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 Promis, je suis en retard d'une seconde, seulement. Eozo (a)

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Enzo Miller
Enzo Miller
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Featuring : Zico (Wu Ji Ho)
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Who I am? : Un opportuniste, qui profite de la vie, et le chef des Sigma Nu, accessoirement. Et Cornerback chez les YB, alors si tu me cherches, j'te plaque Wink
People around me : La famille, les amis, les ennemis, bref la smala au complet.
Social Network : J'suis pas Facebook, Instagram et compagnie. Les selfies c'est réservés aux narcissiques, et encore selfie, si c'est égal à se prendre en photo que l'menton... Mais j'ai un casier.
CellPhone : J'te préviens, ce numéro est à joindre en cas d'urgence, ou si on a un minimum de choses en commun. Ceux que j'aime pas, je réponds pas Very Happy
Relations : - Ami d'enfance de Gwen Foster
- Protecteur de Seung Joo, tu touches un d'ses cheveux, t'es mort, pigé ?
- Sous le tutorat d'Hanaé Nguyen
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MessageSujet: Promis, je suis en retard d'une seconde, seulement. Eozo (a)   Promis, je suis en retard d'une seconde, seulement. Eozo (a) EmptyVen 26 Juin - 1:21

... ... ...
Eoin & Enzo




∞ Promis, je suis en retard d'une seconde, seulement.

Pas possible de dire les choses autrement, la Garner avait un don. Pas un don du ciel, je vous rassure, et ça se saurait si c’était le cas. Mais un don unique en son genre. Celui que personne au monde ne pourra jamais avoir, ni même égaler. Oui oui, la Garner avait le don de te pourrir la journée, sans même à avoir à bouger son cul fripé de son bureau. Pas besoin de voir sa face de cul, ni même d’entendre sa voix nasillarde. Le simple fait d’avoir pénétré dans son antre du diable qu’on appelle le lycée, et tu étais maudit jusqu’à la fin de ta scolarité. La malédiction Garner. Celle qui te punissait de journées de merde pendant toutes les années que tu avais à passer entre ses murs. Et définitivement, moi je devais être sacrément atteint.

Déjà, j’aimais pas spécialement les cours, mais ça ça venait pas de tomber, c’était pas tout neuf, mais elle arrivait même pendant tes heures de libre où tu n’avais pas cours à te faire détester son lycée. Pourquoi j’y restais ? Pas le choix, je dirais ? Excuse non recevable peut-être, mais la vie c’était comme ça, et je n’avais pas le droit d’arrêter mes études vis-à-vis de mes parents. Je leur devais au moins ça, même si c’était plus fort que moi : je n’en glandais pas une. Bien sur, ça m’avait valu tout un tas de têtes à têtes avec Miss Garner en personne. Alors maintenant on était un peu poto, et elle me le rendait parfois trop bien. Il paraît que ça veut dire qu’elle m’aime bien, mais entre nous je préférerais qu’elle me haïsse. Au moins, elle n’aurait pas ce plaisir vicieux à m’en faire baver quand elle en avait l’occasion. Parce que oui, Miss Garner adooooore les enfants, et leur faire des cadeaux. Empoisonnés. Et je suis le premier cobaye de ses expériences sordides. Vous connaissez le concept de l’heure de colle ? Bien sur que vous le savez, c’est être enfermé dans une salle avec un pion qui vous maudit, parce qu’il a qu’une envie c’est se tirer de là, pour ne pas avoir à se coltiner votre gueule de con. Et bien ajoutez à ça le fait que cette fois-ci, c’est Miss Garner qui prend les commandes. Mais qu’en plus de ça, elle ne vous fout pas la paix. Oh non, ce serait bien trop beau qu’elle reste sagement dans son coin à regarder la scène se dérouler sous ses yeux. Non, elle, c’est plus sadique. Elle aime intervenir dans ses propres séances de torture. LES SEANCES DE SOUTIEN. La pire chose au monde, en mode Garner remasteurisé. Et devinez grâce à qui elles ont parfois lieu après les cours, pour les récalcitrants ? Bingo, grâce à moi. Je peux vous dire qu’on m’a haï pendant des semaines. Et depuis, j’ai presque la carte V.I.P. Si on fonctionnait sous mode de fidélité, j’aurais sans le doute droit à une heure de colle gratuite en supplément de la dixième effectuée. C’est pas beau la vie ? M’ouais. Une horreur.

Mais encore s’il n’y avait que ça. En tant qu’élève normal, je dis bien normal parce qu’il y en a qui s’emmerdent quand ils sont pas en cours, tout espoir est le suivant : que la cloche sonne bien vite la fin des cours de la matinée, annonçant par la même occasion la merveilleuse heure du déjeuner. La libération, la récompense suprême : le repas de la cantine. Bah même ça, ça a été foiré. Autant à mon arrivée, je courais presque comme un pauv’ mongole pour être en tête de file pour pouvoir manger à mon aise, autant maintenant je me cherche toujours un vilain prétexte pour ne pas y aller à cette cantine scolaire. Seulement, le hic est là, j’suis pas aussi friqué que ces PBP de mes deux et j’ai pas de quoi me payer un fast-food tous les midis. Du coup, c’est la bouffe de la cantine. Si on peut encore appeler ça de la nourriture… Et ce midi, les cantiniers n’avaient pas dérogés à leur règle « surtout faire en sorte que ça ne soit pas comestible ». En entrée, un friand au fromage. En plat de résistance de la purée avec une semelle de godasse, et en dessert une salade de fruits. Bien. Plateau en main, je m’installais à une place, au pif, sans vraiment faire attention aux personnes qui m’entouraient. Ni sans me dire qu’ils allaient trouver bizarre que je peste tout seul face à la tambouille qu’on nous avait servi.

Parce que oui, en plus, j’étais difficile. De un, je n’aimais pas le fromage, alors le friand : dégage. De deux, bah la semelle, c’est dégueulasse. Dire qu’ils osent encore appeler ça un steak. De trois, leur purée, elle est froide et pleine de grumeaux. Et pour finir, les fruits avaient un goût absolument dégueulasse. Ce que je ne m’expliquais pas, parce qu’à mon sens ça devrait être la partie du repas la moins potentiellement facile à rater. Et pourtant, ils l’ont fait ! Des champions ! Nos héros ! Autant, quand tu leur fiches la paix aux fruits, c’est pas trop mal, mais là, y avait pas à dire, ils avaient mis un truc pas catholique. Et donc, sans surprise, je partais bredouille, en ayant mangé un demi tiers de quart de pomme amère.

Et comme si ça n’était pas suffisant, options obligatoires, et pour couronner le tout, entrainement avec les Boston Yanks. La journée avait été bien trop longue pour moi, et après le micro repas sur le pouce du soir, pour voir qu’ils avaient recyclés le menu du midi, je prenais la direction du bar Sleep No More. Parce qu’en plus, la cerise sur le pompon du gâteau de cette journée de merde : je bossais. Alors en temps normal, ça ne me dérange pas, mais aujourd’hui je m’en serais bien passé. Les rues de Boston étaient encore bien vivantes, la circulation bien dense pour cette fin de journée où tout le monde rentrait chez soi, et où moi je me rendais un peu grognon vers le bar pas trop loin de là. Mon service commençait à vingt heures, et devant la porte, je me stoppais net, les yeux rivés sur ma montre. Dix-neuf heures cinquante neuf. Vingt heures. Vingt heures et une seconde. J’entrais et me dirigeais sans plus attendre vers le comptoir.

- De une seconde, je te l’avais dis, cap d’être en retard.

Défi pourri, mais défi réussi. J’étais en retard. De une seconde. Mais même si c’était con, j’en étais fier. J’ignorais ce qu’Eoin allait rétorquer à cela, mais je me contentais à me mettre en condition pour servir mes premiers clients. Nous n’étions que le début de la soirée, et malgré tout, ça commençait à affluer tout doucement. En voyant qu’il y avait plus de meufs que d’habitude, je me tournais vers Eoin, le sourire aux lèvres. Une idée dans la tête.

- Hey E-o-wyn, lançais-je tout en détachant chaque syllabe, sachant qu’il avait horreur de ça, celui qui obtient le plus de numéros à la fin du service, il donne un gage à l’autre, partant ?

Mon maitre mot était de m’amuser, et j’adorais, mais alors j’adorais par dessus tous les paris, défis et compagnie. Je devais être une ressource inépuisable de ces conneries. Le pire, c’est qu’on marchait souvent dans ma combine, et j’aimais ça.

- Je vous sers quelque chose, mademoiselle ?

Première cliente de la soirée. Je lance un regard provocateur à Eoin, et prend sa commande. Alors, qui s’en sortira le mieux de nous deux ? Affaire à suivre…

© .JENAA
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Eoin Johnstone
Eoin Johnstone
It's The Sunrise, The Sunrising ♪♫
Disponibilité pour RP : Dispo
Featuring : Ewan McGregor
DC : Jae Ji Choi
James P. Cobb E.
Gwen E. Foster
Nikolaï A. Koslovski

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People around me : They're Basicaly Drunk...
What I've done : Drunk My Load of Whisky...
Where I'm going : To Bed... I'm Sleepy...
Relations : Mikaela Kozlovski -> Je suis un homme très curieux...
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MessageSujet: Re: Promis, je suis en retard d'une seconde, seulement. Eozo (a)   Promis, je suis en retard d'une seconde, seulement. Eozo (a) EmptyMar 30 Juin - 15:12

Promis, je suis en retard d'une seconde, seulement.
A Drunken Haze Fell Upon Us... ♪♫
Enzooo *-* ✧ Eoin
La journée allait être longue c'est moi qui vous le dit, c'est le genre de journée que l'on apprécie qu'une fois finie. Je suis pourtant quelqu'un de résistant de nature mais on faut pas pousser, mais je n'ai que moi à blâmer pour le coup, bon je pourrais rejeter la faute sur mes clients mais çà ne serait pas vraiment fair play. Je crois que vous commencez à deviner ce que j'ai fais hier. Ça fait partie des jours où je bosse tout seul au Sleep No More, un des jours de congé de mon employé Enzo, donc un des jours où je dois courir comme un taré pour satisfaire toutes les commandes. Mais si il n'y avait que ça, genre les verres que nous paient les clients et c'est là que ça commence à se barrer en cacahuète mon pote, un véritable cirque qui allait se finir à l'aspirine le lendemain. Bon je dispose d'une assez bonne maîtrise de moi même qui me permet de quand même bosser pas trop mal dans ce genre de situations, de rester droit même si ça commence sérieusement à tanguer, j'allais le regretter mais tant pis c'était mon choix de la soirée. Une fois le bar fermé, torpillage de ménage et c'est bon. Enfin c'est bon, pas avant trois quatre heures du matin, parce qu'avant d'aller dormir il faut aller avec les potes régler les derniers comptes en boîte, dernière et ultime erreur qui allait rendre la journée suivante totalement infernale.

Heureusement que dans un éclair de lucidité, j'avais décidé que le Sleep No More n'ouvre qu'à onze heures. Ça permet de récupérer un petit peu de la soirée de la veille, faire diminuer un tant soit peu les tambours qui rugissent dans ma tête, de paraître un peu moins zombie pour les autres, pour marcher à peu près droit. Jusqu'à se souvenir qu'aujourd'hui c'est le jour des livraisons et que je dois y être à neuf heures et demie. « Bordel de merde ! » grommelais-je en me cassant la figure de mon lit, à moitié en rampant je filais prendre une douche salvatrice. L'eau chaude qui coule combinée à l'aspirine prit quelques minutes plus tôt commence à faire disparaître la léthargie. « Punaise mais t'es trop con Eoin... » murmurais-je en coupant l'eau et en réfugiant ma tête dans une serviette pour me sécher les cheveux. Bon les livreurs allaient attendre que j'ai prit mon café au moins, la boisson ingurgitée et mon plus beau costume enfilé je filais sous la pluie Bostonienne pour me rendre à pied jusqu'à mon bar. « Gueule de bois, il pleut, manquerait plus que les livreurs aient crevé un pneu sur la route tiens... » Ouais le Eoin Johnstone est quelque peut grognon quand il n'a pas assez dormi, vous êtes prévenus, autant je peut être souriant et avenant normalement, mais dans ce genre de situations c'est le côté bourru qui ressort. Bon les livreurs sont bien là et ils m'attendent pour pouvoir décharger leur marchandise. « Aah monsieur Eowine, on a faillit attendre, panne d'oreiller. » Bon sang mais qu'est ce qu'ils avaient à ne pas retenir un prénom, d'accord ça ne s'écrit pas comme ça se prononce mais c'est pas comme si ça fait deux ans qu'ils livrent ici. « Owen… ça se prononce Owen… Allez expédions tout ça j'ai un bar à ouvrir... » Et c'est parti pour la grande valse des fûts de bière, des caisses de boissons, l'idéal pour dégriser que de se détruire le dos à porter tout ça, mais je me suis toujours fait un point d'honneur à aider tout le monde, alors avec une gueule de bois ou pas, j'aide. Une fois ceci fait je reprend le ménage là où je l'ai laissé la veille et enfin je suis paré à ouvrir.

D'habitude ne pas avoir trop de clients ça a tendance à me gonfler un brin mais là vu l'état de mister Johnstone une fin de matinée à tourner quasiment à vide ça ne me déplaît plus plus que ça j'aime autant vous le dire. Un bon bouquin et une chaise pour poser mes pieds là je ne demande pas mieux, les seuls clients qui passent sont des habitués et puis c'est tout. A quinze heures c'est la pause habituelle, je dois aller à la banque pour discuter de deux trois plans de financement pour le bar, et vas y qu'il me sort trois « Monsieur Eowyn Johnstone... » et je prend sur moi pour ne pas lui faire une leçon d'Irlandais en direct live. Et puis la grande valse des clients reprend et la soirée est bien plus animée que la matinée, les gens défilent et je n'ai quasiment pas une seconde à moi. Toutes les cinq minutes je regarde l'horloge pour voir si l'heure de l'arrivée de Enzo approchait. Le gosse fait vraiment un super boulot y'a pas à dire et puis on s'entend bien, comme deux vieux potes. Et voilà que la porte est poussée par monsieur le fanfaron en personne. Tout fier d'arriver une seconde en retard. Tout ça venait d'un pari passé sur internet et Enzo venait de le remporter haut la main. « Et bah bravo Enzo, pari tenu ! Bon comme tu es en retard je sais pas si je vais te payer ce soir... » déclarais-je tout sourire. « Non je plaisante ! Oh mais dis moi c'est la tête des grands jours tout ça, tu as eu le droit à un tête à tête avec Dark Garner ou bien ? » Je connaissais la réputation de la directrice du Boston High School, une vieille pimbêche très à cheval sur tout ce qui est règlement et puis Enzo m'en avait fait un portrait très hilarant. Bon là pour le coup c'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité parce que ma tronche ne doit pas être fantastique ce soir. Oh bien entendu ça ne pouvait pas durer sans que Enzo ne sorte un défi dont il a le secret, en écorchant mon nom au passage ce qui eu le don de me faire grimacer. « Owen… Enzo c'est Owen un jour je vais te le faire tatouer sur le bras… » Menace en l'air je sais que Enzo ne fais que ça pour plaisanter. Son idée de paris est bonne, celui qui aura le plus de numéros donnera un gage à l'autre, la bataille pouvait commencer et je comptais bien gagner, montrer à Monsieur Miller qui est le patron. Et puis bien entendu tout les coups bas sont permis. « ça marche Enzo ! Que le meilleur gagne ! » Alors que je préparais un cocktail, j'entendis Enzo aborder une jeune fille, alors je déclarais assez fort pour qu'elle m'entende et une bonne partie du bar aussi : « Au fait dis moi Enzo, tu la revue la blonde qui est passée ici l'autre soir ? Ça avait l'air de plutôt bien coller entre vous ça serait dommage que rien ne se passe » On appelle ça éliminer la concurrence, tout sourire je me tournais vers ma cliente pour lui tendre son mojito. « C'est offert par la maison mademoiselle. » Alors qu'elle partait s'asseoir elle laissait un sous bock avec un joli numéro dessus. Je me tournais alors vers Enzo. « 1-0 Miller, tu as encore beaucoup à apprendre jeune padawan... » Je mis le numéro dans ma poche. « Oh tiens je rajoute une règle à chaque fois que l'un de nous récolte un numéro l'autre boit un shooter ? Alors Enzo ? Rhum ou Vodka? »
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Enzo Miller
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MessageSujet: Re: Promis, je suis en retard d'une seconde, seulement. Eozo (a)   Promis, je suis en retard d'une seconde, seulement. Eozo (a) EmptyMar 7 Juil - 16:56

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Eoin & Enzo




∞ Promis, je suis en retard d'une seconde, seulement.

Eoin, Eoin… Qu’allais-je bien pouvoir te réserver aujourd’hui ? A quel défi stupide vais-je te confronter ? C’est une question que je me pose souvent. Pour tout et n’importe quoi et surtout n’importe qui. Même le dernier béni oui-oui que je croise dans la rue. Ca peut paraître bizarre, et je ne sais pas ce qui me pousse à le faire, mais ça m’éclate de voir les différentes réactions qu’entraine une demande aussi inattendue. Mais celles que je préfère restent celles où on me répond « d’accord ». Parce que oui, il reste encore des gens qui ne restent pas coincés dans leurs petits univers tous roses, tous parfaits. Il y en a encore qui ont le goût du risque, du hasard et de l’inconnu. Des gens à qui ça ne posera pas de problème de converser avec un parfait étranger pour le plaisir du social, curieux de découvrir qui vit sur la même planète que lui. Et ces gens là, je les aime, voilà. Les autres, ils m’horripilent. Leurs petites routines, leurs petites habitudes, et il ne faut surtout pas rigoler ce ne serait que tomber dans la folie. Généralement, ce sont ceux qu’on voit de loin, portable greffé à l’oreille, attaché-case en main, le pas pressé. Ils n’affichent jamais aucun sourire, ont le tailleur parfaitement taillé, les chaussettes assorties au pantalon, et chaussures vernies. Je rêve de leur cracher sur les pompes à ceux-là, et leur sobriété exagérée. A ce manque de vie tout simplement. Ils donnent l’impression que tout ce qui compte se limite à leur petit monde de sérieux, de chiffre et de pouvoir. C’est absolument répugnant. Généralement, ce sont ceux-là qui menacent d’appeler la sécurité si j’ose franchir le mètre de sécurité qu’ils se sont eux-mêmes imposés. Bande de cons. La vie c’est pas ça. C’est pas se lever tous les matins à six heures précises, manger son petit-déjeuner sur le pouce, toujours le même, toujours la même heure et passer sa journée scotché à son PDA, à prendre des rendez-vous le cul vissé sur le siège d’un bureau, du dernier étage d’un grand building.

La vie c’est plus bousculer sa routine, changer constamment d’habitude pour ne pas qu’elle soit chiante. Mais bon, chacun son point de vue après tout. Moi je me contente juste de les emmerder bien profondément. Je me porte très bien comme je suis. Et je remercie les gens encore censés de rentrer dans mon jeu, comme Eoin par exemple. Il n’est pas comme tous ces adultes barbants. Il a beau avoir grandi, vieilli et mûri, il a gardé une part de malice, et son métier lui permet de toujours se renouveler, rencontrer de nouveaux gens. Même si je suis un sale garnement qui adore me moquer de son prénom, qui peut parfois être un peu réticent concernant l’obéissance, je sais qu’il n’en tient pas rigueur parce qu’il me comprend et il a toujours le cran de jouer à mes petits jeux puérils. Raison pour laquelle j’adore bosser pour lui. Et pour ce soir, malgré mon humeur massacrante, je me demande ce que je vais lui préparer, histoire de me détendre et souffler un bon coup. Décompresser au travail, ça peut sembler étrange, parce que quand t’as une journée de cours dans le cul tu n’as qu’une envie c’est t’allonger et ne plus rien faire, et pourtant comme au Sleep No More, il respirait toujours une odeur de fête, avec de la bonne musique, c’était comme un réconfort.

Après avoir honoré ma promesse, celle d’être une seconde en retard au boulot, je me présente tel un joyeux luron à Eoin, et aux autres clients du bar déjà accoudés au comptoir. Certains viennent d’arriver et d’autres commencent déjà à tanguer et à disserter sur la hauteur des tabourets de bar. Pour ma part, je commence par narguer mon patron rapport au fait que je tiens toujours ma langue quand il s’agit de réussir un pari. Et plus con il l’est, mieux je m’investis. Il semble content, et menace « gentiment » de ne pas me payer pour la soirée. J’hausse les épaules. Qu’il fasse. J’entre du coup dans son petit jeu et me contente d’astiquer les verres qui me tombent sur la main pour qu’ils soient reluisants.

- Même pas de tête à tête, je suis déçu… Aucun prof n’a voulu m’obliger à subir ce supplice. Pourtant tu sais à quel point j’adore déguster ses horribles gâteaux secs trempés dans son Earl Gray datant du siècle dernier… Non pour ma part, c’était juste une journée de cours banale.

Et le banal, je n’aime pas ça. Autant, parfois j’arrive à trouver de quoi m’occuper pour rendre la journée supportable, autant aujourd’hui je n’y étais pas parvenu et je suis actuellement survolté. Il faut que je fasse quelque chose, que je bouge, et que je me lâche un peu pour n’avoir presque pas ri une seule fois aujourd’hui. Heureusement, l’ambiance me détend, la musique me motive, et j’attends juste d’avoir des clients.

La plupart sont d’ailleurs concentrés sur les petites tables, affalés sur les sofas à beugler devant le match de foot en cours. D’autres se défient à une partie de billard, et d’autres se racontent tout naturellement leur journée, attablés autour d’une pinte de bière fraîche. Mais mes préférés restent ceux qui sont seuls, qui se morfondent et qui n’en sont généralement pas qu’au premier verre quand j’arrive. Malgré le fait qu’ils soient également les plus difficiles à gérer, ils restent ceux dont je me délecte le plus. Et j’espère pouvoir assister à de nouveaux spectacles ce soir, bien qu’il est difficile d’égaler notre habitué de premier ordre, notre célibataire endurci qui picole tous les soirs pour oublier qu’on le traite comme une sous-merde à son boulot, où il n’est qu’un simple concierge. Il nous raconte parfois des choses bien morbides, mais il a le don de tourner les phrases pour les rendre amusantes et il fait rire la galerie malgré lui. Ce soir, il n’est pas là, et je dois me contenter de ce que j’ai et à l’heure actuelle une idée qui a germé. Défier Eoin.

Je l’interpelle et il me fait encore une fois la remarque sur ma façon de prononcer –ou plutôt d’écorcher- son prénom et je me marre. Ca marche à tous les coups. Il me propose alors de me tatouer en phonétique son prénom sur le bras, ce à quoi je réponds en secouant la tête.

- T’auras beau me l’écrire à l’encre de Chine sur les paupières, ça ne changera rien au fait que pour moi c’est Eoin, et pas Owen. Mais c’est parce que tu le vaux bien.

Je fais un petit sourire moqueur avant d’énoncer mon idée qui consiste en gros à jouer au gros lover à deux balles pour empocher le plus de numéros dans la soirée. Comme attendu, il accepte, et me voilà en train de repérer ma première cible. Je commence donc une approche basique, celle que le métier exige : a-t-elle soif ? Sauf que coup bas, Eoin arrive par derrière et commence par m’inventer une petite amie imaginaire, dans le genre pouf d’un soir avec qui je ne fricote par ici qu’autour d’un petit verre d’alcool. La jeune fille qui semblait intéresser, commence alors à devenir distante, et me voilà piégé par cette fausse révélation. Je joue le mec faussement choqué. Bien joué Eoin, mais ça ne va pas se passer comme ça, crois-moi.

- Beaucoup à apprendre, tu t’es pris pour qui ? Obiwan Kenobi ? Tu as l’air d’oublier que je suis plein de ressource et ce n’est certainement pas ton expérience qui t’assure la victoire !

Compétitif ? Oui ! Mauvais perdant ? Aussi. Puis j’aime bien tricher, c’est marrant, alors s’il se lançait dans les coups bas, il allait en avoir, j’étais plutôt compétent dans le domaine. Je commence alors à réfléchir à ma vengeance, alors qu’il décide d’ajouter une règle à notre petit jeu : celui qui remporte un numéro, l’autre boit pour le féliciter. Et attention pas le grand verre d’eau fraiche, mais bel et bien un shooter de vodka. De quoi pimenter la partie, et surtout un risque énorme que nous prenons en nous laissant délibérément aller dans l’alcool. Je ne sais pas dans quel état on va finir ce soir, mais ça semblait bien partir. Je me sers donc un shooter de vodka, un regard de défi, et je me l’enfile cul sec.

- Prépare-toi à boire, j’espère que ta vessie tient le choc, sinon les toilettes vont devenir ta deuxième maison.

Déterminé à prendre ma revanche, je décide de quitter mon comptoir pour aller directement au contact de la clientèle, et vais prendre les commandes de trois copines qui ont l’air de vouloir passer une soirée entre filles. Chaussures à talons aiguilles, vernis impeccables, maquillage et coiffures millimétrés, c’est un bon plan. Je regarde qu’Eoin est loin derrière moi pour me diriger vers elles un grand sourire aux lèvres.

- Bonsoir mesdemoiselles ! Vous désirez quelque chose ?

Ca fait phrase cliché, mais ça ne fait pas gros lourdingue venu ici juste pour mater leurs roploplos. Elles comprennent vite que je suis effectivement un employé, mon petit badge avec marqué Enzo dessus me trahissant. Elles me dévisagent un temps, et me demandent des conseils sur les boissons, ce qui est mieux.

- Après ça dépend, plus alcool fort, pas trop alcoolisé ou pas du tout ? Sinon en classique qui marche toujours très bien vous avez le Mojito, ou sinon des cocktails personnalisés. Vous choisissez le parfum et on le fait sous vos yeux.

La deuxième solution les tente davantage et me voilà à griffonner sur mon bloc-notes tout un tas de jus de fruits exotiques complètement sortis de nulle part. C’est bien un truc de fille ça tiens, demander de la mangue ou encore du kiwi. Néanmoins, je garde le sourire et reviens vers le comptoir où Eoin est gentiment accoudé pour s’occuper du cas d’une jeune femme. Idée en tête, je me place derrière le comptoir pour commencer à préparer mes cocktails, quand je commence à lui parler, assez fort pour que la dite demoiselle puisse entendre.

- Au fait, ça s’est passé comment avec tes parents ce week-end ? Ils l’ont pris comment ton coming-out ?

J’articule bien et prends tout mon temps, avant de m’éclipser un large sourire aux lèvres vers la table où les filles m’attendent de pied ferme. Elles me remercient, et l’une d’elle me demande de la rappeler. Mon premier numéro de la soirée. Dommage que ça soit celui de la plus moche des trois. Mais bon, ce n’est pas comme si j’allais vraiment la contacter ensuite…

- Un shooter de vodka j’imagine ?

Je demande tout ça à Eoin en le narguant, secouant devant son nez le fameux numéro. Ce n’était que les deux premiers, mais la soirée venait tout juste de commencer.

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What I've done : Drunk My Load of Whisky...
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MessageSujet: Re: Promis, je suis en retard d'une seconde, seulement. Eozo (a)   Promis, je suis en retard d'une seconde, seulement. Eozo (a) EmptyMar 8 Déc - 19:08



❝Promis je suis en retard...❞
Enzo & Eoin
Ça m'apprendra aussi à faire des conneries comme ça le soir, bon je vais pas vous faire le coup de « je suis plus tout jeune maintenant je dois faire attention à moi... » Si à trente-cinq ans je commence à me dire, je n'ose même pas imagine le vieux con que je serai à 45 ans. A bien réfléchir si je sais à quoi ça ressemblerait. À Sean, mon grand frère. Enfin mon frère vu que c'est un curé je sais pas bien si je dois l'appeler mon père ou mon frère. Enfin mon frère est un vieux aigri accroché à ses vieux principes et qui n'arrête pas de me rappeler à quel point je m'écarte du chemin de la divinité et qu'il veut m'apporter la lumière salvatrice pour me ramener dans le droit chemin. Punaise mais si seulement il pouvait prendre un peu exemple sur Frank. Même âge mais totalement opposé, au moins Frank il profite de la vie et il est sympa, pas comme la porte de prison qui me sert de frangin. Je ne vais parler de ma petite sœur non plus hein ? Je pense pas que ça soit une bonne idée, les conclusions sont les mêmes que pour Sean mais avec trente ans de moins et sans la religion ce qui est déjà pas mal.

Mais bon revenons à cette histoire de vieux con, je ne suis pas encore rendu à me limiter au niveau des soirées parce que je me dis que je suis trop vieux. Et bien entendu ce soir là je ne me suis pas posé ces questions, peut-être que j'aurai dû ça m'aurait peut-être évité quelques désagréments du lendemain matin. Assume Johnstone, c'est de ta faute si tu as traîné en boîte jusqu'à quatre heures du matin et qu'à huit heures et bah tu es cloué au lit avec une jolie gueule de bois monumentale. Y'a pas, tu as beau être résistant, une cuite c'est une cuite et j'en subis pleinement les effets à cet instant. Ecrasé sur le lit avec les tambours du bronx qui tapent et qui tapent inlassablement dans ma tête, pourquoi ? Mais pourquoi je suis si con ? Je le sais en plus : pas en semaine, pas la veille du jour où je dois finir à deux heures du matin. Heureusement Enzo sera là ce soir, parce que je dois avouer que j'aurai pas réussi tout seul comme hier soir. Enzo Miller c'est un perle vraiment. Il bosse super bien, il s'entend bien avec les clients, il est drôle, une véritable pile électrique et malgré le fait qu'il invente toujours des défis plus fous les uns que les autres et qu'il s'amuse à écorner mon prénom j'apprécie beaucoup ce gars, plus qu'un employé c'est devenu un bon pote. Il devait arriver après les cours alors jusque là j'allais devoir assurer et pour une fois j'espérais ne pas avoir trop de monde histoire de pas trop morfler.

Mais avant tout ça il y a tout un rituel à accomplir, comme prendre plusieurs tasses de café, prendre une douche et se préparer et surtout essayer de faire tout ça dans le bon ordre, prendre sa douche une fois qu'on est habillé ça le fait moyen. Et puis après il faut s'occuper des livraisons pour le bar, avec des mecs qui EUX sont réveillés et enfin, o grande moment salvateur, tu peux ouvrir ton bar et te rendre compte que personne ne vient à part les habitués. Croyez moi, certains jours ça vous sauve la vie de ne pas avoir trop de clients en début de journée. D'ailleurs ça se passe un peu comme ça, moi qui récupère un peu à lire un bouquin et à servir deux trois cafés et les clients qui se font rares. Tout ça, un rendez vous à la banque le midi et puis retour au bar l'aprem. De plus en plus de monde, et normalement Enzo devrait pas tarder, je me demande si il va tenir son pari qu'il a fait sur internet, c'est à dire d'arriver une seconde en retard.

Une leçon à retenir ? Ne jamais sous-estimer Enzo Miller quand il s'agit de se faire remarquer. Déjà si j'ai bien compris il y avait aussi entraînement où il devait se pointer habillé en pom pom girl et je lui faisais confiance pour tenir son pari. Donc je vous disais qu'il ne faut jamais sous-estimer Enzo Miller, d'ailleurs le voilà qui arrive tout fier d'arriver une seconde en retard, pour la blague je le menace de pas le payer pour ce soir mais lui comme moi savons que je ne ferai jamais ça alors c'est bien une menace en l'air.

« Oh mince alors même pas de rendez-vous galants avec ta chère directrice ? Je comprend ta déception mon vieux, moi j'ai dû aller une fois dans son bureau pour le voyage scolaire là, je crois qu'elle me prend pour un vieil alcoolique dépravé qui fait picoler les étudiants, en gros elle m'a à la bonne la vioc... »

En effet, une fois j'avais dû supporter la hyène Garner et je suis pas prêt de recommencer, je plains Hanaé et les élèves de devoir se la farcir tout les jours. En tout cas c'était un des loisirs préférés de Enzo de la faire tourner en bourrique et d'après ce qu'il me racontait il réussissait plutôt pas mal là dedans. Et je n'allais pas lui faire la morale, niveau rapport à l'autorité je n'ai jamais été le plus performant, je n'ai même pas été au lycée, peut être que j'ai loupé un truc, je sais pas et puis bon je suis content de ma vie, n'en déplaise à mon cureton de frangin.

Au niveau de la clientèle y a pas à se plaindre, y a du monde et en même temps ça reste calme à part les supporter de sport en tout genre et les quelques habitués et quand l'atmosphère est calme je sais ce que ça veut dire, Enzo va rentrer dans la place et proposer une de ses idées farfelues et j'ai beau me dire que va encore se barrer en sucette, je ne peux m'empêcher d'attendre le moment où il allait sortir le défi du jour et c'est ce qu'il fait en écornant allègrement mon prénom au passage, je fais semblant de m'offusquer, je commencer un peu à avoir l'habitude de son « Eowyn », même si je lui tatouais sur le bras il continuerait à m'appeler comme ça. Quand à son défi et bien je ne peux être que pour : un défi sans pitié et où la triche serait de mise, tout ce que j'aime en fait, si Enzo pratique les coups bas je ne suis pas en reste, the Game Is On !

« Mais je n'abandonne pas Enzo, un jour tu le prononcera bien j'en suis sûr, même si je dois foutre des banderoles partout un jour ça fonctionnera... » même si je me faisais pas trop d'illusions sur le sujet.

Le défi ce soir consiste à draguer et à récupérer le plus de numéros possible et bien entendu la triche est autorisée alors on allait se donner à coeur joie, pour l'instant je reste un peu en retrait, histoire de bien lui bousiller son coup au bon moment. Il a l'air tellement bien partit c'est beau à voir, sauf qu'il a un peu oublié son gentil patron dans l'histoire le garçon. Et une phrase, le monsieur se retrouve avec un petite amie imaginaire et une fille beaucoup moins encline à lui donner son numéro. Histoire de se marrer un peu je rajoute une petite règle à notre jeu, celui qui remporte un numéro donne à l'autre le gage de boire un coup. Et oui Enzo n'est pas le seul a avoir des bonnes idées pour pimenter les choses.

« C'est ça Obi Wan Kenobi et toi jeune Skywalker tu ne peux pas battre ton maître c'est moi qui te le dis. Et je suis aussi plein de ressources que toi m'sieur je suis pas encore à la maison de retraite non mais oh » dis-je en souriant alors que je lui montrais le premier numéro récolté ce qui signifiais qu'il devait s'enfiler un shooter, ce qu'il fit d'ailleurs. La soirée allait être mythique et on allait encore finir dans un sacré bel état mais soit, c'est le jeu mes amis c'est le jeu.

« Qu'est ce que tu crois je suis blindé je pourrais tenir deux barriques de Whisky sans tituber alors bon ! » Oui je m'avance un peu, ou alors c'est vraiment deux petites barriques.

Et voila que monsieur Miller part en vadrouille dans la salle, là où je ne peux pas lui jouer de mauvais coup, il ne perd rien pour attendre. Je me retourne vers une fille qui se trouve au comptoir et je me met à discuter avec elle, la conseillant le mieux possible mais c'était sans compter le retour du bulldozer Miller. Si je lui ai inventé une petite copine, voila qu'il m'invente un coming out, la fille en face de moi grimace, prend sa boisson et s'en va. Ah le fourbe il allait le payer ça, c'est pas comme si j'étais pas au courant qu'il a une imagination débordante ce gamin mais il me surprendra toujours, même si comme ici c'est à mon détriment.

« Super bien passé…. Tu aurais vu Sean il était ravi. » Je souris malgré moi, parce que j'imaginais effectivement la gueule de mon frère si je lui disais que je suis gay, il aurait sûrement une crise de foi… Et Enzo revient avec un numéro, un point partout, je n'ai pas dit mon dernier mot je ne compte pas perdre.

« De la vodka ? Ça va pas non je tourne qu'au whisky moi c'est connu ! » répondis-je en servant un bon cliché sur les irlandais au passage. Je me sers le fameux shooter et je l'enquille cul-sel, l'alcool brute me brûle la gorge et me donne un regain d'énergie. Que le deuxième round commence et pas plus tard que maintenant. Tu as l'air de bien t'entendre avec cette fille à la table d'à côté, c'est dommage mais je vais devoir casser ton petit délire, tu comprend j'aime pas perdre. Alors prétextant d’amener la carte je glissais juste assez fort :

« Au fait mon coming-out c'est bien beau mais au fait tu m'as pas dit tu es allé chez le docteur pour cette histoire d’herpès, fin je dis ça pour toi, je m'inquiètes c'est tout… » et je repars tout sourire vers une autre table pour aller servir une autre cliente, oh je sens que sa vengeance sera terrible, en attendant j'ai un deuxième numéro moi et l'écart recommence à se creuser, retournant au bar je souris. « Au fait tu continues sur la vodka ou bien tu changes ? » Ouai le match ne faisais que commencer…


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Enzo Miller
Enzo Miller
Président des Sigma Nu
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MessageSujet: Re: Promis, je suis en retard d'une seconde, seulement. Eozo (a)   Promis, je suis en retard d'une seconde, seulement. Eozo (a) EmptyDim 17 Jan - 19:20

... ... ...
Eoin & Enzo




∞ Promis, je suis en retard d'une seconde, seulement.


Ce que j’aimais avec le fait de bosser dans un bar, c’est que l’ambiance était toujours détendue. Du moins dans ce bar ci, pas dans ceux où c’est tellement huppé qu’il faut venir habillé en Prada et au moins dépenser 100 dollars dans un magnum de vodka. Ce bar est plutôt cosy, familial et branché, aux prix abordables et à une clientèle fidèle et relativement neutre. Des monsieur et madame tout le monde, qui viennent passer du bon temps, des réguliers, qui se plaignent constamment de leur journée, et des jeunes parfois, pour qui ce genre de lieu est un luxe qu’ils ont au moins les moyens de se payer. Vraiment, je n’ai rien à dire sur mes conditions de travail, elles sont mêmes meilleures, que collé sur une chaise en cours. Autant dire, que je n’étais pas fais pour les études, et que je préférais davantage les métiers de contact. Barman n’était pas trop mal. On faisait des rencontres, on pouvait s’amuser avec les clients, tout en travaillant. Si c’était pas le pied ! Même si j’étais loin de m’imaginer dans dix ans, c’était un des jobs où je pourrais facilement virer, le jour où ça sera plus que nécessaire de penser « avenir ». Mais en attendant, je n’étais qu’un employé à mi-temps, qui venait pour quelques dollars, mais qui s’y faisait plaisir, comme petite échappatoire de fin de journée. Un bon bol d’air frais, en somme.

Et c’était d’autant plus rafraichissant et revigorant, qu’avec Eoin nous avions instaurés parfois des petites soirées où on se laissait aller à nos conneries. Je ne savais pas ce qu’il faisait qu’à son âge il avait encore la pêche et la motivation pour, mais il avait une classe d’enfer que je ne pouvais nier, et adorais me confronter à lui dans des paris stupides. Celui de ce soir l’était tout autant que les précédents, mais un petit peu plus corsé tout de même, de quoi faire travailler un peu notre imagination. Il ne consistait pas juste à savoir qui arriverait encore à servir la bonne commande, en ayant un coup dans le nez. Non non ! Là avec un coup dans le nez, il allait falloir qu’on amasse des numéros de filles ! Oui oui, en gros faire les dragueurs à deux balles, pour voir qui de nous deux étaient le plus populaire. Le tout en trinquant à la santé de l’autre à chaque petit bout de papier emporté. Bref, de quoi promettre une belle soirée !

- Tu vois, c’est à cause de ce genre de défi, que si la vieille pointe son nez ici, elle risque fort de graver à jamais sur ton front le statut d’ivrogne. Ne me remercie surtout pas. Je voulais faire partager un peu, marre d’être l’abruti de service tout seul.

Fiché en tant que tel aux yeux de la directrice, j’avais définitivement abandonné de croire qu’elle puisse un jour changer d’avis, alors comme elle avait l’habitude, je ne changeais juste pas, et je jouais à l’abruti de service. J’étais très doué pour ça, une spécialité diront certains, alors je continuais.

- Ça c’est ce que tu espères, mais même en me lavant le cerveau, je n’oublierai jamais d’écorcher ton nom. Sauf si je ne suis pas bien, et là c’est que ça sera vraiment grave ! Mais le taux de probabilité pour que ça arrive étant proche de zéro, tu peux toujours rêver !

Je lui décochais un sourire toutes dents dehors, en reprenant ce que j’étais en train de faire. Pour moi, Eoin se prononçait Eo-wyn, comme ça se lit quoi. Mais non, en Irlande, parce que ça fait partie du Royaume-Uni et que de base ils font tout à l’envers de tout le monde, ça se dit Owen. Allez chercher pourquoi, mais moi je ne m’en remets pas.

Enfin bref, nous commencions donc notre quête à la jeune fille, et pour mettre toutes mes chances de mon côté, je me faisais violence en sélectionnant également les pustuleuses. Ça ne servait à rien de faire le difficile, pour quelques malheureux chiffres, quand on savait la récompense à la clé : se vanter pendant des années de sa victoire. C’était un rêve personnel, narguer Eoin, et surtout dans ma nature d’assez mauvais perdant.

- Oui c’est ça Yoda, à ta santé !

Je buvais pour ainsi mon premier verre de la soirée, premier échec de ma part, mais qui me poussait à redoubler d’effort.

- Mais tu avoueras tout de même, que tu es plus proche de la maison de retraite que moi, et que dans tous les cas, un jour ça sera moi qui te fera faire du ride à deux roues.

Je lui fis un petit clin d’œil moqueur et partais à mon tour à la recherche de potentielles cibles. Ce ne fut pas difficile, nous étions bondés ce soir, une chance à vrai dire. Et je ne mis pas bien longtemps à dénicher le trophée, en revenant avec fier comme un coq, tout en jouant un mauvais tour à mon patron. On avait autorisé les coups bas et autres petits pièges pour pimenter la partie, il allait en bouffer des conneries. Il avait beau m’inventer une petite amie, ça ne restait pas pire que d’avoir UN petit ami imaginaire, alors que t’essaies de pêcho une nana. Genre le contraire absolu, avec deux atouts supplémentaires. Bref, un plan qui marcha comme sur des roulettes, et nous mettait désormais à égalité. Ne pouvant contenir ma joie, je repartais sur le champ de bataille déterminé, sauf qu’Eoin, il a plus d’un tour dans son sac, ce vieux renard fourbe.

J’avais beau avoir réussi à lui faire boire son premier verre, il ne comptait pas me laisser voguer comme ça, et venait de sonner l’alarme en levant la barre un peu plus haut. Après la petite-amie imaginaire, le coming-out qui n’a jamais eu lieu, je vous présente le classique de l’herpès contagieux. Autant dire, que j’ai failli m’étouffer avec ma salive, quand il annonça joyeusement à quel point ça devait être honteux pour moi de souffrir d’une telle maladie. Partant presque dans un diagnostic vital digne d’un médecin, je crus mourir sur place. Pourtant, je rigolais à gorge déployée.

- Alors là bien joué, vraiment bien joué.

Je le félicitais, parce que là quand même fallait oser, mais était devenu un virus sur pattes, et les filles tiraient clairement la tronche me mettant hors-jeu. Tant pis, ça n’avait pas été hurlé dans les enceintes du bar, j’avais encore mes chances.

- Ouais, le whisky c’est pour les tapettes !

Un goût amer d’une défaite qui ne me plaisait pas, je continuais à le taquiner rapport à mon premier coup bas, tout en réfléchissant sur le prochain. Et là, il allait devoir s’accrocher, ça allait frapper fort. Il n’avait pas peur, moi non plus. Il ne savait pas qu’on était plein de ressources aussi, nous les jeunes. Et j’avais mon idée, sacrément vache, mais bon on était là pour ne pas regretter, et il savait qu’au fond ça n’était pas dans le but de le blesser, mais juste pour le fun et que demain tout serait oublié, de nouveaux clients et une atmosphère plus sérieuse de travail par la même occasion.

Retournant au bar pour vider cul sec le shooter de vodka, je posais sur mon plateau quelques commandes et partis voir de table en table les demoiselles qui étaient présentes, mais aussi les femmes un peu plus âgées, à la Garner, en moins sévères tout de même. Au passage, je récoltais un numéro, mais mon plan n’était pas encore mis à exécution. Quand j’eus été voir suffisamment de femmes, je retournais au bar en sifflotant d’un air totalement innocent, tout en lavant les verres qui s’accumulaient au comptoir. Au passage, je brandissais mon bout de papier.

- Toujours au whisky, m’sieur l’Irish ?

Je me gardais de tout lui dire tout de suite, alors que je lui servais un verre l’air de rien, puis comme je savais qu’il allait sans doute à son tour être en quête de nouveaux numéros, je lui lançais, un grand sourire aux lèvres.

- Tu devrais aller voir le petit club de rami là-haut, elles te réclament.

J’imaginais bien sa réaction, son regard interloqué, en m’interrogeant du regard du style « qu’est-ce que t’as encore été raconté ? ». Et bien c’était simple…

- Elles te trouvent fort charmant comme jeune homme, et encore plus depuis que je leur ai dis que tu étais fort attiré par les femmes mûres. Comme quoi on fait toujours les meilleures confitures dans les vieux pots. Estimes-toi heureux, j’aurais pu te mettre en couple avec Garner, et j’étais à deux doigts de leur souffler que tu étais marié avec un dinosaure. Va donc récupérer tes numéros, elles meurent d’envie de te parler.

Je lui disais tout cela hilare, n’arrivant pas à être sérieux, en trouvant ça tout aussi cocasse que dégueulasse. Eoin en couple avec un tas de rides. J’avais du mal à me concentrer sur mes verres, et l’alcool qui coulait dans mes veines commençait tout doucement à faire effet. Par contre, après ça, je doutais fort que je puisse lutter face au prochain coup de bas de l’irlandais. Parce que là, j’allais le payer de ma vie.


© .JENAA
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