Sujet: Pousser de la fonte | ft. Lance Booker Sam 19 Déc - 18:37
On était Jeudi, un jour de la semaine ennuyeux, banal, déplaisant au possible ; car il était au beau milieu de la semaine, et on n’y éprouvait ni la hâte que la semaine se termine, ni l’agacement qu’une nouvelle commence. Un jour commun, ordinaire en somme, qu’on ne vivait que comme quelques heures perdues à faire tout le temps les mêmes choses, parler tout le temps aux mêmes personnes. Et le jeune Kenneth n’aimait pas être perdu dans une routine qui à terme pourrait avoir raison de sa bonne humeur. Fort heureusement, pour lui chaque journée était différente de la précédente ; il ne faisait jamais exactement la même chose d’un jour à l’autre, ne multipliait pas les mêmes expériences de vie redondantes qu’on dit vouloir éviter, et qui finissent toujours par nous rattraper à un moment.
De ce point de vue-là, Kenneth avait relativement de la chance. Son métier laissait, pour son plus grand plaisir, beaucoup de place à l’imprévu, aux bouleversements, aux changements positifs comme négatifs – une top-model qui tombe malade du jour au lendemain et qui doit être remplacé au pied levé ? Une partie du décor, ou le fond vert qui prend feu de manière inexplicable ? C’était une fraction des péripéties qui étaient capables de survenir dans la vie déjà bien distrayante de Kenneth Xander. Et à chaque fois, ce qui comptait pour s’en sortir c’était de savoir improviser ; de se creuser un instant les méninges pour analyser un problème, savoir comment le résoudre et comment il faudrait faire pour ne pas qu’il se reproduise. C’était en partie pour cela que Kenneth appréciait son métier ; il ne se contentait pas de rester assis derrière un bureau de huit heures du matin à six heures du soir à exécuter n’importe quelle tâche ennuyeuse et répétitive. Certes, il arrivait tout à fait à concevoir pourquoi certaines personnes préféraient, et même aimaient cela, mais lui ne se voyait pas capable d’être, dans une certaine mesure, inactif. Les seuls moments d’inactivité qu’ils s’accordaient étaient les soirs de semaine, lorsqu’il ne rentrait pas à minuit du travail et qu’il ne faisait pas assez beau ou chaud pour sortir dehors s’amuser ou rencontrer de nouvelles personnes, ou prendre des photos. Mais aujourd’hui, on était Jeudi, et par un malheureux hasard c’était le jour où Kenneth ne travaillait pas. Bon sang … le jour le plus ennuyeux de la semaine était celui qu’il ne pouvait même pas essayer de faire passer plus vite en travaillant – l’agence de mannequinat où il était photographe avait choisi ce jour mortifère comme jour de fermeture hebdomadaire. Sans doute que ceux qui l’avaient décidé avaient estimé avoir trouvé quelque chose d’important et de prenant à faire ce jour-là … Bah, c’était sans importance. Kenneth, lui, ne savait pas quoi faire, mais c’était une sorte d’habitude chez lui – il ne prévoyait jamais rien, sauf lorsqu’il avait beaucoup de temps devant lui. A l’accoutumée, il préférait se lever, faire ce qu’il avait à faire de bon matin et puis seulement après décider de ce qu’il allait bien pouvoir faire du restant de la journée.
Le jeune photographe s’était levé aux aurores, comme à son habitude. Il faisait toujours ainsi, depuis des années, sauf les week-ends. Pourquoi ? Sans doute était-ce un héritage tacite de son père, qui avait eu des parents militaires et avait certainement acquis d’eux une certaine idée de la discipline, de la régularité. Kenneth était fait du même moule ; par plusieurs aspects, il ressemblait beaucoup à son père. En plus d’avoir certains de ses traits de caractère, il lui était similaire d’un point de vue physique.
Kenneth regarda de manière machinale l’horloge qui trônait dans le salon au-dessus de la fenêtre, encore à moitié endormi ; huit heures. Très bien. C’est vrai que le soleil se levait tard en cette saison, mais cela compensait avec les jours qui se faisaient de plus en plus court. Kenneth était même persuadé que la nuit durait déjà plus longtemps que le jour ; il aurait pu faire un simple calcul pour s’en assurer, mais il ne voulait pas s’encombrer l’esprit avec des questions inutiles. Le jeune homme regarda ensuite une seconde par la fenêtre ; pour voir s’il y avait beaucoup de monde dehors, tout ça, deviner s’il faisait froid ou non, comment il allait bien pouvoir s’habiller. Puis, torse nu, il se dirigea vers la salle de bain en s’étirant et en faisant craquer ses longs doigts fins.
Lorsque Kenneth se vit dans le miroir, il eut d’abord une exclamation de surprise – qu’est-ce que ?! Il avait l’impression d’avoir pris quelques kilos depuis la dernière fois qu’il s’était examiné avec attention – comment était-ce possible ? Sans pour autant se restreindre, il faisait attention à ce qu’il mangeait ; des légumes tous les jours, un minimum de sport chaque matin, s’il avait le temps. Kenneth ne cherchait pas à avoir un physique parfait ; il savait que la perfection n’existait pas, et de toute manière il ne se trouvait aucun défaut notable. Mais il aimait bien prendre soin de lui et s’assurer qu’il renvoyait une bonne image de lui. Mais là … ce n’était vraiment plus possible.
En se regardant avec un peu plus d’attention, Kenneth eut l’impression que ses muscles avaient fondu – c’était sans doute le cas d’ailleurs ; que sa carrure se faisait plus lourde, moins athlétique. Tout en savant qu’il l’avait bien cherché (il avait un peu négligé le sport ces derniers-temps), le jeune homme pesta sur le fait qu’il y avait toujours quelque chose qui n’allait pas, décidément. Une fois c’était ses cheveux qui refusaient de se coiffer, une autre c’était sa chemise qui était froissée … heureusement que Kenneth n’était pas le genre d’homme à se plaindre de chaque petite chose qui lui arrivait – en tout cas en temps normal. Ce qui n’était sans doute pas quelque chose de mauvais, au contraire.
A ce moment-là, Kenneth pris la décision qu’il passerait cette journée, au moins la matinée, à la salle du sport – il avait comme une envie de redorer son blason inexistant, de se sentir plus fier de lui qu’à l’habitude. Après s’être lavé et habillé, avoir mangé rapidement un bol de céréales (sans sucre ni lait d’ailleurs), il prit sa voiture pour conduire jusqu’à la salle de sport la plus proche. Il devait y en avoir des dizaines dans le quartier, forcément, puisqu’il habitait en plein centre-ville. Tout en conduisant d’une main, Kenneth parcourut rapidement sur son téléphone la liste de ce qui pourrait lui convenir – oui, c’était une infraction de téléphoner au volant, mais il ne téléphonait pas vraiment. Et puis il y avait des embouteillages, comme d’habitude ; et puis, quand bien même, rouler à trente kilomètre-heure ce n’était pas dangereux, hein ? Sans compter qu’il s’était déjà fait arrêter, pendant son adolescence, pour des faits bien plus graves. Mais cela était du passé. Il s’était calmé à présent, il avait changé.
Kenneth trouva finalement un endroit qui lui convenait. En entrant dans la salle de sport, il fut aussitôt rassuré par l’ambiance professionnelle et, d’une certaine manière, studieuse de l’endroit. La salle était petite, mais suffisamment bien aménagée pour éviter qu’on se marche sur les pieds. Un petit ring était aménagé dans un coin, où un gros musculeux entraîneur noir était occupé à crier sur un petit homme blanc malingre qui tremblait nerveusement dans ses gants de boxe. Ailleurs, on pouvait trouver des tapis de course, des bancs de musculation avec des haltères. Kenneth se dirigea vers l’un d’eux.
Il n’était pas un spécialiste des haltères, mais il n’y avait rien de mieux pour se remettre en forme ; et paraître viril et fort auprès des autres types de la salle de muscu’, aussi … bien que l’effet était plus efficace lorsqu’on parvenait à soulever au moins une trentaine de kilos à bout de bras … ce qui n’était pas encore le cas du jeune homme, loin de là. Tout juste pouvait-il supporter des poids de cinq kilos que chaque côté. Bah, c’était suffisant pour gagner un peu de force, et pour se remettre en forme.
Quelques minutes passèrent avant qu’un autre jeune homme n’entre dans la salle pour se rendre lui aussi aux haltères. Kenneth, qui était occupé à soulever ses kilos de fonte, le remarqua à peine, mais tourna son regard instinctivement vers lui alors qu’il arrivait à sa hauteur – par habitude, et par commodité aussi. Dans un endroit comme cela, il était bon de juger du tour de taille et de la force de son voisin ; histoire de voir si par rapport aux potentiels concurrents on faisait … le poids. D’une voix un peu rauque, Kenneth s’empressa de s’écrier à l’adresse du nouvel arrivant : « Pas mal les muscles mon gars ! ». C’était sans doute un habitué. Et même si l’homme n’avait pas une carrure foncièrement impressionnante, il avait cet air un peu arrogant de celui qui se croyait, et se savait fort. Et généralement, c’étaient les mêmes qui avaient un fort esprit de compétition. Ou bien une volonté d’humilier leurs adversaires, c’est selon … et finalement ces deux choses n’étaient pas si différentes.
Lance Booker
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Sujet: Re: Pousser de la fonte | ft. Lance Booker Sam 19 Déc - 21:51
Pousser de la fonte
"Je ne cessais de courir. Depuis longtemps, l'éternité sans doute. Pourtant, je n'étais pas essoufflé et ce paysage de murs blancs et purs ne changeait pas. Je n'arrêtais pas de pousser des portes et à chaque fois le même couloir se répétait. Il n'y avait pas un bruit, si ce n'était que mon souffle à chacun de mes pas. J'étais perdu, cela ne faisait aucun doute. La blancheur de cet endroit m'éblouissait, me déstabilisait. Je cherchais désespérément la sortie mais ne savais même pas comment m'y prendre. Soudain, les portes disparurent. J'étais seul dans un couloir infini. Je m'arrêtai, regardant à gauche, puis à droite. Où aller ? Je n'eus pas le temps de réfléchir plus longtemps qu'un étrange voile livide se dressa non loin de moi au bout du tunnel. Qu'était-ce donc ? Des murmures semblaient jaillir de derrière le rideau pâle. Je m'approchai malgré moi, je fixais une ombre étrange qui se trouvait derrière et qui ne bougeait pas. Une silhouette humaine qui restait immobile comme une statue. Finalement, je m'arrêtai devant le voile fantomatique. Je penchai légèrement la tête sur le côté, mes lèvres remuèrent, je parlais. Mais aucun son ne sortait de ma gorge, engloutit par un silence abyssal, mais je me demandai ce que c'était que ça. Mes yeux se plissèrent mais la silhouette demeurait sans mouvement. D'abord hésitant, je me décidai finalement à tendre la main vers le rideau mais à peine mes doigts l'eurent effleuré qu'une main passa au travers du voile pour me saisir le poignet avant de m'entraîner vers la silhouette. Je me mis à hurler, un hurlement silencieux, et tenta de me libérer de l'emprise de la main qui était bien plus forte que moi. Mon bras finit par passer à travers le voile malgré mes efforts, puis vint le reste de mon corps. J'avais beau me débattre, je n'avais aucune chance. Je disparu derrière le rideau livide en poussant enfin un cri sonore."
Je me redressai d'un bond dans mon lit. J'étais plongé dans la pénombre de ma chambre. Les rideaux de ma fenêtre faisaient entrer très peu de lumière extérieure. Je repris mon souffle comme si je venais de courir le marathon. J'étais torse-nu, vêtu d'un simple short pour passer la nuit malgré l'hiver. La moitié de ma couette était partit par terre suite à mes agissements inconscients. Je passai ma main sur mon front couvert de sueur jusqu'à enfin reprendre mes esprits. C'était jeudi et j'étais enfin en vacance. J'aurais été capable de faire une grasse matinée plus colossale que celle-ci, mais les rêves en avaient décidé autrement. C'étaient les vacances mais je devais supporter l'internat, puisque je n'avais pas de doux foyer où rentrer. Ma mère habitait à New-York mais avait peur de moi depuis qu'Archer s'était incrusté dans ma vie.
Je me levai, pris mes affaires et alla directement me doucher, c'était un bon moyen de faire descendre la tension qui avait pris de l'ampleur durant la nuit. Je m'habillai de mon fidèle jeans déchiré, de mes bracelets de cuir noir, d'un haut également noir et concluais le tout de ma veste de cuir noire. Devant mon lavabo, je m'arrosai le visage afin d'évacuer tous les souvenirs de cette nuit. J'étais ravi pour une fois de ne pas avoir eu de compagnie féminine dans mon lit pour cette fois. Ca aurait été difficile de s'expliquer. Soudain, j'entendis un rire. Mes iris se redressèrent vers le miroir qui se trouvait au-dessus du lavabo. Mon reflet me fixait avec ses petits yeux fourbes et son large sourire qui se foutait de moi.
- Tais-toi, grondais-je,ce n'est pas marrant de cauchemarder. En plus, je suis sûr que c'est de ta faute.
"Pourquoi toujours de la mienne ? Ce n'est pas bien de toujours rapporter la faute sur les autres. Tu devrais voir ta tête, ça fait mauvais effet sur toi."
- Justement je la regarde et elle est loin de me plaire.
"C'est un miroir. Ce que tu vois, ce n'est pas seulement moi, c'est toi aussi. Un jour il faudra bien que ça rentre là-dedans !"
- C'est faux, je n'ai rien à voir avec toi…
"Mec, tu ES moi et je SUIS toi !"
- Ferme-là !
"Tu ferais mieux de te calmer. Si tu brises celui-ci, Garner saura que c'est toi cette fois."
- Alors arrête de parler et fous moi la paix.
Sur ce, je me détournais du dit miroir et quitta les douches. Qu'allais-je faire de cette matinée ? Du reste du moins ? Je n'avais pas prévu de sortir dès le matin. Depuis le début des vacances, je perdais mes matinées sous la couette. Mais aujourd'hui, je devais improviser. Un petit tour en salle de musculation fera l'affaire. C'était la majorité des choses que je faisais de mon temps libre : travailler mes biscottos. Une fois dehors, un froid mordant me percuta de plein fouet. Je fermai ma veste de cuir jusqu'en haut pour être plus à l'aise. Je n'avais pas vraiment peur du froid. Je le supportais même assez bien. Je pris ma voiture et me rendis dans le bas quartier de Downtown. C'était sans doute l'endroit de la ville où j'étais le plus à mon aise, mais il ne devancera jamais les bas-fonds de New-York où j'ai appris à survivre. Garant ma voiture sur un trottoir, je me rendis dans un centre de musculation que je connaissais bien. Dès mon arrivée à mon Boston, je m'étais empressé d'en choisir un qui sera le seul de mes fréquentations. Un petit sympa et rarement bondé. C'était ici que j'aimais aller pour passer le temps. Je le connaissais si bien qu'à peine entré, je fis un salut de la main à un entraîneur black que je connaissais désormais tout aussi bien que le centre en lui-même. Celui-ci me rendit le salut avant de retourner à son occupation avec un petit nouveau apparemment qui avait vraiment besoin de faire gonfler son apparence. Il faisait chaud à l'intérieur et je retirai machinalement ma veste de mes épaules, la gardant à bout de main en m'avançant dans la salle à la recherche de quoi faire. J'avais un petit faible pour les haltères. C'était instinctivement vers ce coin là que je me dirigeais.
« Pas mal les muscles mon gars ! » lança alors une voix.
Je n'avais pas vraiment fait attention à l'autre homme qui se trouvait dans ce coin-là à vrai dire. Mais, pivotant sur mes talons pour voir qui m'avait interpellé, je le vis enfin. Un jeune de la vingtaine qui faisait des haltères sur un banc de musculation. Je le détaillais un peu du regard, me demandant s'il m'avait parlé au hasard ou si on s'était déjà vu quelque part. Mais sa tête ne me disait rien du tout. J'en déduisis que s'était un hasard.
- Les tiens sont pas mal non plus, répondis-je alors, sans grand intérêt dans la voix.
Moui enfin…Ils étaient visibles en tout cas, c'était déjà ça. J'ignorais si ce gars-là avait l'habitude de la musculation mais en tout cas, quelques séances en plus ne lui feraient effectivement pas de mal. Curieux que je ne l'ai jamais vu ici avant. C'était un nouveau ? Moi je venais souvent ici. Je m'en serais souvenu si je l'avais déjà vu. Enfin bref, je cherchais donc un banc de musculation de libre. Mais il n'y en avait aucun ! Quand je disais que c'était un petit établissement. Le peu de chose qu'il y avait était pris. Hum…Me tournant vers l'homme qui m'avait parlé à l'instant, je m'approchai de lui.
- Tu en as encore pour longtemps ? demandais-je, non gêné de le tutoyer directement.
Sujet: Re: Pousser de la fonte | ft. Lance Booker Dim 20 Déc - 23:46
Oh, très bien. Maintenant que Kenneth voyait de près le jeune homme qui venait d’entrer dans la salle de sport, il dut revoir son jugement ; c’était loin d’être un gringalet. En fait, le photographe avait la douloureuse et humiliante impression que le tour de bras de l’autre jeune était bien trois fois supérieur au sien. Bon, tant pis. L’autre type, aux cheveux très noirs, était sans doute un habitué. Cela s’était vu de suite ; il avait lancé un regard amical au gros noir sur son ring, s’était dirigé tout de suite vers le point d’intérêt de l’endroit, les bancs d’haltères. Ah, forcément. Cela aurait été trop simple que Kenneth ne se retrouve pas à côté d’un type qui fasse deux fois son poids en muscles, qui connaisse bien les lieux, qui sans doute voit d’un mauvais œil les nouveaux qui viennent squatter leur coin.
En tout cas, Kenneth savait d’expérience qu’il était bon de montrer du respect à ce genre de personnes, de leur dire ce qu’ils voulaient entendre, à quel point ils étaient grands et forts. Juste franchise – après tout, on venait dans ce genre d’endroits pour ça, non ? Pour devenir plus fort, montrer ses gros bras et ce qu’on était capable de faire. Rivaliser avec les autres, tenter de faire le poids dans une bataille virile de gros bras. Quand on y pensait, les endroits de ce genre étaient certainement ceux où l’on pouvait mesurer le plus grand taux de testostérone au mètre carré – il y avait peu de femmes dans ces lieux généralement, elles préféraient souvent faire du jogging entre amis ou du cardio. Kenneth trouvait cela un peu dommage – ça ne coûtait rien aux femmes de se forger aussi un corps d’acier, même si nombre de personnes trouvaient les muscles disgracieux chez une femme. Question d’habitude, sans doute, et de l’idée que l’on se faisait de la femme ou de l’homme.
Kenneth observa rapidement le jeune homme musclé qui passait à sa portée ; un grand homme fort, un peu plus jeune que lui, ce qui lui déplut assez – pas par jalousie ni par orgueil, mais parce qu’il pâlissait sans aucun de la comparaison. Kenneth avait presque l’air d’un sportif du Dimanche à côté de lui, ce qui au fond n’était pas faux. Comme pour se rassurer, et dans le but de flatter le nouvel arrivant, le photographe s’écria d’une voix rauque : « Pas mal les muscles mon gars ! ». Kenneth avait dit cela d’une manière très familière, comme s’il le connaissait – or ce n’était évidemment pas le cas. C’était la première fois que Kenneth venait ici, et ce n’était visiblement pas le cas de l’autre homme. Du moins, c’est que son apparente décontraction laissait voir. Le nouveau venu tourna les talons et regarda dans sa direction, avant de lancer en sa direction, sans réelle conviction : « Les tiens sont pas mal non plus. ».
Kenneth marqua une seconde de pause, jetant un regard rapide à ses bras. Ok. C’est bien ce qui lui semblait ; ce type était en train de se foutre de lui. Certes, Kenneth avait un peu plus de muscles qu’une personne lambda, mais face à cet autre homme, il avait fait l’air bien faible. Bon … il n’allait tout de même se vexer pour si peu, si ? Kenneth n’était nullement du genre à se mettre en colère pour des choses sans importance, à priori venant d’un inconnu. Et encore plus quand cet inconnu avait une carrure qui reflétait la possibilité qu’il l’envoie avec un os brisé à l’hôpital. Simple question de survie.
Le photographe reprit son activité avec un peu plus d’entrain ; l’autre jeune homme s’était éloigné, cherchant apparemment un coin où s’installer pour faire jouer ses muscles saillants. Il ne partit pas longtemps. C’était un petit établissement, et aucun agrès n’était libre – aucun de ceux qui semblaient intéresser l’homme en tout cas. Kenneth détourna légèrement la tête, comme pour éviter de croiser le regard de l’autre type qu’il entendait revenir vers lui ; la vieille idée du « si je ne te regarde pas, alors tu ne me vois pas ». Mais cela ne fonctionnait pas, bien évidemment, pas plus que cacher ses yeux avec ses mains ne rendait invisible. « Tu en as encore pour longtemps ? », demanda l’homme d’un ton très naturel, comme s’il se sentait chez lui – ce qui était sans doute un peu le cas.
Kenneth ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel, ce qui était amusant, car étant couché à soulever des haltères, il n’avait qu’à regarder droit devant lui pour voir le plafond. S’il en avait encore pour longtemps ? Quelle question … bien sûr que oui. En fait, il venait à peine de commencer, et ses bras ne commençaient même pas à fatiguer, ni même à faire un peu mal. En vérité, Kenneth voulait faire des haltères pendant une bonne heure au moins, histoire de se remettre en condition, de retrouver le goût de l’effort qu’il avait un peu perdu ces derniers temps ; en plus, c’était la période idéale pour prendre soin de soi, un peu avant les fêtes de fin d’année, où, quoi qu’on dise, on finissait toujours par manger et boire plus que de raison, malgré toutes les consignes que l’on s’imposait. Alors, oui, Kenneth en avait encore pour longtemps. C’est pour cela qu’il répondit au garçon d’un ton un peu agacé : « Je viens à peine d’arriver en fait. Alors oui, j’en ai encore pour longtemps. ». Dès qu’il eut dit cela, il espéra que son interlocuteur ne soit pas le genre d’homme à s’énerver pour pas grand-chose. Si c’était le cas, Kenneth devait vite se préparer à fuir. Ou bien cet homme était le genre de type à avoir des muscles mais pas de courage, c’était possible aussi. Le jeune photographe se décida néanmoins à ralentir sa cadence, et à faire un petit sourire avant de répondre : « Je crois savoir ce à quoi tu penses. Ben sache que j’ai pas beaucoup de muscles, mais que j’ai de la volonté. C’est ce qui compte le plus, non ? ».
Woah, c’était quoi ça ? Kenneth lui-même ne savait pas pourquoi il avait invoqué des enfers cette réplique cinglante qu’il essaya d’adoucir avec un sourire gêné. Il fallait croire qu’il avait un désir de mort, où que l’adrénaline qui montait en lui le rendait impulsif … en tout cas, il n’avait plus envie de se muscler, tout à coup. Il avait trouvé un autre centre d’intérêt. Kenneth reposa doucement la barre lestée de ses poids sur son support, puis, encore haletant à cause de l’effort, il lança au jeune homme, en le pointant du doigt : « D’ailleurs je suis sûr que je peux te battre au bras de fer. ». Après avoir regardé une seconde autour de lui en reprenant son souffle, Kenneth reprit : « T’as de l’argent sur toi ? Tu veux qu’on fasse un petit pari ? ». Ne restait plus qu’à voir ce que l’autre type en penserait.
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Sujet: Re: Pousser de la fonte | ft. Lance Booker Mar 22 Déc - 22:31
Pousser de la fonte
Je n'ai jamais été très attentionné avec les gens que je ne connaissais pas. Déjà ceux que je connaissais, c'était limite. J'avais répondu à ce gars pour une pointe de politesse et parce que j'avais bien voulu répondre surtout ! Moi, quand je n'ai pas envie de parler, je ne parlais pas, même si on s'adressait à moi. Mais je ne venais pas ici pour faire la gueule à tout le monde. Au contraire, je cherchais la détente. Je préférais venir à des heures où il n'y avait pas trop de monde ici mais pour cette fois, je m'étais imposé l'horaire. J'aurais pourtant bien aimé être seul. Bah, ce n'était pas bien grave, du moment que les autres s'occupaient de leur affaire. Après tout, c'était un petit établissement ici et l'ambiance pouvait se montrer assez conviviale. Je respectais les personnes qui venaient faire de la gonflette ici. Ils avaient le même passe-temps que moi et j'avais déjà tissé plus d'un lien ici avec de bons gaillards. Ils m'avaient d'ailleurs aidé à me faire découvrir Boston, la première fois que j'ai mis les pieds ici. C'était au départ un groupe de camarades qui m'avaient vu débarquer ici en tant que petit nouveau. Mais les muscles déjà forgé de ma personne leur ont bien fait comprendre que je n'étais pas apprenti dans l'art. J'avais rapidement gagné leur respect. Après, je ne faisais pas forcément ami ami avec tous ceux qui venaient ici. Je me contentais surtout d'avoir de bonnes relations avec les habitués d'ici. Le mec qui m'avait interpellé, c'était un nouveau. Sûr. Mais la musculation n'était en revanche pas une nouveauté et je savais le reconnaître dans ses biceps. Maintenant, est-ce qu'il s'entraînait souvent ou non, ça je ne saurais le deviner d'un simple regard. Moi, je venais ici le plus régulièrement possible. Surtout pour me débarrasser de mes mauvaises pulsions. C'était également un bon moyen de tenir tête à Archer. Il me foutait la paix quand je faisais rouler mes biscottos. Mais peut-être que c'était juste le fait que la musculation me faisait oublier ce qui se passait dans ma tête. Petit à petit, en soulevant des haltères, j'oubliais mes troubles. Je faisais le vide dans ma tête. Ca faisait un bien fou…
Mais comme si on voulait me pourrir ce bien être, aucune place sur un banc ce musculation n'était disponible. La poisse. Je savais bien qu'il y avait autre chose comme matériel mais j'avais tendance à commencer par des haltères. Je retournais donc vers l'homme de tout à l'heure pour lui demander s'il avait presque fini. Pourquoi lui ? Je ne sais pas. Peut-être parce qu'on venait juste de s'adresser la parole. Ma question ne semblait pas donner suite à de réponse positive alors qu'il se mit à fixer le plafond.
« Je viens à peine d’arriver en fait. Alors oui, j’en ai encore pour longtemps. »répondit l'inconnu.
Bon. Bah tant pis. Je pivotais sur mes talons, devant me trouver autre chose à faire. Au fond, ce n'était pas si terrible. Ca perturbait juste un peu mes habitudes et j'étais le genre de mec auquel cela ne plaisait pas trop. Je n'allais tout de même pas le virer de force. Malgré ma réputation, je n'étais pas comme ça. Je cognais ceux qui le méritaient, c'est tout. Lui, je ne le connaissais même pas. Il m'aurait remballé trop sèchement, à la limite, mais je n'étais pas ici pour chercher la bagarre.
« Je crois savoir ce à quoi tu penses. Ben sache que j’ai pas beaucoup de muscles, mais que j’ai de la volonté. C’est ce qui compte le plus, non ? » ajouta alors l'autre homme sur le banc, ce qui attira une nouvelle fois mon regard vers lui.
Qu'est-ce qu'il insinuait celui-là ? Pour un nouveau, il avait la langue bien pendue dis donc.
- Tu m'en vois ravi mec, rétorquais-je ironique, on fait avec ce qu'on a.
Mais le jeune homme reposa finalement la barre d'haltère. En avait-il finalement terminé avec ?
« D’ailleurs je suis sûr que je peux te battre au bras de fer. ».
Sérieusement ? Lui au moins, il n'a pas froid aux yeux. Le voilà qui me lançait carrément un défi. C'était peu commun, mais en y réfléchissant, les mecs qui venaient ici étaient toujours prêts à tout pour montrer leur force et ils étaient le plus souvent dans la mentalité de le faire et de se lancer des défis. Je ne m'attendais pas à ce qu'un parfait inconnu s'en charge cela dit. Qui plus est un nouveau dans le coin.
- Ah ouais t'en es sûr ?
Je réfléchissais un moment. Oh et puis pourquoi pas après tout ? C'était aussi une façon de faire travailler sa viande. Je devrais même en profiter. J'étais bien dans ma peau là, pas de Archer pour venir me brouiller l'esprit ou me faire passer pour un dangereux psychopathe. Pour une fois que je peux faire quelque chose d'un peu près normal sans l'avoir dans ma tête. Ca me plairait effectivement assez bien.
- Bon, puisque tu le demandes, finis-je par dire pour accepter son défi.
« T’as de l’argent sur toi ? Tu veux qu’on fasse un petit pari ? ».
De l'argent…Ouais, j'en avais toujours un peu sur moi mais pas des masses non plus. Je n'avais aucune envie d'avoir une quelconque dette. J'avais pas les moyens de faire le con avec la petite fortune.
- De l'argent sur moi ? Hum…Pas beaucoup. Mais si tu me bats…
Je réfléchis un instant. Que pourrais-je bien faire s'il venait à gagner ? Je me sentais bien plus fort que lui mais je n'allais jamais mettre de côté la possibilité d'un échec. C'était comme pour les bastons. Quand je me battais, j'appréciais autant la victoire que la défaite car pour moi, c'était le fait d'avoir pu me défouler qui me plaisait. Bien évidemment, j'appréciais encore plus quand je gagnais !
- Je te paie un verre au bar d'en face, concluais-je.
C'était tout ce que je pouvais faire. Et offrir. Et je devais reconnaître qu'une petite bière ne me ferait pas non plus de mal. Mais qu'il gagne ou perde, il patientera le temps que je me forge un peu ici avant de quitter l'endroit. Parce que je n'étais pas venu pour un simple bras de fer. Pour faire un bras de fer, il n'y avait pas tellement d'espace pour. Il fallait improviser. Je désignais alors le banc sur lequel il se trouvait. Il fallait se mettre à genoux mais bon, il y avait pas une table qui vive. Me mettant en position, coude au banc, je tendis ma main ouverte face à lui. J'étais prêt.
Sujet: Re: Pousser de la fonte | ft. Lance Booker Dim 3 Jan - 12:19
Oups. Qu’est-ce que Kenneth venait de dire exactement ? Quelque chose qui ne lui plaisait pas à lui-même, et qui dans d’autres circonstances lui aurait valu quelques coups de poings dans le nez ou au moins une insulte bien sentie … ou peut-être quelque chose de moins important, si on n’était pas du genre extrême. En tout cas, la réplique qu’il voulait cinglante du jeune photographe à l’adresse de l’illustre inconnu eu au moins le mérité de le faire légèrement sourire en coin. Bon, c’était déjà ça, et c’était déjà très bien. Tout musclé et de forte corpulence qu’il était, le garçon n’avait pas l’air d’être le genre de personnes à s’emporter pour un rien, à faire parler des poings pour pas grand-chose.
Et tant mieux d’ailleurs ; Kenneth non plus n’était pas comme ça. Certes, il était quelqu’un de tenace, de borné, mais il évitait de trop s’emporter – la colère était souvent, comme aiment à le dire certains hommes sages, mauvaise conseillère. Bon, Kenneth avait déjà de mauvais conseillers, son banquier notamment, mais là c’était différent. Le jeune homme arrêta ses divagations inutiles alors que son interlocuteur répondait d’un ton que Kenneth trouvait quelque part entre l’amusement et l’agacement : « Tu m'en vois ravi mec, on fait avec ce qu'on a. ».
Kenneth poussa un petit soupir en haussant des épaules, puis décida de cesser son effort. Il reposa la barre de fer lestée de ses poids sur son support, puis, après avoir repris une petite seconde son souffle, lança à son camarade en le pointant du doigt qu’il était sûr qu’il pouvait le battre au bras de fer. Sitôt qu’il eut demandé cela, il sentit que la tension qui s’était sournoisement installée entre eux disparaissait peu à peu, comme pour faire place à une autre chose, une autre ambiance, une atmosphère de rivalité douce et cordiale, mais loin d’être un sentiment désagréable. « Ah ouais t'en es sûr ? », demanda le jeune rival à Kenneth.
Evidemment qu’il en était sûr ! Kenneth adorait les défis, les petits challenges, parier même pour gagner quelque chose d’insignifiant, même juste quelques secondes de fierté – même lorsqu’un défi paraissait trop grand, insurmontable pour lui, ce qui était en apparence le cas ici (car il ne fallait pas se le cacher, le type avait vraiment une carrure impressionnante). Mais bon, c’était quelque chose qu’il fallait tenter n’est-ce pas ? La vie était trop courte pour ne pas prendre le temps de s’amuser. Avec un petit sourire, le jeune photographe demanda : « T’as de l’argent sur toi ? Tu veux qu’on fasse un petit pari ? ». Certes, c’était peut-être un peu prématuré, ou bien stupide mais … Kenneth s’amusait encore plus à ce genre de choses lorsqu’il y avait un véritable enjeu. Et c’était un peu le cas de tout le monde, non ? Faites jouer quelqu’un pour de l’argent, et il jouera. Faites-le jouer après lui avoir donné de l’argent, il jouera sans entrain ; faites-le jouer sans rétribution, et il s’ennuiera.
C’était une sorte de paradoxe. On aimait jouer pour une récompense, mais lorsque cette récompense nous était donnée, on ne trouvait plus le goût de jouer, de la même manière de jouer sans paiement. En fait, finalement, on ne savait jamais vraiment pourquoi on aimait jouer. Kenneth le savait pourtant, dans une moindre mesure. Faisant craquer ses bras à peine endoloris par ces quelques minutes de musculation, Kenneth entendit son adversaire hésiter : « De l'argent sur moi ? Hum…Pas beaucoup. Mais si tu me bats… ». Le photographe releva un peu la tête. Oui ? Que gagnerait-il s’il le battait ? Il ne s’attendait pas à quelque chose d’extraordinaire, bien sûr, mais il eut le même sentiment d’appréhension dans le ventre que lorsqu’on lui avait annoncé des choses d’une grande importance dans sa vie – même si, ici, l’enjeu était loin d’être aussi grand.
« Je te paie un verre au bar d'en face. » Kenneth étira un sourire sur son visage. C’était une proposition intéressante. Rien n’était meilleur à ses yeux qu’une bière bien fraiche après une séance de sport. Il savait que les médecins ne seraient sans doute pas de son avis, mais il s’en fichait bien ; dans tous les cas, il était venu ici pour s’amuser et se faire plaisir, quitte à souffrir un peu – certains adoraient cela, non ? Kenneth n’était pas masochiste. Il avait essayé une fois avec une de ses ex et … mais ce n’était pas le sujet, et pas le moment ni l’endroit pour penser à des choses pareilles. Kenneth se leva enfin du banc d’haltères en faisant craquer ses doigts, rétorquant en riant à l’adresse de son jeune rival : « Ça me va. Je prendrai juste une bière, pour ne pas te ruiner. »/Un peu d’assurance, d’arrogance, cela ne faisait pas de mal de temps en temps. Kenneth n’était pas vraiment certain de gagner ce duel, mais il avait choisi de faire croire à son adversaire le contraire. Simple tactique. Tenter de faire douter l’ennemi en se montrant sûr de soi, et de sa victoire. Même si dans cette situation, l’autre type était moins un ennemi qu’un rival amical dans un endroit à forte concentration en virilité. Le rêve.
Quelques secondes plus tard, les deux combattants étaient prêts, agenouillés près du banc de musculation qui servirait de terrain, leur bras posé sur le banc. Kenneth jeta un regard furtif en direction du bras de son adversaire, posé avec calme et assurance à quelques centimètres du sien, et qui, vu de cet angle, paraissait un peu plus colossal qu’il ne l’était déjà par rapport au sien. Il y aurait de quoi se sentir ridicule, si Kenneth était capable de se sentir ridicule – mais heureusement pour lui, il faisait abstraction de ce genre d’émotions avec talent, surtout dans les moments comme celui-ci où une infime partie de son honneur masculin était en jeu. Une infime partie, certes, car s’il perdait cette bataille, il ne perdrait nullement la guerre. Quelle guerre d’ailleurs ? Ce n’était rien de plus qu’un petit duel de force pour s’amuser, sans réel enjeu ; et Kenneth aimait cela. Fixant son adversaire dans les yeux, le bras étant prêt à travailler, il fit le décompte avant le début de la lutte de son autre main.
3 … 2 … 1 … A peine le bras de fer commença que Kenneth se concentra sur son bras. Lui donner le plus de force possible. Tenter de tenir. Cette activité relevait plus de l’endurance que de la force pure, mais il était vrai qu’avec ses gros muscles, l’adversaire de Kenneth débutait avec un net avantage. Qu’importe. C’était la volonté, le courage qui comptait le plus. Se dire qu’on peut gagner, qu’on va gagner, ne penser à rien d’autre. Mais ne penser à rien, c’était difficile pour quelqu’un comme Kenneth, qui ne cessait de réfléchir, d’imaginer, d’observer le monde qui l’entourait et … bon sang ! Le jeune photographe sentit son bras céder peu à peu sous la force. Non ! Kenneth avait vraiment envie de gagner ce duel, ne serait-ce que pour prouver qu’il en était capable, pour montrer qu’un petit nouveau pouvait avoir les capacités de battre un habitué.
Il se concentra avec plus d’insistance, les yeux mi-clos, mais … une fraction de seconde plus tard, il sentit son bras frapper avec force la surface du banc de musculation, vaincu. Oh, tant pis … Kenneth baissa un peu la tête, déçu, se caressant la nuque de son autre main, un peu gêné. Il avait perdu. Il ne pouvait pas dire qu’il ne s’y attendait pas mais … il aurait espéré ne serait-ce que mettre en difficulté son adversaire. Finalement, avec un petit sourire fatigué, Kenneth se redressa et, à l’attention de son adversaire victorieux, s’écria : « Bien joué ! Je crois que je te dois une bière. ».
Lance Booker
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Sujet: Re: Pousser de la fonte | ft. Lance Booker Lun 4 Jan - 19:33
Pousser de la fonte
L'homme devant moi étira un sourire à ma plate proposition de verre offert pour le vainqueur. Tant mieux si ça lui convenait. Je n'avais rien d'autre pour lui. S'il n'était pas content, il n'avait qu'à proposer son défi à quelqu'un d'autre. C'était en tout cas ce que je lui aurais dit sans autre forme de procès s'il avait émis ce genre de point de vue mais il n'en fit rien et avait l'air bien au contraire ravi de ma proposition. M'en voilà satisfait aussi. Eh bien soit !
« Ça me va. Je prendrai juste une bière, pour ne pas te ruiner. »lança l'inconnu de bon cœur en se levant du banc.
Au moins, il avait confiance en lui, c'était un bon début. Je rétorquais un simple sourire qui rendait toute la confiance que j'avais également de gagner. Mais rien, ni pour l'un, ni pour l'autre, n'était joué. Impossible pour moi de refuser ce défi. Et pour une fois, un défi lancer sans une once de mauvaises intentions. Enfin, je ne l'espérais pas. On ne savait jamais en ce bas monde sur quel genre de type on pouvait tomber. Mais d'un autre côté, même s'il était capable de me chercher les noises après, je n'avais aucune crainte car je savais également me défaire des pires lascars. Cela dit, plus je regardais ce type, moins me donnait l'impression d'être une racaille, quoi qu'il ne m'en avait jamais donné l'impression en fin de compte. Il avait même l'air trop honnête. Je sentais qu'il était de bon genre, fair play. Je pouvais presque y voir mon opposé. Mais que dire d'un homme avec qui je n'ai échangé que quelques mots ? Tout ceci n'était qu'une impression vague selon ce que je voyais et ce que mon instinct me disait. Je pouvais très bien avoir tout faux !
Sur le banc de musculation, je me tenais prêt. Il me rejoignit et nos mains se lièrent solidement. Le décompte commença et une fois achevé, mes muscles se gonflèrent sous ma peau tandis que mon regard ne lâchait pas celui de mon adversaire. Je n'avais pas l'intention de lui laisser la moindre chance. Je comptais bien lui régler son compte rapidement mais à ma grande surprise, il me résista. Moi qui m'étais mis en tête d'étaler son bras dès la première seconde, je devais revoir mes plans car sa force bien cachée me faisait obstacle avec succès. Je maintenais mon sourire, et mes yeux restaient figés dans ceux de celui d'en face. Sur mon visage, je faisais le maximum pour garder une attitude des plus sereine, histoire de le déstabilisé comme je le pouvais, lui montrer qu'il n'avait aucune chance, et qu'il ne posait pas la moindre difficulté, ce qui était faux bien sûr sinon j'aurais gagné depuis longtemps. Malgré la résistance qu'il m'imposa, je sentais très vite prendre le dessus en mettant tout ce que j'avais dans les boyaux autour de mon biceps en action. Il paraissait prendre encore un peu de volume et finit d'un coup par plaquer le bras de mon adversaire contre le banc de musculation. Et voilà, fin de la partie, et qui avait évidemment gagné ? Moi !
Je souris, j'étais fier, mais je le gardais en moi car je m'étais convaincu durant tout ce lap de temps que j'allais gagner. Ce n'était donc pas le moment de montrer que sa force m'avait tout de même étonné. Je me relevai devant le perdant qui avait la mine basse. Je pouvais le comprendre. Quand on lançait un défi, on espérait vraiment le gagner, surtout qu'il s'en était convaincu tout autant que moi. Je lui tendis alors la main.
- C'était pas mal, lui dis-je, tu en as dans la chair. Ca fait longtemps que tu entretiens cette carrure ?
Je lui laissa le temps de me répondre avant d'ajouter :
- Je m'appelle Lance Booker.
Devant le sourire de mon adversaire de qui j'avais triomphé, je savais alors qu'il était un bon joueur.
« Bien joué ! Je crois que je te dois une bière. »me dit-il même.
- Exact, répondis-je, j'espère que tu n'es pas pressé de sortir ton portefeuille. Tu peux garder le banc finalement.
Ce bras de fer m'a suffi comme échauffement. Je me dirigeai alors vers un sac de frappe qui pendouillait dans un coin de la salle et qui était, par chance, libre. Un coup, puis deux, trois et ça s'enchaîna sur le sac de frappe qui bougeait paresseusement sous les coups. L'effort me faisait transpirer, mais je continuais de bastonner l'objet de mes poings nus. En effet, je ne portais pas de gants de boxe. Quand je dois frapper quelqu'un dans la rue, je n'ai pas forcément des gants de boxe sur moi.