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 Mercurochrome & compagnie [Ashton]

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Logan C. Maxwell
Logan C. Maxwell
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MessageSujet: Mercurochrome & compagnie [Ashton]   Mercurochrome & compagnie [Ashton] EmptyLun 19 Oct - 23:13

Parfois, je me dis que la vie est dure quand même. Enfin, pour certaines personnes. Moi, j'ai pas trop à me plaindre. J'ai de l'argent, je suis beau, je réussi mes études, j'ai la charge d'une filière de ma mère dans le domaine qui me branche, et parce que l'amour de ma vie se trouve installé tout contre moi, dans la chambre que nous partageons. Pour lui d'ailleurs… ce n'est pas vraiment la vie qui est difficile, mais simplement le matin. Il est 7h, je suis sur le point de me lever. Réglé comme une horloge, même le week-end je ne dors pas, ou peu, parce que j'ai toujours un rendez-vous quotidien qui m'attend : le sport. C'est très rare quand je reste dans mon lit toute la matinée, même en lendemain de fête, il faut vraiment que je sois déchiré pour ça.
Doucement, je m'extirpe des draps pour aller prendre mon petit déjeuner mais une main se referme sur mon poignet. Je souris silencieusement avant de me pencher sur mon beau prince. Je suis désolé de l'avoir réveillé mais je ne peux pas rester avec lui, j'ai plein de choses à faire ce matin. Je pose mes lèvres sur les siennes avant de jouer avec une de ses mèches de cheveux.

- Rendors-toi mon beau Cobb, il est tôt. Je reviendrai en fin de matinée.

Un baiser sur le front et me voilà en train de croquer dans une barre de céréales. Il me faut au moins ça pour aller courir ou faire ma musculation, sinon je n'aurais aucune énergie. Je prends aussi ma musique, parce que je suis obligé de l'avoir. Tôt le matin, il n'y a personne à la salle de sport et c'est parfait pour moi. C'est d'ailleurs pour ça que j'aime bien, et aussi parce que ça me met en forme pour le reste de la journée. A la fin de ma séance, je file vers les douches de l'installation, vide, et me prépare pour aller en ville. J'aperçois au loin Niko, qui fait son truc, je l'avais prévenu que ce matin je ne pourrais pas m’entraîner avec lui, je suis en avance. J'ai un rendez-vous et surtout, je dois aller chercher une commande.

Je laisse mes affaires dans mon casier et me dirige vers le centre ville, lieu de mon premier rendez-vous. En fait, ma mère veut que je recrute des mannequins pour qu'elle fasse un défilé. Seulement, elle ne veut pas de professionnels, elle veut du « brut » et surtout, elle veut voir si j'ai l’œil et si je suis capable de faire ce qu'elle me demande. C'est la raison pour laquelle je suis resté vague sur ma matinée auprès de James : je vais voir défiler principalement des hommes et plutôt dévêtis puisque ma mère en a besoin pour une gamme de maillots de bain. Parfois je me demande si elle ne le fait pas exprès, mais elle arrive toujours avec son énergie et son grand sourire et je ne lui dis rien.
Le rendez-vous semble interminable, parce qu'il n'y en a qu'un seul que j'ai envie d'avoir sous les yeux, mais je tente de rester professionnel. Heureusement que des collaborateurs de ma mère sont là, ça me permet d'être un peu moins attentif. Je lui en toucherais quelques mots quand je la reverrai.

- Bon eh bien merci messieurs, bonne journée.

Je récupère mes affaires sans demander mon reste, légèrement en retard sur l'heure que j'avais prévue. Parce qu'après il faut que je rentre et que je bosse sur ce que je veux. En fait, c'est du tissu et quelques accessoires, pour pouvoir coudre et fabriquer des maquettes. Ma mère dit que ça aidera et qu'il faut que je passe par là, en plus de mes dessins. Moi je veux bien mais elle semble oublier que je ne suis pas forcément très doué pour ça et que je risque surtout d'avoir plein de trous dans les mains à cause des aiguilles. Enfin, ça la fait rire de toute façon, je suppose qu'elle tente un espèce de bizutage, qu'elle rigole, on verra bien comment je vais me venger…
Je file à toute vitesse au magasin, qui ne va pas tarder à fermer ses portes pour le repas du midi. A croire que j'ai vraiment mis plus de temps que ce que je pensais. Au final, je n'arrive pas trop en retard, puisque le gérant est sur le point de fermer la porte mais qu'il est encore là. Je me speed pour récupérer ce qui est à moi, un peu essoufflé, et paye ma commande.

- Bonne journée, je reviens la semaine prochaine !

Je souris avant de m'engouffrer dehors. Il ne fait pas si chaud que ça d'ailleurs mais je ne fais pas attention, un gros carton dans les bras. Je ne vois pas vraiment où je mets les pieds, je sais juste que mon chauffeur m'attend un peu plus bas avec la voiture pour me ramener à la confrérie ou je vais pouvoir manger, et accessoirement tenter de travailler avec James à côté qui va me donner envie de tout sauf de bosser. Je fais attention à ne pas me manger de poteau, histoire de ne pas atterrir les quatre fers en l'air sur le sol, et j'y arrive plutôt bien. Il y a juste une chose que j'oublie : le trottoir. Plutôt la marche de ce-dit trottoir, qui fait exprès d’apparaître sous mon pied, qui plonge dans le vide.
Évidemment, tout mon corps suit, dans ce vide, roule, se heurte, et mon carton se retrouve un peu plus loin pendant que mon nez rencontre le bitume. Ça me brûle au niveau du bras et le temps de tourner ma tête pour voir ce qu'il a, je sens le sang couler de mon nez. Ah bah tiens, manquait plus que ça ! Je mets immédiatement une main pour que ça s'arrête, remarquant au passage que tout le côté de mon bras est égratigné comme il faut et un peu saignant. Peut-être même que mon genou a pris aussi, comme un gamin qui vient de faire sa première chute en vélo. Je tente de me redresser en position assise, inspectant la rue pourtant presque déserte. Avec une voix de canard, puisque je pince toujours mon nez, je hurle quelques mots.

- QUELQU'UN A UN MOUCHOIR ??!

Je pense pas qu'il soit cassé, j'aurais plus mal que ça, mais ça coule quand même sur mes mains. Oh, ça devrait se calmer vite mais bon, maintenant je sens que mon bras va entrer dans la partie. Je me le suis râpé sur le trottoir qui m'a fait tomber. Pfff, comment je vais expliquer ça moi maintenant ? Presque défiguré -faut pas toucher à mon beau visage- je me relève quand même pour éviter de faire clochard et pour récupérer mes affaires, espérant quand même avoir de l'aide de quelqu'un.
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Ashton D. Myers
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MessageSujet: Re: Mercurochrome & compagnie [Ashton]   Mercurochrome & compagnie [Ashton] EmptyMer 21 Oct - 13:29

Les parents, ce n’est pas encombrant en soi. C’est même sacrément utile, pour la bouffe, l’argent et tout ce qui nous emmerde profondément quand on a dix-sept ans. Puis les miens ne sont pas plus envahissants que ça, ils me laissent faire ma vie. Sauf que parfois, comme tous les parents du monde, ils se servent de leurs gosses, et fallait que ça tombe aujourd’hui. Aujourd’hui, alors que j’avais la flemme. De toutes manières, ils avaient le don pour ça, les parents, demander un service quand la seule chose dont on a envie, c’est glander. Pourtant, je suis loin d’être un fainéant qui se la coule douce. Je ne suis pas non plus ce gars qui a la bougeotte, mais j’aime pas être complètement inutile et n’être apparenté qu’à un vulgaire légume. Seulement parfois, comme le commun des mortels, j’ai envie qu’on me fiche la paix.

- Tu pourrais aller faire deux trois courses en ville, Ashton, j’ai une réunion et je ne pourrais rentrer que tard ce soir.

Vous sentez la douce impatience et l’urgence dans sa voix ? Ouais, non, moi non plus. Quand elle sort sa voix mielleuse et qu’elle commence à faire les yeux doux, ça veut dire qu’elle ne s’attend pas à un refus, et que j’aurais plutôt tendance à accepter. En l’occurrence, je ne suis pas son mari, mais son fils, et ce genre d’attitude a le don de m’exaspérer au plus haut point.

- S’il te plait, ça ne sera pas long, j’ai laissé du liquide sur la table. Oh, je dois filer, à plus tard.

C’est à moi de rouler des yeux et de pousser un long soupir de mort. Planté au milieu de mon chapitre, je suis déchiré entre l’idée de continuer le livre, quitte à risquer d’oublier ce service si gentiment demandé, et l’idée d’y aller sur-le-champ pour m’en débarrasser une bonne fois pour toute. Mon cœur balance, et c’est la même rengaine chaque fois que je quitte l’internat pour revenir voir mes parents le temps d’un week-end. Ce qui me pousse à me dire que je ne devrais plus rentrer.

Néanmoins, pris d’un élan de motivation, je place délicatement mon marque-page et pose le livre sur la table de chevet attenante. Les deux pieds au sol, je plaque mes mains sur le visage, soupirant encore. Quand je n’avais pas envie, je n’avais pas envie, et cette femme avait beau être ma mère, je m’en fichais bien de ses achats, d’autant que comme toujours, c’était pour une babiole sans aucune valeur, ni utilité. Je traine des pieds, et atterris face à la fameuse table où se tient effectivement de l’argent et une petite liste. L’écriture est à peine déchiffrable. Putain, m’man, t’as cru j’avais pris hiéroglyphes en option ou quoi ? Je plisse les yeux et distingue vaguement le mot œuf, farine et sucre, les ingrédients typiques qui annoncent une belle merde : un gâteau. Alors oui, vous devez vous dire : oh mais quel bol, il va pouvoir manger une bonne part de cake à quatre heures. Sauf que non, quand ma mère fait des gâteaux, c’est qu’elle s’attend à avoir du monde, et vous connaissez la dernière ? J’ai horreur du monde, et surtout des amis de ma mère.  Ils ont la fâcheuse tendance à fourrer leur nez là où il ne faut pas, et à tenir absolument à ce que je sois présent au cours de leurs discussions sans fins, qui consistent essentiellement à discuter de l’avenir respectif de leurs mômes. Youpi, qu’est-ce qu’on s’enjaille. Et vas-y que ça se vante parce que le petit dernier a réussi à faire une ligne de A majuscules sans l’aide du modèle, et vas-y que je t’explique comment l’aîné à réussi à foutre la pâté à toute sa classe en escalade… Y a bien des fois où j’ai envie de leur répondre qu’il n’y a rien d’exceptionnel à savoir écrire, et que c’était loin d’être étonnant d’être meilleur en escalade que ses camarades, quand les trois quart de la classe est composée de filles, qui ont toutes qu’une crainte : ruiner leur superbe manucure. Bien souvent, je me retiens, mais c’est jamais bien loin de franchir la barrière de mes lèvres. Il n’y a que les petits regards furtifs de ma mère qui me rappellent à l’ordre, et m’obligent en quelque sorte à me contenir, sinon ça ferait bien des lustres qu’elles auraient entendu parler du pays.

C’est sur cette note joyeuse, que je pars vers mon suicide proche. Accepter et aller chercher ce qui mènera à ma perte demain, c’est carrément du masochisme, j’en suis conscient. Il ne me restait plus qu’à élaborer un plan foireux pour m’absenter et éviter ainsi, encore une fois, d’avoir envie d’étriper toutes ces grosses vaches bonnes qu’à s’empiffrer de cheese cake.

La petite balade à l’épicerie du coin se passe relativement bien, et vite, n’aimant pas vraiment m’attarder à comparer chaque produit pour savoir si je vais sauver la planète ou non, en achetant un emballage recyclé ou pas, si la bouffe est bio et certifié par je ne sais quel organisme foireux qui s’imagine que l’écologie c’est la survie. Non, on va tous mourir un jour, et c’est pas bouffer de l’herbe qui va nous rendre immortel. La pierre philosophale oui, mais ça n’existe pas, alors laissez tomber. La caissière prend son temps, et je lui fais part, toujours en soupirant, que je n’ai pas que ça à foutre, lui apprendre son métier. Pourtant c’pas sorcier, tu fous le code barre sur le laser, même un chat il en serait capable. Elle s’excuse, maladroitement, et je m’en fiche de savoir qu’elle est désolée, je paie et me pète de là, bien décidé à rentrer chez moi. Pourtant, une scène se déroule très rapidement face à moi, mais semble être malgré tout au ralenti. Un jeune homme, de ma confrérie, vient tout juste de s’éclater la tronche sur le trottoir. Je réprime un rire, me demandant si je dois lever un panneau avec ma note, ou non. Le type se relève, Logan de son nom, si mes souvenirs sont bons, le nez en sang, en haranguant la foule de son malheur.

- Quelqu’un a un mouchoir ?

Les gens passent et l’ignorent, ce que je compte bien faire. Au fond, c’est pas mon problème si le mec il sait pas qu’on lève qu’une jambe après l’autre pour marcher. Seulement, on a bien remarqué que je l’avais vu. Intelligemment, les passants ont su passer à côté sans voir qu’un pauvre type venait de se claquer le nez sur le bitume. Sauf que moi, j’ai été trop intéressé par le malheur de l’autre, allant jusqu’à m’en moquer. Et dans l’opinion publique, ça la fout mal. Les gens sont passablement cons. Mais pour éviter qu’on se jette sur moi, armé de fourches et torches flamboyantes, je sors de ma poche un mouchoir et m’avance vers lui pour le lui tendre. En plus du nez, je remarque des égratignures au bras. Y a pas à dire, lui quand il se casse la gueule, il fait pas semblant.  Mais je n’avais pas que ça à faire jouer au petit ambulancier, j’étais déjà bien sympa de pas l’avoir filmé et mis sur Facebook pour épater la galerie.

- Par contre pour le reste, démerde-toi, t’as déjà de la chance qu’il y ait une personne qui ait daigné venir te voir. Un conseil, achète-toi des mouchoirs, j’t’assure, ça coûte rien, puis ça t’évite de passer pour un con. Juste, la prochaine fois, quand on s’entraine à plaquer pour le foot US, c’est sur du gazon, pas la route.

Alors que j’aurais pu juste passer mon chemin, il avait fallu que je sois moi, et que je joue dans la provoc’, tout en sachant pertinemment que la chute n’avait été due qu’à une maladresse, qui peut tous nous toucher, sauf moi, évidemment. Mais c’était comme ça, j’avais eu besoin de lui montrer qu’il avait plutôt intérêt à pas m’en demander plus que je n’étais capable.
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MessageSujet: Re: Mercurochrome & compagnie [Ashton]   Mercurochrome & compagnie [Ashton] EmptyDim 8 Nov - 18:48

J'adore ma mère mais parfois, je la déteste aussi. C'est de la « haine affective » comme j'aime le dire. Ce n'est pas elle qui me tire du lit, puisque j'ai toujours mon sport matinal à faire, mais parfois je reste quand même. Là je ne peux pas et je pars en sachant pertinemment que je vais « trahir » James dans un sens, puisque j'aurais tout un tas de mannequins déshabillés devant mes yeux et que je serais bien obligé de les regarder. Après, il me fait confiance et je sais que je n'aurais qu'une idée en tête en voyant ce défilé : retourner dans ma petite chambre pour retrouver le seul et unique garçon qui fait battre mon cœur. D'ailleurs, il m'accroche avant que je parte et je m'en veux de l'avoir réveillé, mais pas trop parce que comme je le connais, il va se rendormir rapidement. Il n'est pas du matin et c'est le week-end, qu'il se repose.

Je file donc en ville pour ce dont ma mère m'a chargé, en me promettant que la prochaine fois que je la verrai, elle entendrait parler du pays. Non mais c'est vrai quoi, je suis sûr qu'elle l'a fait exprès et c'est ça qui m'énerve encore plus. Enfin, énervé, je le suis pas vraiment, je suis incapable d'être fâché contre ma mère. Juste, qu'elle arrête de me taquiner comme ça, ou je vais beaucoup moins aimer travailler pour elle. La matinée est déjà très bien avancée quand j'en ai fini avec eux, et je me dis qu'il est temps de rentrer, mais avant ça j'ai un petit truc à faire. Une commande à récupérer, et j'ai intérêt à me grouiller si je ne veux pas être bon pour revenir dans l'après-midi ou lundi. J'arrive pile à temps et récupère mon petit -énorme en fait- carton, je peux enfin rentrer chez moi. Je n'ai plus qu'à atteindre la voiture, et c'est plus compliqué que ce que je pensais.
Parce que je me vautre en beauté. Je ne vois pas où je mets les pieds et ce traître de trottoir a osé se mettre sur mon chemin. Personne ne m'a prévenu, et voilà que devant plein de gens, je me paye une honte monumentale. Bon, j'vous avoue, j'ai plutôt l'habitude, mais d'ordinaire c'est volontaire. Surtout que là, je me fais vraiment mal. J'ai pas non plus un bras cassé, mais je saigne du nez et mon bras ainsi que mon genou sont égratignés. Je me relève rapidement, tentant d'arrêter le sang qui coule sur mes mains. C'est pas le raz de marée, mais ya rien de très agréable là dedans. Et puis j'ai besoin de mouchoirs, et j'en ai pas. C'est vraiment con, pas vrai ? Alors faut bien que j'en demande, ya bien un passant qui va m'en filer hein. Je demande pas non plus le code d'une carte bleu.

Un instant, je crois même que personne ne me voit. Eh oh, quoi, je suis mort et je suis un fantôme ? La douleur dans mon bras m'indique bien que non. J'y crois pas, cette belle bande d'enfoirés, pas un qui fait attention. J'ai rien de grave, mais si c'était le cas ? Bon, ok, je les juge vite. A leur place, je passerais mon chemin, comme ils font. Quoi que non, je me marrerais un peu coup avant, faut pas déconner. Puis au final, un garçon vient quand même vers moi, sa tête me dit quelque chose. C'est quand il n'est qu'à quelques pas de moi que ça me revient : Ashton. Il est dans ma confrérie mais je n'ai jamais vraiment eu l'occasion de lui parler. Il n'a pas l'air hyper sociable de toute façon. Entre Adam, Kyaw et lui, on a une confrérie de malades, wouhou. Sentez l'ironie de mes pensées, un peu. Il me tend quand même un mouchoir, mais la compassion, je pense que c'est pas son domaine. Pour moi il cherche la petite bête mais je vais pas m'écraser face à lui. Ok, c'est gentil de sa part, je me demande même pourquoi il m'a donné ce mouchoir, mais j'vais pas m'écraser parce qu'il ma donné un bout de papier. J'affiche un grand sourire, je vais pas être méchant non plus, je vais juste lui répondre.

- Eh bah, j'ai bien cru que personne viendrait, c'est trop aimable de ta part. Surtout avec un petit mot réconfortant, je pouvais juste pas demander mieux. T'en fais pas, j'vais me débrouiller tout seul pour le reste, je voudrais surtout pas te déranger.

C'est ça en fait, je comprends pas pourquoi il a bougé son cul si c'est pour venir me « cracher » dessus parce que je me suis ramassé. Enfin, je n'ai rien de spécial contre lui, sinon.

- Je me balade pas avec la pharmacie dans mes poches, mais je prends note, ça m'évitera de devoir demander de l'aide à des gens inhumains.

Ah bah oui, dans un sens j'étais un peu vexé qu'on ne m'ait pas prêté attention, je n'ai pas l'habitude. Sa petite remarque sur le foot US me fait rire. Je suis dans l'équipe de l'école en plus. Fin, à moitié, oui et non. Je suis pas une brute qui plaque les autres -d'ailleurs j'aime pas toujours trop voir James jouer, je me demande toujours dans quel état je vais le récupérer- mais je suis sur le terrain quand même. Peut-être n'a-t-il jamais vu d’entraînement, ce Ashton, mais je trouve la remarque drôle quand même, dans un sens.

- Et pour ce qui est du foot US, j'sais bien que c'est sur du gazon, je fais partie de l'équipe. J'suis le boulet dans son costume qui fait le con pour encourager les autres. J'étais jaloux, j'ai voulu tester le plaquage comme eux, mais j'crois que c'est pas ma vocation, t'en penses quoi ?

En même temps que je parle, je tente d'éponger tout le sang et ça semble s'arrêter assez vite de couler. Bien, il me reste un peu de mouchoir propre pour pouvoir aussi enlever le sang sur mon bras, alors je m'en sers avant de ramasser mon carton plein, mais de le laisser par terre. Je vais pas m'encombrer à nouveau au risque de retomber. Le chauffeur attendra, de toute façon, et s'il n'est pas content il viendra chercher ce carton lui-même. Je pense quand même qu'il faudra que je désinfecte en rentrant, histoire de ne pas devenir un zombie douloureux en décomposition (charmante expression qui ne veut rien dire, je sais). Je pose mes yeux noisette sur le garçon en face de moi, clairement, je me pose des questions. Je sais que c'est le colocataire de Niko, avec qui je fais mon sport le matin, mais sinon, je n'ai pas vraiment d'information sur ce mystérieux -mais froid- jeune homme. Je hausse un sourcil, à moitié curieux quand même.

- Et pourquoi tu t'es déplacé pour aider quelqu'un comme moi hein ? Je devais avoir une belle tête de con, à ta place je me serais surtout marré.

C'est tout à fait vrai. J'ai même fait pire, puisqu'une fois, avec James, à la patinoire, on avait fait exprès de faire tomber des gamins pour pouvoir voir leurs têtes et rire. Je ne suis pas plus calme maintenant, je suis juste plus occupé, alors j'ai moins de temps pour les bêtises de ce genre. Il faudra qu'on recommence quand même, un jour, ça me manque un peu de me recevoir des convocations de l'école ou d'être viré gentiment d'un lieu public après avoir foutu le bordel. Je souris intérieurement en repensant à ça, et je me dis qu'en fait, je suis quand même légèrement curieux à propos du gars en face de moi. Je vais juste pas le forcer à parler s'il est pas décidé, mais voilà, je voudrais savoir à quel point ce type est un ours et si je devrais me méfier, justement, en faisant des conneries dans le couloir de la confrérie. Là il m'aide, mais la prochaine fois, peut-être qu'il aura envie de m'arracher le bras.
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Ashton D. Myers
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MessageSujet: Re: Mercurochrome & compagnie [Ashton]   Mercurochrome & compagnie [Ashton] EmptyVen 15 Jan - 11:23

En fait, le seul véritable problème, ce n’est pas pour moi de sortir prendre l’air. Au contraire, ça ne dérange pas, ça fait même du bien de sortir de cet espace confiné qu’est ma chambre. Mais la sensation d’oppression reste la même, quand je suis entouré de gens. Conclusion : le problème, c’est les gens. Toute cette affluence me rend malade. Toute cette effusion, tout ce mouvement. Puis, ils sont tous différents. Parfois agréables, car discrets et filant comme l’eau des rivières à travers la foule, mais parfois insupportables, téléphone à l’oreille à s’égosiller dans le haut-parleur, ou à changer leur sonnerie en public. Parfois même qu’ils se cassent la gueule. Et qu’au lieu de souffrir en silence, ils aguichent les passants pour avoir un minimum d’attention. Et honnêtement, ça faisait bien longtemps que je n’avais pas vu une telle scène en me baladant dehors. D’abord amusant, ça le devenait moins quand on était impliqué. Un peu seul au monde, avec le pif ensanglanté, il quémandait un mouchoir. Requête simple et peu compliqué à résoudre, mais quand on s’appelle Ashton, et qu’on a aucune empathie, si. Quand on s’appelle Ashton, on regarde le spectacle se dérouler, puis on se barre, simplement. La préoccupation première n’étant certainement pas de venir en aide à quelqu’un. Il paraît que j’éprouve même du plaisir à voir les autres souffrir. Et c’est vrai. Qui ne se marre pas en voyant une splendide exécution de triple Nelson, faite par un abruti fini qui croit que faire du ballet sur une chaise roulante de bureau est une bonne idée. On se dit « oh le con » et comme sa chute est magistrale, on rigole. Et bien là c’est le même cas, sauf qu’on peut vraiment y faire quelque chose. Et là c’est un peu moins rigolo.

Dans la situation actuelle, dans le fond, j’avais deux solutions : partir ou rester. Et quand on me connaît, on sait que je suis encore du genre à vous sourire avec une telle compassion dont je suis le maitre, et me casser purement et simplement. Sauf que cette fois, non. Allez savoir ce qui m’a poussé à sortir ce fucking mouchoir de ma poche pour lui tendre. Certainement pas un élan de générosité. Faut pas déconner.

Le mouchoir en sa possession, je ne peux par contre malheureusement pas retenir les douces paroles exprimant ma gentillesse innée. Un truc du genre, maintenant que t’as de quoi enlever le sang sur la tronche, trouve-toi un autre larbin. Dit de façon un peu plus classe, évidemment. Mais comme ce n’est pas un gentil petit garçon, et qu’il n’aime pas se laisser faire, il me répond. Bien, au moins il a le mérite de ne pas être totalement insipide, le zébulon.

- Bah tu vois, ta journée a été illuminée par un type comme moi. Y a pas de quoi, c’est toujours un plaisir.

L’hypocrisie règne, le ton sur un ton ironique que même un sourd pourrait ressentir.

- C’est touchant de ne pas vouloir me retenir.

Mais au fond, il le fait, et je rentre dedans. Par principe. Parce que je n’aime pas partir en ayant un foutu goût amer de ne pas avoir eu le dernier mot. Ouais c’est aussi ça ma faiblesse. Surenchérir. En même temps, peu partent après s’être fait traités de con, ils ont tendance à venir foutre encore plus la merde qu’il n’y a déjà. Bon j’y allais pas à la manière bolosse « c’est qui que t’as traité de con » que les petits merdeux, qui se prennent pour des bouledogues alors que c’est des teckels, disent pour imposer un « respect ».

- Inhumain ! Si je l’étais vraiment, je t’aurais laissé là, toi et ton pif qui coule comme un robinet ouvert. Puis pour rappel, je dois être le seul à être venu faire attention à une petite créature misérable comme toi, donc c’est qu’au fond je ne suis pas totalement atroce. Même si j’y mets pas du mien, c’est vrai.

Et que je ne le ferais pas. Du genre « tu vas bien ? » « tu veux un médecin ? ». Le genre de phrases de petites mamys tremblantes et gâteuses, qui s’imaginent qu’un rien est une tumeur au cerveau. Non là c’était juste un petit saignement de nez. Le truc qui arrive parfois à des gamins comme ça sans prévenir, et ils en font pas une montagne, tant que ça monte pas au cerveau. Puis quelques égratignures n’allaient pas le tuer, le pauvre jeune, il est de bonne consistance et a passé l’âge de pleurer parce que ça « picote ».

- Par contre, tu m’en verras navré, je n’ai pas le petit spray « qui ne pique pas » avec, faudra faire sans hein.

Parce que, comme lui, je n’avais pas une armoire à pharmacie constamment sur moi. C’est que ça pouvait vite devenir encombrant, quand on devait penser à tout. Pansements, bandes stériles, désinfectant, mercurochrome, sparadrap, ciseaux, cachets d’aspirine, pommade etc etc. A moins d’être médecin, au final, y avait pas grande chose à faire que de se contenter de ce qu’on avait, en l’occurrence mon mouchoir en papier, qui devait avoir aussi peu de valeur qu’un moucheron.

Le sujet pourtant, vire bien dans un autre domaine, causant lui aussi blessures multiples : le sport. En soi, j’aime bien ça, courir, me dépenser, tant que ça restait individuel, et pas en équipe, avec une bande de bras cassés. Et là, le sport de référence, typique de notre beau pays qu’est l’Amérique : le Foot US, mesdames et messieurs. Le sport de brute par excellence. Après la boxe. Et le catch. Et la muscu.

- Ah c’est toi ? En même temps, vois le bon côté des choses, si t’as honte, personne ne te reconnais sous ton costume.

Genre de poste au sein d’une équipe que je n’aurais jamais accepté. Trop peu gratifiant.

- Et ça consiste en quoi au juste ? A faire le clown sous trois tonnes de tissus, en passant pour un décérébré ? Non parce que normalement y a les Cheers à moitié à poil pour encourager l’équipe locale il me semble, non ?

Après, je n’étais pas calé Foot US, et quand on m’avait demandé si je voulais aider à compléter l’équipe des Boston Yanks, j’avais ri au visage du mec qui avait imaginé que je puisse être intéressé. Déjà : je ne suis pas sociable, ensuite, je m’énerve très vite et je risque de quitter le terrain sans préavis au milieu d’un match et pour finir, je serais capable d’en plaquer un pour le plaisir de lui fermer sa grande gueule. Conclusion, j’étais mieux dans les gradins. Néanmoins, j’étais curieux de savoir qu’est-ce qu’on en tirait de jouer au guignol sous un costume. Ça servait réellement à quelque chose ?

- Et tu représentes quel genre de mascotte ? Le poulet de chez KFC ou Ronald Macdonald ?

Question à la fois sérieuse, et moqueuse. En fait, je trouvais ça parfaitement ridicule, et je me retenais de rire en l’imaginant affublé tel un poulet, qui bat des ailes au milieu d’un terrain de sport. Mais bon, lui il trouvait ça sans doute assez important pour ne pas changer de coach, et d’équipe tout court. A la place, il revint sur le sujet capital de notre petite affaire du jour : pourquoi j’étais venu le voir ? Ouais, mon gars, bonne question.

- Aucune idée.

Et c’était vrai. C’était quand même rare que je fasse des choses, qui ne me ressemblent pas, ou sans y avoir sérieusement réfléchi avant. Disons, qu’il avait été chanceux.

- Cependant, je dois bien t’avouer que je me suis marré. Je n’avais jamais vu une chute aussi… acrobatique. Tu t’entraines ? Ou t’es juste vraiment pas doué ?

Au point où j’en étais, niveau tact on repassera, mais j’étais pas familier des mots doux et gentils plein d’amour et de guimauve, alors déjà que je lui faisais l’honneur de consacrer des minutes à lui parler, alors que c’était pas franchement profond, il pouvait s’avouer quelque peu honoré.

- Mais toi, pourquoi t’as accepté le mouchoir d’un type inhumain ? T’aurais très bien pu le refuser, par fierté.

Ce que j’aurais été capable de faire, si j’avais été dans sa situation. Ce qui aurait été impossible, puisque je ne suis pas aussi maladroit.

- D’ailleurs, je suis plutôt surpris que mister Cobb ne soit pas là pour courir à ton secours. T’es bien le type qui sort avec hein ? Ou alors je mélange mes pinceaux.

Ce couple, plus crédible, tu meurs. Non, je n’avais absolument pas une dent contre James Cobb, alias le chef d’une confrérie à laquelle j’avais eu la folie de m’inscrire. Un moment de faiblesse, sans doute. Quoiqu’il en soit, je ne l’aimais pas. Lui, je ne savais pas. Pas encore.
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Logan C. Maxwell
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MessageSujet: Re: Mercurochrome & compagnie [Ashton]   Mercurochrome & compagnie [Ashton] EmptySam 6 Fév - 8:04

J'ai l'habitude de l'indifférence des gens, particulièrement parce que je suis comme eux. Voire pire en fait, parce qu'en plus de m'en foutre totalement, j'ai aussi toujours eu l'habitude d'emmerder mon monde. Ça n'a jamais été méchant envers les autres, mais ce n'était pas vraiment gentil non plus. Je me suis calmé, depuis, mais je n'ai pas non plus changé du tout au tout. Je reste moi et si ça ne plaît pas c'est la même chose. Toujours est-il que comme un enfant, quand je suis de l'autre côté, j'aime qu'on s'occupe de moi ou du moins qu'on ne m'ignore pas. Je n'ai pas fait exprès de tomber, évidemment, mais je ne supporte pas qu'ils passent tous comme si je n'étais pas là. Je demande simplement un mouchoir, c'est pas la mer à boire pourtant, j'ai pas demandé le numéro d'un compte bancaire ou un foie bordel. Alors j'attends pour me relever que le saignement cesse mais contre toute attente, un jeune homme vient me tendre ce dont j'ai besoin. Je relève la tête vers lui et je remarque que je le connais. Pas hyper bien non plus, mais au moins de vue. Il n'a pas l'air d'être le genre de mec à aider son prochain juste pour le plaisir et me le fait savoir dès le départ. Je crois que je n'avais pas besoin qu'il le dise, ça se sent rien qu'à sa manière de se tenir. Puis je le reconnais, c'est un type de ma confrérie et pas l'un des plus sympa, si vous voulez mon avis. Ça m'énerve, qu'il me parle comme ça, je joue un peu mon enfant capricieux pour le coup.

- Un plaisir, ça dépend pour qui hein. Parce que là, ta lumière elle fait mal aux yeux tellement elle est pourrie. Que veux-tu, je suis aussi du genre généreux, je veux pas gâcher ta journée à te faisant perdre ton temps !

Il veut jouer à ça, il ne va pas forcément gagner. Au fond, je fais le contraire de ce que j'ai dit. Je lui parle alors il reste, bien que je ne le retienne pas. S'il reste, c'est uniquement parce qu'il le veut, pas à cause de moi. Ou peut-être un peu seulement. Je le provoque alors il est normal qu'il répondre à cette provocation. À sa place je ferais sans doute pareil, parce que je n'aime pas m'en aller comme ça et laisser croire que j'ai perdu la bataille. En soi ce n'est rien d'important mais ça l'est à mes yeux, moi qui suis du genre à ne pas lâcher l'affaire quand j'ai une idée en tête. Je ne l'ai jamais vu sous cet angle, à la confrérie, mais je dois dire qu'il a du mordant. Ça m'énerve, je n'aime pas qu'on me tienne tête, alors il est hors de question que je me taise tout simplement.

- C'est pas parce que t'es le seul à faire un truc que c'est forcément humain ou intelligent. Les autres ont rien fait, je concède, mais toi t'aurais peut-être mieux fait de t'abstenir tu crois pas ? Si c'est pour montrer à quel point tu détestes le monde au passage, ça servait à rien.

Non mais ça lui a pas coûté grand-chose je suis sûr, alors il me pète une crise, ça m'énerve. S'il voulait pas, fallait pas le faire, point. Qu'il vienne pas me faire chier après, parce que je l'ai forcé à rien du tout. Il veut pas non plus une médaille du courage pour son geste hein ? Histoire de ne pas -trop- le regretter. Surtout que je suis pas non plus en train de hurler ma douleur ou en train de me rouler par terre en clamant que je vais mourir, alors il pourrait au moins se la fermer et être un peu plus sympathique. À croire qu'on ne lui a jamais appris comment faire ou qu'il a toujours trouvé ça incroyablement difficile. Il continue dans son truc, en plus de ça et je sens que mon esprit chauffe.

- Je saurais m'en passer, c'est bon, puis ya que les enfants pour utiliser celui qui pique pas.

En fait je n'ai pas pour habitude de me blesser alors je ne sais pas ce que ma mère utilise. La connaissant, elle opterait pour un truc qui fait bien mal, rien que pour me taquiner et m'apprendre à ne pas me blesser. D'ailleurs, faire partie de l'équipe de foot de l'école pourrait être un bon moyen de finir en sale état et j'en fait partie. Mais je suis la mascotte alors tout va bien, pas de plaquage pour moi, bien que j'ai tenté d'en faire un sur le trottoir et que ça a été plutôt du genre lamentable. Je crois que je ne pourrais jamais être sur le terrain et je déteste voir James y être. Les autres je m'en fous par contre.

- La honte a jamais tué personne, si je le fais c'est que ça m'a jamais posé problème. Faudrait apprendre à se lâcher de temps en temps, c'est comme péter, ça fait du bien, je te promets.

S'il a honte pour trois pirouettes sous un costume, ça promets. Je sais que beaucoup n'aimeraient pas la place de mascotte mais moi je l'aime. Je peux me défouler et la plupart du temps, il y a cette aura de mystère. Les gens aiment les mascottes, on est là pour détendre l'atmosphère et pour soutenir l'équipe. Lui s'amuse à me comparer à un clown, ce que je n'aime pas. Ceci dit, je concède aussi que d'un point de vue extérieur, eh bah c'est ça quoi.

- En gros, c'est ça, mais ça a un peu plus d'intérêt. Si tu n'as pas ce qui est nécessaire pour le comprendre, je vais pas perdre mon temps à te l'expliquer. On explique pas des soustractions à quelqu'un qui ne sait pas compter. Sache juste que les Cheer peuvent pas plaire à tout le monde et qu'elles, elles sont là simplement parce qu'un mec ça pense avec sa bite.

Et moi, pourquoi je suis là alors ? À quoi ça sert la mascotte ? À divertir, en premier. À détendre, parce que parfois c'est un peu tendu tout ça. Et puis ouais, les filles, elles bavent pas sur les cheers, alors il leur faut bien quelque chose. Je les représente, même si j'ai l'air inoffensif sous le costume, eux le sont pas. Croyez-moi, ya certains gars de l'équipe, j'aimerais pas les avoir en face de moi lors d'un match. En tous les cas, je vais pas perdre mon temps à lui expliquer en long en large et en travers pourquoi les mascottes sont si emblématiques dans ce pays. Puis quelque chose me dit qu'il s'en fout de savoir, au final. Quel genre de mascotte je suis hein ? Il a vraiment des idées en tête, c'est fou. Il a déjà vu un match pour sortir ses conneries ou bien ?

- Un aigle.

Ça a plus de gueule qu'un poulet hein ? Bah oui. Ceci dit, je ne pense pas que ça change quoi que ce soit à sa vision des choses, alors je parle d'un autre sujet. Après tout, on s'en fout que je sois un aigle ou un poulet hein ?! Je suis maintenant relevé, le saignement s'est arrêté et mon carton n'attend plus qu'à être emporté. Et moi, je me demande toujours pourquoi Ashton est venu vers moi au lieu de simplement passer son chemin voire même de rire avant de s'en aller. C'est pas son genre d'aider et j'attends pas qu'il me dise qu'il en avait envie ou qu'il avait pitié, ça n'arriverait pas, même dans un autre monde. Visiblement il sait pas, j'aurais pas meilleure réponse.

- Non, j'm'entraîne, tous les jours. À ton avis ?! J'suis pas spécialement maladroit mais ça arrive de temps en temps, à tout le monde.

Y compris moi. Bon, certains sont vraiment pas doués, mais moi ça va encore, j'ai pas à me plaindre. J'aurais eu envie de rajouter un « abruti » derrière mais je crois qu'il vaut mieux pas enfoncer le clou. Et puis sans le prononcer, il s'est presque entendu alors au final, j'ai le même résultat. On continue à s'échanger quelques amabilités, à croire qu'on ne peut pas communiquer autrement.

- J'aurais pu refuser ouais, mais j'aime pas rester les mains pleines de sang. Ya que les meurtriers qui aiment ça.

La sensation de chaleur, du liquide qui coule. Surtout là, de mon nez, directement dans ma bouche. J'ai peut-être de la fierté mais je suis pas totalement stupide. Puis c'est un mouchoir, ça va, je lui dois rien d'important, qu'il s'attende pas à ce que je lui rendre. Il me parle alors de James et je me demande bien pourquoi, il n'a rien à faire dans l'histoire. Je fronce les sourcils avant de lui répondre.

- Je sors avec lui mais on est pas collés à la glue hein. On a pas besoin de passer tout notre temps ensemble, on sait survivre l'un sans l'autre. Et je suis grand, j'ai pas besoin de lui pour venir à mon secours, je suis pas en danger.

Même si parfois, en effet, c'est difficile de m'éloigner de lui. Puis j'ai le droit d'être avec qui je veux, bordel, il a rien à me dire. Je croise mes bras sur ma poitrine, maintenant que je suis debout et sans sang, j'ai le loisir de m'en aller à tout moment. C'est ce que je ferais s'il m'énerve de trop, de toute façon.

- Niko m'avait pas dit que t'étais aussi chiant, n'empêche. Je le plains si t'es aussi sympa avec moi qu'avec ton coloc.

Qu'est-ce qu'il fout chez nous alors qu'il déteste les autres êtres humains ? Je me le demande réellement. Je suis sûr qu'il n'a pas de réponse, d'ailleurs, j'ai envie de pointer ça. Il peut m'envoyer bouler, j'en ai rien à faire.

- D'ailleurs, pourquoi tu fais partie des PBP ? T'as pas l'air de les aimer plus que ça.

Je devrais plutôt dire « nous » mais je sais pas pourquoi j'ai dit « ils ». Enfin, ça ne change rien. Ce n'est même pas de la curiosité en fait, pas dans le sens que j'ai un intérêt à le savoir. Mais voilà, je me demande quand même ce qu'il va répondre et je suis prêt à me marrer, s'il le faut.
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