"Hé, t'as pas une clope ?" - Malony se sociabilise.

Lorsque je ferme mes yeux, je revois ce petit garçon blond aux yeux hagards sur le monde qui l’entourait. J’entends en arrière-plan les reproches de ma mère qui me criait sans cesse : « T’es bien comme ton père ! » sans en comprendre le sens. Comment peut-on saisir l’idée de ses palabres quand on a que six ans et aucun repère paternel ? Certes, je fus turbulent mais je voulais seulement qu’on s’intéresse à moi. Comme ma mère était accaparée par mon nourrisson de petit frère, je fus un garçon introverti, timide, silencieux et toujours dans son coin qui avait par moment des relents d’agitations. A l’aube de l’adolescence, j’eus compris ce que c’était « d’être comme mon père ».

De turbulent, je suis devenu cet être rempli de haine et de colère. La vie ne m’avait pas gâtée et maintenant je le lui rendais bien en la traitant de la pire des façons. Je suis un rebel du système, contre tout en acceptant aucunes règles. Certains ne cesseront de me dire que je suis « borderline » et ils n’ont pas tout à fait tort.

Quand je commence quelque chose, que ce soit bien ou en dehors des clous je vais toujours jusqu’au bout franchissant les obstacles à n’importe quel prix. J’ai horreur d’avoir cette sensation de « non accomplissement », ou « de tâches non finies ». En allant au bout des choses, je me dis que j’ai par ce biais aucun regret. Cela m’est bien égal de me mettre en danger, j’adore ça à vrai dire. C’est un moyen, selon moi, pour me faire remarquer et ça m’apporte beaucoup d’adrénaline. C’est lorsque je suis écarté du droit chemin que je me sens réellement vivant.

Bien que je sois aujourd’hui âgé de vingt-et-un ans, je ne me suis pas pour autant calmé. Je suis toujours aussi impulsif et colérique, aussi violent. Mais tout passe par les mots, je n’ai jamais levé la main sur personne, j’aurai bien trop honte si un jour cela m’arrivait. Au fond, je suis un vrai gentil, peu de personnes ont vu cette facette car à chaque fois, quand je commence à accorder ma confiance, difficile à avoir d’ailleurs, je me fais tout le temps avoir. Comme si c’était un sport national pour les autres de me trahir. En plus de tous ces défauts, à cause de cela je suis devenu quelqu’un de très rancunier. Je suis long à venir mais ma « vengeance » finit toujours par arriver un jour ou l’autre.

Ce côté impulsif me joue souvent des tours, ma langue va toujours plus vite que ma pensée alors je regrette bien souvent mes paroles qui sont blessantes et maladroites la plupart du temps. J’ai beaucoup de mal à m’excuser car je suis une personne très fière, qui a dû mal à reconnaître ses erreurs et donc à s’excuser. Cette fierté omniprésente me bloque aussi dans pas mal de choses. Je ne sais pas dire « Je t’aime » ou m’exprimer sur mes sentiments. C’est de bien grands mots pour moi toutes ses tendresses. En tout cas, lorsqu’on arrive à percer cette carapace, je mets énormément de temps à les dire aux personnes que j’apprécie.

Aussi, je suis quelqu’un de très franc. Ce que j’ai à dire, que ça plaise ou non ça m’est bien égale. Je ne prends aucune pincette. Je n’ai pas de temps à perdre avec la sensibilité de chacun, je n’ai pas que ça à faire. Surtout que personne ne se soucie de la mienne alors à quoi bon ?

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