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 Enfin seuls [James ♥]

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Marine Martel
Marine Martel
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MessageSujet: Enfin seuls [James ♥]   Enfin seuls [James ♥] EmptyVen 21 Aoû - 23:30

Adam m'avait appelée pour me prévenir qu'il ne pouvait pas venir aujourd'hui. Le jeune homme était mon coach sportif et l'après-midi, on se retrouvait pour nous bouger un peu, et moi surtout pour suivre ses conseils. En fait, je n'en avais pas spécialement besoin, mais ça faisait quand même du bien d'être encadrée et encouragée, surtout par un beau garçon. Je ne perdais pas l'idée qu'il était aussi domestique chez ma meilleure amie mais je ne voyais pas de problème tant que je restais sur de l'amusement simple. Tant pis s'il ne venait pas, je n'avais pas envie d'annuler ma séance, je pouvais bien me débrouiller sans lui pour une fois.

J'entrai dans les vestiaires, pour me changer, et allai courir autour du stade. J'avais entendu dire que courir était un bon exercice pour avoir un ventre plat. Chez moi, je faisais aussi tout un tas de petits exercices pour me focaliser sur toutes les parties de mon corps, mais j'aimais aussi le jogging. Ça permettait simplement de courir sans réfléchir. Puisque j'étais seule, j'avais décidé de prendre un peu de musique histoire d'avoir un peu de motivation. Je n'avais pas spécialement de musique, j'aimais écouter la radio pour découvrir les chansons au top du moment, et puis étant dans une grande ville on captait plutôt pas mal. En fait, j'avais absolument besoin de me défouler. L'arrivée de mon frère était imminente et ça me faisait chier. Je ne voulais pas de lui dans mes pattes et je ne comprenais pas pourquoi, parmi toutes les villes du monde, il avait choisi celle où j'étais. Ça me rendait juste dingue, j'avais assez de problèmes comme ça. Enfin bref, je sortis des vestiaires prête à me donner à fond. J'avais tout mon temps d'ailleurs, il n'y avais même pas d’entraînement sur le terrain. J'alignai donc les mètres et une fois fatiguée, j'arrêtai, grimaçant. J'avais dû faire un faux pas parce que ma cheville me faisait mal, sans toutefois que ça soit insupportable.

- Eh merde. Bon, tu verras bien demain si t'as encore mal.

Je retournai dans les vestiaires pour aller prendre ma douche. Je n'allais certainement pas ressortir crasseuse de là. A vrai dire, il n'y avait pas grand-monde, je n'avais quasiment croisé personne et j'étais sans doute restée la seule sur le terrain. Enfin ça ne me dérangeait pas, au moins personne pour m'emmerder, c'était plutôt une bonne chose. Je pris ma douche tranquillement  puis allai me changer. En fait, je n'avais même pas pris mon téléphone, voulant être seule et parce qu'en tenue de sport je n'avais nulle part où le glisser sans le faire tomber par terre. Une fois prête à ressortir, j'entendis un bruit au niveau de l'entrée. Je sortis du vestiaire des filles mais me rendis compte, en voulant l'ouvrir, que la porte de l'entrée principale était fermée à clé. Sérieusement ? Est-ce qu'un débile venait vraiment de fermer en pensant qu'il n'y avait personne ? Sans penser à vérifier en plus de ça ? Si je le trouvais, je le ferais renvoyer, à coup sûr. Et si c'était l'autre chinois muet, avec un double plaisir. Je tambourinai sur la porte, sans trop d'espoir vu comme le terrain de sport était vide.

- Eho, ya quelqu'un ? Ça serait bien de rouvrir cette putain de porte !

Disons que sans paniquer, je n'aimais absolument pas me savoir enfermée de la sorte. Je ne plaignais pas mon père, il avait ce qu'il méritait, mais je ne pourrais pas être à sa place, derrière des barreaux dans une petite pièce fermée. Plutôt mourir, je crois. Enfin là, je n'étais pas en prison, j'étais simplement dans des vestiaires et j'avais entendu du bruit de là où je venais. J'y retournai, pas vraiment effrayée. C'était peut-être simplement un équipement qui était tombé quelque part. Il n'y avait personne de la pièce d'où je venais mais sans doute dans celle d'à côté si c'était vraiment un être humain. La porte était fermée et je préférais prévenir avant de la pousser.

- Attention, je vais rentrer.

Peut-être que je parlais dans le vide mais au moins, voilà. Avec un peu de chance c'était un beau garçon, ce qui serait moins pénible que d'attendre ou de trouver une solution toute seule. Sauf qu'en ouvrant la porte, je tombais sur LA personne que je ne voulais pas vraiment voir à ce moment. La pièce se gela un peu immédiatement.

- Ah James, c'est toi. On est enfermés.

Je lui jetai un regard de mépris, le regardant de haut en bas.

- Et c'est sans doute pas toi qui vas trouver comment sortir.

Sans un mot de plus, je repartis là d'où je venais pour tenter à nouveau d'ouvrir cette porte. Après tout, qu'il se débrouille. Même la sortie de secours semblait bloquée, sans doute même pas vérifiée et mise au norme. En attendant, je me voyais mal péter une vitre, tout en haut d'une pièce et pas assez grande pour passer. Surtout en ayant mal à la cheville. Finalement, j'aurais mieux fait de suivre Adam : annuler cette séance de sport qui tournait à la prise d'otage involontaire. En parlant d'otage, il faisait quoi l'autre ?
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James P. Cobb Earend
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MessageSujet: Re: Enfin seuls [James ♥]   Enfin seuls [James ♥] EmptySam 19 Sep - 12:28

Je crois qu'à partir de maintenant j'irai faire mon sport le matin avec Logan. Même si je dois me lever à l'aube, je le ferai, si un jour on m'avait dit que je me retrouverai dans ce genre de situation. J'aurai cru à une très mauvaise blague de la part de ce qu'on pourrait appeler le destin ou quoi que ce soit de complètement détraqué qui gouverne nos existences. Ouai vous m'avez bien entendu, après une soirée comme ça je suis bien prêt à devenir matinal si il le fallait, oh et je pense que si je tombe sur le mec qui s'occupe des portes du complexe sportif de l'Université il va passer un sacré mauvais quart d'heure. C'est vrai que ça ne serait pas arrivé à l'époque de Miami puis ce que à l'époque je donnais des cours de dessin au lycée et je devais me lever relativement tôt, histoire d'arriver un peu avant les élèves, il paraît que c'est plus correct. Mais depuis que je n'était plus lié par mes obligations professorales et bien on peut dire que j'étais retombé dans mes vieilles habitudes, celles de me lever au tout dernier moment, à traîner le plus possible au niveau du petit-déjeuner et de la doucher, pour au final arriver pile poil à l'heure en cours, ou du moins pas trop en retard, un peu comme Sasha en fait, pour ça on se ressemble beaucoup avec le frangin.

Ce jour, là n'échappe pas vraiment à la règle on va dire, quand je me lève aux alentours de neuf heures, je dis aux alentours parce que je ne m'embarrasse pas vraiment de regarder l'heure, j'arrive en cours quand j'arrive en cours et puis c'est tout. Enfin ce n'est plus vraiment des cours en Master, plus des groupes d'études, moins d'ego dans la salle de classe, moins de personnes à convaincre que je suis le meilleur et que ça me fait globalement chier de travailler avec eux. Logan est levé depuis bien deux heures, franchement je ne sais pas comment il fait pour se lever si tôt. En tout cas quand je prend mon petit-déjeuner, il est déjà rentré du sport, frais comme un gardon alors que moi je galère à prendre un simple café.Bon aujourd'hui, je suis tellement en retard que je n'ai le temps de rien faire, je me prépare en vitesse avant d'aller saluer Logan et de déposer un baiser sur ses lèvres. « A ce soir mon prince à moi, passe une bonne journée » dis-je en souriant avant de partir vers la fac a une allure plus soutenue histoire de pouvoir passer chez Starbucks et me payer un bon latte.

Pour ce qui est des cours et bien c'est un peu toujours le même système que d'habitude, pour la plupart des choses je les ai déjà vues en Italie ou au Québec et pour le reste je n'aime pas la vision des professeurs, je ne comprend pas pourquoi ils s'acharnent à nous faire faire que du figuratif, à croire que l'abstrait leur passe par dessus la tête, qu'ils relèguent ça aux mecs un peu tarés dont je dois faire partie du coup puis ce que je ne fais que ça. Une nouvelle journée qui passe, une nouvelle bataille pour essayer de faire comprendre mon point de vue à des professeurs plus qu'étroits d'esprit. Et puis une journée de plus à devoir supporter les regards assassins de Marine pendant nos cours en commun, non vraiment, j'ai hâte de me mettre à mon compte. Je crois que je suis le pire cauchemar d'un professeur de master. On est sensés bosser tous en groupe, mettre en commun, mais moi ça me saoule, pour moi c'est un perte de temps de devoir tous leur expliquer que c'est moi qui ai raison. Pourquoi ils peuvent pas me laisser faire mes trucs de mon côté pendant qu'ils discutent sur le temps qu'il fait et sur comment ils vont peindre un brin d'herbe ? Pathétique. Limite, normalement je suis content d'aller en option musique en fin de journée, mais aujourd'hui, j'ai l'impression d'assister à une cacophonie de plus, j'en sors deux heures plus tard, avec la tête prête à exploser. Je sors mon téléphone pour téléphoner à Logan qui lui aussi devait avoir fini les cours et lui dire que j'allais au complexe sportif histoire de me défouler un peu et que je ne rentrais pas trop tard. C'était comme ça à chaque fois que j'étais nerveux, ou un peu trop énervé par quoi que ce soit, il me fallait le sport pour me défouler et me détendre. Pas envie de faire un sport collectif, c'est le mur d'escalade qui m'appelle, une fois dans mon harnais je m'élance, recommençant plusieurs fois le parcours, de différentes façon, jusqu'à ce que je sente ce tiraillement caractéristiques dans les muscles qui m'indique qu'il faut que j'arrête maintenant. Je redescend donc sur la terre ferme. Direction les vestiaires.

La joie de la douche après le sport qui chasse les courbatures, pour le moment du moins, je sais bien que demain matin ça ne sera pas la même histoire. Alors que je suis entrain de finir de m'habiller, j'entends une voix à l'extérieur des vestiaires, une voix que je ne connais que trop bien, soupirant je m'apprête à répondre, mais la personne derrière la porte n'attend pas et entre. Marine Martel, joie et bonheur, ça me suffisait déjà de la voir en cours tout les jours, voilà qu'elle vient remettre en cours. « Dis moi tu sais pas lire les petits dessins sur la porte ? C'est le vestiaire des gars ici, qu'est ce que tu fous là ? » Tension totalement perceptible, comme d'habitude quand nous sommes amenés à parler en privé du moins, en public nous devons jouer le rôle des parfaits chefs des fraternités alliées, comme si nous étions les meilleurs amis du monde, alors que tout le monde sait que nous nous détestons cordialement et je ne peux pas nier que c'est en grande partie de ma faute. J'avais été le pire des connards il y a quelques années de ça et on peut dire que Marine Martel a la rancune solide et j'en faisais l'expérience tout les jours. « Enfermés, qu'est ce que tu… Hey attends ! » mais Marine était déjà ressorties des vestiaires. Je prit mon sac en grognant et la suivit pour la retrouver dans la porte qui effectivement était bien verrouillée. « Punaise mais c'est pas vrai, qui est le demeuré qui a fait ça… Et de toutes les personnes du monde faut que ça soit sur toi que je tombe, chic. » Je sortis mon téléphone pour appeler Logan, bien sûr plus de batteries, super téléphones modernes, pratiques mais à la durée de vie limitée, comme ma patience si la situation devait se prolonger, je fixais mon téléphone avec rage. « Putain mais à quoi ça sert si ça se décharge en une demie-heure ! » dis-je en le rangeant dans ma poche avant de reposer mes yeux sur Marine. « Et j'imagine que tu as pas de téléphone. Je te préviens je passe pas la nuit ici moi, alors on trouve un moyen rapidement. » déclarais-je avant de chercher tout autour de nous un endroit, une entrée cachée qui nous permettrait de sortir de ce foutu stade, en vain bien entendu, de dépit je lançais mon sac au sol. « Bon ben on est coincés ici on dirait » Je reposais mon regard sur la chef des Delta Gamma qui elle aussi semblait être tellement heureuse d'être coincée ici avec moi. « Hey me regarde pas comme ça, ça me saoule tout autant que toi d'être ici. » dis-je en m'asseyant sur mon sac. « Assied toi Martel, ça me stresse de te voir debout comme çà, de toute façon c'est pas comme si on avait pas le choix de rester et d'attendre, dans le silence si possible, je n'ai pas envie d'entendre tes sarcasmes et tes remarques sur le fait que je suis une horrible personne. » Ce que fondamentalement j'ai été avec elle, il ne faut pas se voiler la face, même si c'était maintenant quatre ans derrière nous ça ne changeait rien, la quitter comme je l'ai fait est quelque chose d'assez égoïste et peu aimable. Seulement vu la rancoeur qu'elle me renvoi aujourd'hui, je ne peux que rentrer dans son jeu et me dire que je suis pas le grand méchant loup. Un silence tendu s'est installé entre nous, personne ne dit rien, après tout j'avais demandé le silence non ? Mais au final ça m'angoisse plus qu'autre chose. « Tu me déteste hein... » Ce n'était pas une question, c'est un fait, Marine me hait et à juste titre en plus. « Je sais que tu me déteste et au final tu as raison, ce que j'ai fais il y a quatre ans… J'aurai été furieux aussi... » Je soupire. « C'est ridicule ce petit jeu qu'on joue Marine, ce semblant de paix en public et cette haine en privé… Je sais que tu veux te venger, tu en as le droit, mais touche aux cheveux d'une seule personne a qui je tiens et je serai beaucoup moins compatissant... » Le message était passé, la soirée allait être longue si personne ne se décidait à nous ouvrir.
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Marine Martel
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MessageSujet: Re: Enfin seuls [James ♥]   Enfin seuls [James ♥] EmptyLun 12 Oct - 1:03

Même si Adam ne pouvait pas venir, je ne voulais pas annuler ma séance de sport. Elle était reposante pour moi, j'en avais besoin, alors même si je devais y aller seule, j'y serais ! Au final, il n'y avait quasiment personne sur le terrain, pour ne pas dire personne, et j'étais un peu enfermée dans ma bulle. Qui aurait cru que moi, Marine Martel, chez des réputées DG, avais besoin d'un peu de répit et de solitude ? Mais je ne m'en faisais pas, dès demain matin les regards seront de nouveau sur moi et j'en serais plus que ravie. Pour le moment j'étais simplement en train de courir, la tête vide, sans penser un instant à ce qu'il pourrait m'arriver par la suite.

Une fois mes tours terminés, je soupirai en sentant ma cheville me faire mal. Ce n'était pas grand-chose pour le moment, mais je ne pouvais pas savoir si demain ça irait mieux. Et puis avec les entraînements des cheers, j'espérais simplement que ça n'allait pas s'aggraver. Hors de question que j'aille voir un médecin ou ne serait-ce que je me pointe à l'hôpital pour voir s'il n'y avait pas autre chose qu'une simple douleur due à un forcing trop important. Il était temps de rentrer aux vestiaires pour moi et de me changer pour rentrer à la confrérie. Après une douche salvatrice, j'entendis ce petit clic caractéristique d'une porte qui se fermait. Sauf que les portes de ces vestiaires étaient assez connes pour ne pas s'ouvrir de l'intérieur quand elles étaient fermées à clé. Ne me dites pas que j'étais enfermée là, ou j'allais faire un malheur.
Entendant du bruit dans la pièce d'à côté, je me demandais s'il n'y avait pas une autre victime. Ça pouvait très bien être un objet de tombé mais je préférais croire que je n'étais pas seule. Ça venait du vestiaire des garçons et avec un peu de chance, ça serait un beau jeune homme fort et intelligent qui nous sortirait de là, parce que moi j'avais déjà essayé d'ouvrir, sans succès. J'appelais mais sans réponse, je décidai d'entrer tout un prévenant. Quelle surprise, je n'aurais pas pu en avoir de meilleure aujourd'hui. Je haïssais le destin qui m'avais placé dans ce bâtiment avec ce raté de James. Je le prévins quand même de notre condition et lui répondis avant de tourner les talons.

- Et j'adore tes accueils, ils sont toujours charmants. Désolée de te décevoir à ce point, eh oui, c'est pas un garçon qui est entré dans le vestiaire, t'aurais préféré.

Je n'avais absolument pas mauvaise l'idée qu'il puisse être en couple avec un autre mec, non. Déjà, c'était difficile de se dire qu'il n'avait jamais eu le moindre sentiment pour moi, mais savoir qu'il était amoureux d'un gars, je ne pouvais pas l'admettre, c'était plus fort que moi. Je crois que ça alimentait ma haine d'ailleurs. Je retournais près de la porte, espérant trouver une solution avant qu'il ne rapplique, tout mais pas rester avec lui. Malheureusement il vint et vérifia aussi que la porte était fermée. Comme si je mentais en plus, il me prenait pour qui ! Je lui jetai un regard noir, énervée par sa présence, par ma douleur, par tout. Finalement, ce jogging ne m'avait pas détendue tant que ça.

- Parce que tu crois que je suis heureuse de voir ta face peut-être ? On m'aurait filé une feuille de papier pour ouvrir cette porte que ça me serait plus efficace.

Je soupirais, énervée toujours, fatiguée un peu, fermée à la discussion. A une discussion pacifique en tous les cas. Il grommela sur son téléphone et je préférai ne rien dire, sinon je n'aurais fait que lui cracher à la gueule. Il ne servait à rien, tout comme son téléphone, surtout pour dire des conneries.

- Oh, mais bien sûr que j'en ai un de téléphone, dis donc, j'y avais pas pensé avant. T'es un génie, qu'est-ce qu'on ferait sans toi hein ?!

C'était la première chose à laquelle j'avais pensé, évidemment, et la première chose qui m'avait énervée. Je n'avais pas mon portable, pour une fois, sinon j'aurais appelé Iris ou bien encore Kyaw, qui était loin d'être aussi inutile que son chef de confrérie. On était coincés, comme il le disait si bien, mais je détestais cette idée. Je n'étais pas claustrophobe pourtant mais j'étais légèrement paniquée à l'idée de savoir que je ne pouvais pas sortir et qu'en plus, j'étais avec mon ex, que j'aimerais bien éventrer de toutes mes forces pour lui faire payer ce qu'il m'avait fait. Je faisais un peu les cent pas, légèrement boitillante, concentrée à savoir ce qu'on pourrait faire. Mais forcément, l'autre ne pouvait pas se taire là, il fallait qu'il parle et il me foutait encore plus sur les nerfs. A croire qu'il le faisait exprès.

- Ah ouais, qu'est-ce que t'en sais qu'on a pas le choix, t'as fait le tour du bâtiment ? T'es combatif toi, tu observes la vitre en t’asseyant, déclarant qu'on ne peut rien faire ? Bah dis donc, je plains les pauvres Pi Beta Phi dont tu as la charge.

Non, ça n'avait rien à voir, je voulais juste lui en mettre plein la gueule. Je posais mes yeux bleus glaciaux sur lui, essayant de le désintégrer par la force de ma pensée. Ça ne marchait pas, dommage.

- T'as pas envie de les entendre parce que tu sais qu'ils sont vrais.

James, l'horrible personne de ma vie. Quand je repensais au passé, j'avais juste l'impression que c'était une autre vie. Moi souriante, détendue, heureuse, amoureuse. Tellement aveuglée par l'amour que je n'avais pas vu son masque de souffrance, je n'avais pas vu ce qu'il allait me faire ensuite. Pourquoi je m'étais autant attachée en si peu de temps ? A cette époque, je devais encore avoir des sentiments humains. Le seul qui m'habitait encore aujourd'hui c'était la haine, et ce désir de vengeance aussi. Je ne souhaitais qu'une chose : qu'il paye un jour. Parce qu'il n'avait pas le droit de me blesser comme il l'avait fait. Il n'avait pas le droit de m'utiliser pendant ce temps, de me mentir, de me promettre, pour quoi au juste ? Qu'est-ce que ça lui avait apporté, hein ? Sans doute rien, à part ma colère. Quelque chose me disait que ce n'était pas ce qu'il voulait à la base.
Finalement, je m'installais par terre moi aussi, en face de lui, sans lui jeter un regard. Je préférais masser ma cheville qui commençait à me démanger un peu, ou alors ce n'était qu'une illusion. S'il savait comme je me retenais de pas lui sauter à la gorge pour l'étrangler. Et même si notre silence était pesant, au moins je n'aurais pas à entendre son horrible voix. Pas de chance, il était tellement con qu'il venait de briser le silence qu'il m'avait lui-même demandé. Non mais c'était se foutre de la gueule du monde ! Cependant, je l'écoutais jusqu'à la fin, relevant mes yeux pour les poser sur lui, serrant légèrement mes poings. Je restai bien quelques secondes comme ça, à le regarder de toute ma haine. Comment je pouvais détester autant un homme que j'avais tant aimé ? Parce qu'il le méritait, tout simplement. Finalement, j'optais pour une réponse maîtrisée mais avec toute la colère qui grondait dans ma voix quand même.

- Je te déteste hein ? C'est ce que tu penses hein ? Tu as tort, je ne te déteste pas.

Je laissai encore quelques secondes, histoire qu'il sente bien qu'il n'aurait jamais dû me lancer sur ce sujet.

- A vrai dire, c'est bien au-delà de te détester, bien au-delà de la haine la plus pure du monde. Bien au-delà de ce que je pourrais te dire avec des mots. Tu voulais le silence, tu l'as brisé, ne te plains pas par la suite que je te dise quelle personne horrible tu es.

J'avais oublié tout l'amour que j'avais éprouvé pour lui, mais jamais je n'aurais oublié toute cette histoire. Ridicule, c'était lui qui l'était à se pavaner au bras de Logan, alors que c'était le chef des PBP. C'était sans doute celui qui avait le moins de classe, de prestance et de charisme. Même son petit copain était mieux que lui, c'était pour dire l'estime que j'avais pour cette tache.

- Si toi tu joues à un jeu, je ne joue pas moi. Tes menaces, j'en ai rien à faire. Tu te crois sans doute plus malin, tu ne penses pas qu'un jour, tout pourra te retomber dessus. Tu agis comme bon te semble et quand c'est quelqu'un d'autre doit payer pour tes erreurs, tu viens pleurer. Si tu as si peur de moi, il fallait me le dire avant, tu sais pourtant que je suis aussi douce qu'un chaton, pas vrai ?

Plus innocente que moi, impossible. Ses menaces, je lui enfonçais dans la gorge jusqu'à ce qu'elles ressortent autre part. James se fichait des autres, il avait le droit de faire souffrir sans souffrir en retour. Ce n'était pas comme ça que la vie marchait ? Eh bien moi, en bonne justicière, j'avais décidé de rééquilibrer la balance, n'était-ce pas généreux de ma part ? Bien sûre que si. Mon attention se tourna à nouveau vers ma cheville, que je tenais toujours. Il voulait vraiment parler, mais c'était une mauvaise idée. Tant pis.

- Pourquoi ?

C'était sans doute une question stupide, mais j'avais besoin de la poser. Pas que j'avais besoin de ça pour vivre, c'était uniquement pour savoir si je devais le haïr encore plus.

- Pourquoi t'as agis comme ça ? Pourquoi tu t'es tant amusé à briser mon cœur ? Ça t'a plu de me voir souffrir ? C'était comment hein ? T'as intérêt à bien avoir pris ton pied à me voir en lambeaux, j'espère que ça en valait la peine, espèce de connard…

Je me levai et on aurait pu croire que j'allais me jeter sur lui pour lui donner des coups. Même moi j'y ai cru. A la place, je me retins vraiment très fort, du mieux que je pouvais, tapant contre le mur au dessus de sa tête. Je préparais autre autre, je ne pouvais pas craquer maintenant de toute façon. Sans un mot, j'allais vers le fond du couloir, une idée en tête. On voyait souvent des espèces de téléphone de service et peut-être qu'il y en avait un. Je n'étais pas si loin de l'autre con, il pouvait entendre en se levant ou en tendant un peu l'oreille. Je décrochais, ne sachant pas trop quoi faire d'autre. Peut-être que ça appelait un numéro d'urgence directement ? En entendant sonner, j'émis un petit « yes » de triomphe. Cependant personne ne répondit et je dus recommencer trois fois pour entendre une voix.

- Ah bah c'est pas trop tôt, elle est finie votre pause café ? Parce que là, ya un problème. Ya un des mecs de l'école qui nous a enfermés dans les vestiaires, alors vous vous grouillez de venir nous ouvrir. Yaura renvoi de toute façon, on va pas laisser ça impuni.

- On se calme mademoiselle. Je finis mon boulot dans 5 minutes, alors vous allez attendre qu'un veilleur de nuit arrive, ça vous apprendra à vous calmer.

J'ouvris de grands yeux, un peu étonnée. Ouais, la fin de journée approchait, mais quand même, il pouvait pas se bouger le cul ?

- Vous êtes sérieux là ? On va pas attendre là ! Bougez-vous !

- C'est ça ou rien ma p'tite dame. Un veilleur de nuit dans trente minutes minimum. Merci bien pour votre patience.

Et il raccrocha. Il se foutait de ma gueule là, clairement. De rage, je jetai le téléphone contre le mur et il se brisa en plein de morceaux. Un peu comme mon cœur après la tempête James, un peu comme sa vie après la tempête Marine. Il était prévenu en tous les cas. Je retournai d'où je venais, jetant un regard haineux vers James.

- Maintenant, prie.

Pas pour que quelqu'un vienne, ça c'était ok, quelqu'un devait venir. Il devait prier pour rester vivant jusqu'à ce que ce gros tas de veilleur de nuit ne vienne. Ça, c'était encore moins sûr. Je préférais ne plus le regarder, sinon j'aurais envie de défigurer ce tas de merde répondant au nom de James Cobb. Oui, tout l'amour du monde était dans cette pièce. Et oui, il allait continuer à veiller sur nous pour au moins la prochaine demie heure. Chouette !
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