. Quel bon vent vous amène à m’appeler très chère ? »

Entre Marine et moi, c’était un échange de bons procédés et en tant que chefs on était amené à devoir se côtoyer pour des raisons ou d’autres, mais contrairement à sa meilleure amie parasite, j’appréciais Marine. Allez savoir la raison particulière, mais je ne cherchais pas plus. A partir du moment où on arrivait à se tolérer…

« Les moussaillons ont déserté le navire, t’as de la chance, je suis libre comme l’air et disponible rien que pour toi. T’en as du bol ! Profite. »

J’étais plutôt curieux de savoir ce qu’elle me réservait, pour qu’elle puisse m’appeler comme ça, mais je patientais, car au moins l’avantage de l’appel c’était que la réponse était plus instantanée que par texto.

« C’est mon lit qui te manque, c’est ça ? »

Rajoutais-je à la va-vite derrière, sur le ton de la plaisanterie.