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 T'as qu'à faire attention où tu cours [Abel]

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Marine Martel
Marine Martel
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MessageSujet: T'as qu'à faire attention où tu cours [Abel]   T'as qu'à faire attention où tu cours [Abel] EmptyMer 21 Oct - 22:06

Ça me faisait chier, royalement même. Comme si je n'étais pas assez occupée avec ma petite vengeance personnelle, les conneries de ma mère étaient en train de me retomber dessus. Je la détestais et je jurais que si je le trouvais, si je l'avais entre les mains, elle n'en repartirait pas vivante. Je n'avais jamais vraiment rien dit, parce que je m'en fichais qu'elle soit une mère aimante durant mon enfance et mon adolescence. Je n'avais pas eu besoin d'elle, j'avais eu Jeremie pour m'aider. Tout comme je n'avais pas eu besoin de mon père au final. Qu'il se retrouve derrière des barreaux ne me faisait ni chaud ni froid. Mais que cette salope qui m'avait donné la vie -rien que d'y penser ça me donnait envie de vomir- se barre comme ça, avec TOUT l'argent, nous laissant dans la merde, ça, je ne supportais pas. Je jurais oui, si je la retrouvais…

Ce matin, je me levai avec cette rage en moi qui n'avait pas su s'éteindre dans la nuit. C'était le dernier jour de la semaine, mais aussi le dernier jour ou j'avais ma voiture. Ce soir, je devrais la remettre à son nouveau propriétaire, un jeune puceau fils à papa, qui avait d'ailleurs osé me reluquer comme un vulgaire morceau de viande. J'étais distinguée moi, ça m'avait fortement déplu. Enfin bref, c'était ma dernière journée avec cette voiture et je n'avais pas envie de la laisser au parking. Je vivais à la confrérie, je n'en avais pas spécialement besoin, c'était la raison que j'allais donner. Sauf que ce matin, j'avais décidé de me lever plus tôt pour passer au café me prendre une boisson chaude pour ensuite revenir et la garer une dernière fois. Rien que d'y penser, j'avais envie de frapper quelqu'un.

- Un cappuccino, et pas froid, comme la dernière fois.

La vendeuse n'eut pas l'air de me reconnaître mais moi, je reconnaissais sa tête de paumée là. Et ouais ma chère, avec ton train de vie pourri et ta paye minable, tu pourrais même pas te payer la moitié du quart de mon haut ! Ouais, je faisais souvent étalage de mon argent, et maintenant que je n'en avais plus, j'avais encore plus envie de le faire. Ou j'avais envie d'assassiner tout ceux qui le faisaient. Bon, je n'étais pas non plus à faire la manche, mais je gardais à l'esprit qu'il allait falloir se calmer sur quelques dépenses. La fille me tendit le gobelet et je le pris sans la remercier. Je payai et je m'en allai sans lui jeter le moindre regard. J'étais déjà agacée, je pense qu'il allait pas trop falloir me chercher dans la journée ou ça risquait de faire quelques étincelles avec moi. Surtout que ce n'était sans doute pas moi qui allait me prendre la plus grosse décharge en pleine tronche.

Pas pressée pour un sous, je me réinstallai dans ma voiture, profitant de ce gobelet chaud entre mes doigts. J'avais le temps de le boire avant d'arriver en cours et même si j'arrivais en retard, je m'en fichais un peu. Garner contente, Garner pas contente, du pareil au même. Certains profs étaient, de toute façon, trop toquards pour se plaindre d'un retard ou d'une absence. Je regardais les gens passer, déversant ma haine mentale sur de parfaits inconnus. Je me voyais mal péter un plomb, sortir de la voiture et insulter tout le monde, mais bon dieu ce que ça me ferait du bien !
Regardant ma montre après quelques minutes et quelques gorgées, je dus me rendre à l'évidence. Il allait être temps d'y aller de toute façon, et ce n'était pas une vulgaire boisson bue dans la voiture qui allait m'aider à la garder. Quand je pensais que mon frère avait déjà vendu une partie de ses objets de luxe et qu'il avait reversé la moitié de son argent dans une association pour les animaux errants…. Rah, ça me mettait encore plus en boule, contre lui, contre le monde, et contre ma mère que j'allais finir par exterminer. Elle faisait bien de se cacher, oui, elle savait sans doute très bien qu'elle passerait un mauvaise quart d'heure en m'ayant en face d'elle.

Je jetai le gobelet sur le trottoir avant de refermer la fenêtre aux vitres teintées. Allez hop, direction la fac pour une journée de torture. Heureusement, après, c'était le week-end et je ne savais pas trop ce que j'allais faire. Sans doute rien, pour éviter de faire du shopping avec de l'argent que je n'avais plus. Je donnais un coup dans le volant avant de redémarrer, toujours aussi rageuse et remplie de haine. Je fis plus ou moins attention sur la route, un peu aveuglée par cette colère grondante, mais tout se passer bien. Enfin, jusqu'à ce que j'arrive devant la fac quoi.

- NON MAIS C'EST PAS POSSIBLE ESPÈCE DE CONNARD !

Ça, c'était moi qui hurlait. Et le connard en question, c'était la pauvre personne qui venait de se taper ma voiture. Non mais j'y pouvais rien s'il avait déboulé comme n'importe quoi au moment où  j'allais me ranger sur le côté ! J'avais même klaxonné, attirant l'attention de tout le monde sur nous par la même occasion. Bon, il allait falloir que je sorte et je tentai de respirer avant, ou en plus de la voiture, c'était aussi mon poing qu'il allait se prendre dans la tronche. Je me détachai, ouvris la portière et sortis presque comme une furie, regard méprisant sur la pauvre personne qui se relevait.

- Je te préviens, si elle est abîmée, tu me rembourses le garagiste. T'as qu'à pas agir comme tes poils de cul, on en serait pas là.

Oh, peut-être qu'il ou elle pouvait être blessé, mais j'en avais rien à faire. Je roulais pas non plus vite, j'étais en train de me garer. Et puis c'était sa faute de toute façon, moi je n'avais fait que de rapprocher du trottoir. Certains sont cons comme des manches, je vais pas non plus leur apprendre la vie. L'avantage, c'était que c'était l'heure du début des cours alors au lieu de nous regarder, les autres s'éloignaient pour aller à leur salle. Tout ce que j'avais envie, c'était de faire demi-tour. Pas de cours, pas de prof, pas d'autres élèves stupides, pas même de victime à emmener à l'infirmerie. Je croisai les bras, attendant une réaction de cet empaffé qui venait rajouter un point noir de plus dans le tableau de ma journée merdique.


HRP : Alors ça peut être un garçon ou une fille, à pied ou à vélo, ya pas de problème. Il peut être légèrement blessé mais Marine roulait vraiment pas vite, alors cassez-lui pas trois bras et le foutez pas dans le coma, je veux pas non plus qu'elle s'attire les pires ennuis du monde Rolling Eyes Voilà, il a juste été un peu bousculé, rien de bien méchant.
Et ça se situe plutôt en début d'année scolaire aussi, parce que Marine a plus sa voiture depuis longtemps maintenant ^^


Dernière édition par Marine Martel le Dim 25 Oct - 0:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: T'as qu'à faire attention où tu cours [Abel]   T'as qu'à faire attention où tu cours [Abel] EmptyJeu 22 Oct - 1:29

ABEL & MARINE


Cela faisait maintenant quelque années que ses études se déroulaient ici, à Boston. Abel arrivait à tenir cette distance désirée avec sa vie Londonienne. Il aimait pouvoir se réveiller le matin sans avoir à suivre un agenda dont l'emploi du temps avait été scrupuleusement rédigé par son père. Pas de visites chez un tel, pas de rendez-vous arrangé ni de cours supplémentaire, aucune invitation à des soirées mondaines, rien qu'une vie normale, simple et banale. Il n'avait pas à être l'aristocrate anglais dans toute sa splendeur. Il n'avait pas à tenir les responsabilités du riche héritier qu'il était. Il se devait juste d'être un bon étudiant et de respecter ce qui en incombait : étudier, avoir de bons résultats et surtout être présent et à l'heure en cours. Après tout chaque enseignement était bon à prendre et le préparait à reprendre les affaires familiales. Des affaires dont il avait déjà la charge malgré la distance qui le séparait du Royaume-Uni. Son père s'amusait beaucoup semblait-il à empiéter sur son espace vital : des rendez-vous d'affaires, des réunions "détendues" avec certains investisseurs, il se débrouillait toujours pour l'investir d'un quelconque devoir envers son nom.

Un nom qu'il avait abandonné pour prendre celui de sa mère. Calloway était plus facile à porter que Graham qui était selon lui un peu trop attaché au titre de duc de Montrose. Ici aux Etats-Unis Abel se sentait comme l'étudiant lambda qu'il avait toujours été curieux d'être. C'était intéressant de vivre parmi le peuple, dans des conditions pas toujours faciles. Récemment il subissait le stresse de voir ses colocataires prendre leur envol et de ce fait quitter l'appartement où il vivait grâce à un budget restreint qu'il s'était lui même imposé. Il avait encore quelque mois devant lui pour se trouver un nouveau logement ou de nouveaux colocataires et pour l'instant ses recherches étaient relativement infructueuses. C'est d'ailleurs pour cela qu'il se rendait à ses cours, un journal à la main. Il observait chaque jour les petites annonces avec une attention toute particulières, sélectionnant les offres qui pourraient éventuellement lui être d'un intérêt quelconque. Une main tenait son journal, l'autre la lanière de son sac à dos et à son oreille droite un écouteur où résonnait He's My Thing du groupe Babes in Toyland. Abel était prudent lorsqu'il traversait la route, il faisait attention de ne pas heurter qui que ce soit mais alors qu'il traversait le parking il ne pu pas éviter cette voiture.

Le choc ne fut pas bien violent, il tomba à terre sans trop de surprise. La paume de sa main s'égratigna quelque peu lorsqu'il tenta d'atténuer le choc. Il observait presque incrédule ce qu'il pouvait voir de cette voiture. En fait ce n'était pas tant le fait d'avoir été renverser que les propos grossiers que tenait la coupable de ce regretter accident qui l'avait laissé pantois. Cela ne dura que quelque secondes, juste le temps que les étudiants se hâtent de rejoindre leur salles de cours. Abel ressentait une vive douleur là où il avait été percuter, mais il ne pensait pas que ce soit bien grave, en réalité il se serait sans doute inquiéter davantage s'il n'avait pas eu mal. Une fois debout, il n'accorda aucun regard à cette "chose" qui ne méritait pas l’appellation de femme. Oui, il l'ignorait bien qu'il donnait plutôt l'air de s'assurer que tout était en place. Non, il n'avait rien de cassé à première vue. Il s'approcha finalement du véhicule, que venait-elle de lui dire ? Je te préviens, si elle est abîmée, tu me rembourses le garagiste. Sa voiture n'avait rien, pas une bosse, rien du tout, même au microscope il doutait qu'elle ait quoi que ce soit.

Et c'était bien ennuyeux, Abel n'appréciait guère cela. La main qu'il avait posé sur le capot était celle qui avait souffert lors de sa petite chute. Sa peau allait en garder la marque pendant un certain temps alors il devait en être de même pour le véhicule de cette sotte. Il récupéra donc son trousseau de clefs dans sa poche, parmi elles il y avait un petit objet métallique particulièrement pointu. Il en usa sur la carrosserie, sous les yeux de la demoiselle, il railla soigneusement sa si précieuse voiture en y inscrivant dans une écriture des plus soignée "Mocheté". Des garces, des égoïstes, un nombre considérables de filles superficielles, sans manières, aux mœurs légères, il en avait vu de toute les couleurs avec les femmes et bien souvent il s'était rendu compte qu'il devait toujours surveiller ses arrières. Les femmes étaient démoniaques, notamment celles qui pouvaient avec assurance prononcer des paroles aussi disgracieuses. C'était pour cela qu'il se tenait prêt à recevoir la "colère" de cette créature, une gifle, un coup-bas ? Il était persuadé qu'elle userait de violence physique car après tout elle n'avait aucun savoir-vivre.

Finalement il accorda un regard à cette femme, il la regarda de haut en bas avec cet air dédaigneux, condescendant, tout simplement supérieur à l'image du regard méprisant qu'elle avait pu lui lancer plus tôt. Un léger sourire moqueur, oui, pour souligner à quel point il n'avait pas eu tort en la décrivant comme étant une "mocheté". Bien sûr elle ne l'était pas mais pour Abel c'était loin d'être une évidence. Il ouvrit finalement les lèvres comme pour dire quelque chose, il cherchait les mots justes. Un nouveau sourire puis finalement il laissa s'écouler quelque mots de cette voix calme et légèrement froide.- Tu as parlé d'un remboursement ? Pour mes frais d'hospitalisation certainement parce que aargh Il fit mine de se tordre de douleur un instant, avant d'éclater de ce rire léger. Il lança un nouveau regard, toujours avec cette même intensité, il la scrutait avec un presque dégoût et de l'amusement, oui malgré la réelle et insignifiante douleur à ses côtes. - Dire que je gaspille ma salive pour... TOI, quelle perte de temps. Il était prêt à partir pour rejoindre son cours, mais il savait qu'elle ne le laisserait très certainement pas faire. Alors il lui offrit une alternative qu'il se doutait qu'elle refuserait mais il se sentait d'humeur généreuse. - Tu sais quoi, présente moi des excuses et je réfléchirai à te "rembourser le garagiste". Bien qu'en apparence, vêtu d'un jean et d'une chemise tout ce qu'il y a de plus banale il était difficile de dire s'il avait les moyens de réellement réparer les dégâts.
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HRP : Puisque je ne trouve pas le sommeil, je me permets de répondre à ton sujet. Si jamais il y a quoi que ce soit que je doive modifier n'hésite pas à m'en tenir informer.
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MessageSujet: Re: T'as qu'à faire attention où tu cours [Abel]   T'as qu'à faire attention où tu cours [Abel] EmptySam 24 Oct - 18:48

Je pense que c'était juste pas le jour. Je n'étais pas toujours sympa avec tout le monde tout le temps, mais là, non, ce n'était pas la journée. J'avais ruminé un peu toute la semaine en plus, donc c'était normal que je sois un peu sur les nerfs la fin de semaine arrivée. Après, j'aurais pu ne pas en faire part aux autres, ne pas leur faire payer et ne pas partager. Sauf que je n'étais pas comme ça voyez vous, j'étais juste généreuse, une femme parfaite quoi. Et si j'avais la rage, il fallait que je ne sois pas seule, il fallait que je transmette cette rage.
Chose que je fis grâce à ma voiture d'ailleurs, celle-là même qui m'inspirait toute cette colère. Enfin, ce n'était pas de sa faute, mais dans ma tête c'était tout comme. Si elle n'était pas si belle, si coûteuse, je n'aurais pas à m'en débarrasser, alors si, c'était de sa faute ! Mes accusations n'avaient aucun sens, je le savais, et c'était bien mieux de se libérer sur un être humain, qui lui pouvait réagir à ma forte frustration. Je n'avais même pas fait exprès, j'étais en train de me garer tranquillement, lentement, mais l'autre là, il n'avait pas fait attention. Il ne m'en fallait pas plus pour sortir de mes gonds, moi qui étais déjà prête à sauter à la gorge de quelqu'un avant ça.

D'accord, ça n'avait rien de glamour, rien de féminin et rien de sympa. Au fond, je connaissais pas vraiment ce type et je m'en foutais. J'étais là, il était là, voilà, malchance pour nous deux -ou peut-être simplement pour lui- c'était la vie. Quand je lui aboyai dessus, il ne me regarda même pas. Déjà, ça m'énervait un peu, mais après tout, je pouvais comprendre qu'il vérifie si tout allait bien. Pauvre petit fragile, peut-être qu'il avait une petite égratignure quelque part et qu'il allait en mourir… Nous attirions quelques regards mais au final, voyant que ce n'était pas grand-chose, tout le monde se presser pour ne pas être en retard en cours. Il finit quand même par se relever, sous mon regard courroucé, s'appuyant sur ma voiture. Bas les pattes, tu vas la salir. Elle vaut plus cher que ta maison alors éloigne toi. Pourtant, je ne lui dis rien de plus, attendant déjà qu'il réagisse à ce que je lui avais dit avant. Je le vis bien sortir ses clés mais je ne fis pas le rapprochement, je ne me doutais pas du tout de ce qu'il allait faire. Si j'avais su, sans doute que je me serais jetée sur lui pour l'en empêcher. Au lieu de ça, je le regardai un peu bêtement, incapable de croire qu'il ait pu oser.
OSER RAYER MA VOITURE.
Qui n'était bientôt plus à moi.

J'avais envie de lui arracher les yeux, la langues, les mains -en commençant par les ongles- mais de toute façon, je n'avais aucune chance. Il était plutôt musclé, pas petit, plutôt pas mal s'il ne s'était pas jeté sous mes roues, et moi j'étais mince, belle, sans force, pas vraiment de quoi faire le poids Quoi qu’impulsive, je pourrais tenter quand même. J'étais en train de peser le pour et le contre quand il m'adressa enfin la parole. J'avais un peu la bouche entrouverte, assez discrètement, toujours sous le choc de ce qu'il avait osé faire avec ses clés. Je me repris quand même bien vite.

- Tu te fous de moi là ? Tu veux pas non plus pousser jusqu'aux pompes funèbres pendant que t'y es ? Je t'ai pas non plus roulé dessus, puis t'as qu'à faire attention aussi, les places de parking c'est pas pour faire joli, t'as qu'à éviter de te retrouver dessus.

Il était quand même vrai qu'en faisant un peu attention, je l'aurais vu. Ou peut-être pas, il n'avait simplement pas à se rapprocher aussi dangereusement d'une voiture en marche. Surtout pour me la rayer alors que par miracle, il ne l'avait pas cabossée ! En l'entendant, je détestai son rire immédiatement. Peut-être qu'au fond ça ne me plaisait pas parce qu'il agissait un peu comme moi : méprisant, joueur et ne fermant pas sa gueule. Enfin, c'était l'impression qu'il me donnait, peut-être que je me trompais. Toujours était-il qu'il venait de déclencher la guerre et qu'il ne savait pas dans quoi il pouvait s'embarquer.

- Je suis bien d'accord, quelle perte de temps, mais la faute à qui hein ?! Puis tente pas de me faire croire que t'as mal, t'as pas un bras d'arraché non plus.

Pourtant j'étais bien placée pour savoir que certains maux étaient invisibles, mais je ne voulais tout simplement pas qu'il ait quelque chose. Pour les assurances, je serais sans doute en tort et pour ma fierté aussi, il valait mieux pour lui qu'il n'ait rien, sinon je l'arrangeais moi-même. Je fermai la portière de ma voiture et m'approchai un peu de lui, le fixant de mes yeux clairs. J'avais tout intérêt à me calmer, si je ne voulais pas que ça tourne mal, mais j'en avais quand même moyen envie. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, toutes les Delta Gamma n'étaient pas sans cervelle et je savais utiliser la mienne. C'était peut-être pour ça que j'étais la chef, et pas une membre comme les autres. Je décidai de me radoucir légèrement, en apparence, attendant de savoir ce qu'on allait faire. Il était clair que je n'allais pas le laisser partir comme ça, sans rien lui dire et sans qu'il ne fasse rien pour cette voiture. Au final, ce qu'il me proposa était encore pire que ce que je pensais et la mauvaise impression que j'avais de lui s'intensifia. Je ne pus retenir la gifle qui vint caresser sa joue droite.

- Ah ouais, t'es pas gonflé toi quand même ! Ma voiture avait sans doute rien avant que t'y touches avec tes clés et ta connerie, tu l'as rayée et c'est à moi de m'excuser ? Je crois que tu dois échanger nos places là !

A mesure que je lui parlais, je le détestais de plus en plus. Ah bah ça, pour me rayer ma voiture, il n'était pas blessé hein ! Pour rire ou me proposer des conneries non plus. Mes yeux se posèrent à nouveau sur ce qu'il avait gravé, ce qui me mit encore plus en rogne. Mocheté en plus, il avait cru quoi, qu'il était mannequin lui ? Je faisais tourner des têtes et c'était certainement pas -que- grâce à ma personnalité, alors qu'il réfléchisse bien à ce qu'il disait. J'avais envie d'en faire mon pushing ball mais j'étais pas sûre de faire le poids face à lui. Tant pis, comme je l'avais déjà dit, j'étais impulsive. Je misais plus sur la surprise que sur ma véritable force et empoignai ses cheveux -pas non plus au point de les lui arracher- pour lui foutre le nez sur ma carrosserie.

- Puis mocheté, t'avais pas autre chose ? T'as cru que ma voiture c'était un miroir pour marquer ça ? Tu t'es vu dedans t'as pas tenu, fallait que tu marques ce que tu pensais de toi ? Si tu veux, je peux faire en sorte que ouais, t'en ais besoin, de ton hospitalisation.

Poudre aux yeux, mes mots n'étaient que ça. Peut-être que j'en étais capable, peut-être pas, alors nous allons dire que je n'en étais pas capable. Pour une entente cordiale, c'était raté.


HRP : pour la fin, je suis pas trop sûre. Marine peut être légèrement violente mais de la à maîtriser Abel... Donc tu peux dire que sa tentative échoue, ou qu'elle y arrive au départ parce qu'il est surpris, comme tu veux, j'ai conscience que ma nana c'est pas Hulk X)
Et ça me fait super plaisir que tu ais répondu <3
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MessageSujet: Re: T'as qu'à faire attention où tu cours [Abel]   T'as qu'à faire attention où tu cours [Abel] EmptyLun 2 Nov - 1:37

ABEL & MARINE


C'était si facile d'allumer la mèche, un petit mot, un geste même insignifiant. Elle était déjà prête à exploser bien avant que ce petit incident ne vienne éveiller ses foudres. Abel pouvait aisément le supposer, elle lui donnait cette impression qu'elle était prêtes à sortir ses griffes et à se battre bec et ongles comme si l'univers tout entier se dresser sur sa route. Une mauvaise journée ? Des soucis plus ou moins importants ? Ou alors tout simplement une personnalité merdique ? Il était prêt à parier un beau mélange de tout ça. En temps normal il aurait sans doute laisser couler, il se serait excusé, aurait sorti un chéquier ou une liasse de billets et se serait rendu à son cours comme si rien avait eu lieu. Mais non, pas cette fois-ci, il n'était pas d'humeur à sauvegarder les apparences. Peut-être l'aurait-il fait si elle avait été moins grossière, mais il avait aussi sa fierté et parfois ce besoin de ne pas juste paraître gentil. Car après tout à trop être gentil on finit par se faire marcher dessus. Il avait toujours ce petit sourire narquois qui ne le quittait jamais, ce sourire qui s'agrandit encore lorsqu'elle ouvrit les lèvres. Il avait envie de lui répondre : Oui je "me fous de toi". Mon ironie est à la hauteur de ta sottise.

Il avait exagéré mais avant ça elle était elle même en pleine et totale exagération. Mais ce n'était qu'un prétexte pour lui, au fond il trouvait ça amusant, cette opportunité de "se chamailler". Il la regarda fermer la portière de son véhicule avant de se rapprocher. Elle avait un regard intéressant et s'il mettait de côté son impolitesse elle aurait presque pu l'attirer, presque. Heureusement pour lui il avait bien trop de goût pour tomber dans le piège des apparences bien trop trompeuses à son grand dam. Et dès qu'elle ouvrait les lèvres il ne pouvait qu'esquisser un sourire moqueur ou pousser un soupir de consternation. Abel savait bien que même si elle semblait s'être adoucie il n'en était rien, il attendait toujours que la tempête s'abatte. Bien loin de vouloir calmer les choses il ne fit que mettre un peu plus de poudre sur le feu en lui demandant des excuses. La gifle s'abattit sur sa joue sans même qu'il essaye de l'en empêcher bien qu'il la sentait venir depuis un moment déjà. Il n'en perdit pas son sourire, loin d'être une façade son assurance était immuable. Il l'applaudit tout simplement alors qu'elle prononçait cette phrase qu'elle n'aurait sans doute pas dû prononcer.

- Magnifique, tu admets donc que ta voiture n'avait "sans doute" rien avant que mes clefs ne l'esquinte. Par conséquent tu m'as manqué de respect, tu m'as affligé alors que j'aurai pu, alors que je pourrai éventuellement être blessé par, certes mon manque d'attention mais aussi le tiens. Il disait ça sur un ton faussement choqué, car oui bien évidemment elle ne faisait que s'enfoncer. Les torts étaient partagés mais sur la balance elle avait plus à se reprocher que lui. Alors qu'il suffirait simplement qu'elle ravale cette inutile fierté et qu'elle s'excuse pour qu'il en fasse autant et la rembourse. Elle ne faisait qu'agir tel un animal, ne connaissant que la violence verbale et au vu de la légère douleur qui lui réchauffait encore la joue, physique. Et cette violence se déchaîna à nouveau alors qu'il était sur le point de soupirer et de céder à la lassitude qui le submergeait, prêt à éventuellement la rembourser et l'ignorer par la même. Elle venait de saisir ses cheveux, ce qu'elle pu dire à partir de ce moment passa bien au-dessus d'Abel qui ne l'écoutait évidemment pas. Que venait-elle de faire ? Elle n'en avait pas assez d'une gifle il fallait qu'elle s'attaque à ses cheveux ? Ne connaissait-elle donc pas sa place ?

Les pensées affluaient dans l'esprit du jeune homme qui à chaque mot qu'elle pouvait prononcer se mit à trembler, oui il tremblait de colère, un frisson haineux parcourait chaque pore de sa peau au fur et à mesure des secondes. C'est avec la même impulsion que la demoiselle qu'il se saisit des cheveux de celle-ci, se redressant sans mal ignorant la douleur qu'elle pouvait lui infliger en tirant un peu plus fort. Car lui même tirait avec un plaisir bien visible à travers le large sourire qui barrait son visage. - A présent je n'ai plus aucun doute, tu n'es pas une femme. En réalité je doute même que tu ais la moindre once d'humanité en toi, par conséquent... Sa voix comme son regard étaient étonnamment froids. Il avait cette étrange lueur un peu folle qui dansait dans ses pupilles alors qu'il se tenait droit, s'étant largement redresser. - ... je n'ai rien qui ne me retienne de me défendre contre ton manque de discernement. Sa seconde main se posa sur le bras qui retenait ses cheveux, il appuya d'abord doucement puis de plus en plus fort. Il était prêt à le lui briser si nécessaire. Pourtant il n'en restait pas moins amusé, une infime partie de lui qui se riait de tout cela. Restait-il quelqu'un autour d'eux ? Des témoins seraient gênants, mais pas tant que ça. Au fond Abel se moquait de tout.

Est-ce qu'il était capable de lui faire mal, de la blesser ? Oui, sans aucun doute. C'était un fervent disciple de la peine du talion : œil pour œil, dent pour dent. Pourtant il n'en restait pas moins un brillant étudiant et le digne fils de son père, par conséquent un modèle de bienséance malgré ce laisser-aller qu'il démontrait actuellement. Sa voix se leva encore, cette fois-ci il laissa paraître son accent britannique. La situation commençait à lui déplaire, sans doute parce qu'il manquait quelque chose, quelque chose qu'il n'arrivait pas à définir. - Je te lâcherai lorsque tu m'auras lâché, je te rembourserai lorsque tu te seras excusé. Il ne tremblait plus, il avait retrouvé un ton à peu près calme et la fixait toujours avec ce léger sourire. - Accepte tes torts et j'en ferai autant. Il lâcha un soupir las, une fois encore avant de finir. - Cette situation est ridicule. Pourtant il ne comptait pas céder à la sauvagerie de cette "créature". Ils n'étaient que deux gamins trop têtus l'un comme l'autre.

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MessageSujet: Re: T'as qu'à faire attention où tu cours [Abel]   T'as qu'à faire attention où tu cours [Abel] EmptyDim 8 Nov - 18:54

Je n'étais déjà pas commode d'ordinaire, mais je crois qu'aujourd'hui, j'avais activé le mode dragon. Gros dragon méchant pas beau. C'était plus fort que moi, quelque chose m'énervait, alors je ne pouvais laisser passer rien d'autre. Ma voiture, je ne voulais pas la laisser partir, clairement. J'étais fatiguée de m'être levée tôt, fatiguée de devoir suivre des cours qui allaient m'ennuyer, fatiguer de croiser les mêmes têtes tous les jours. Dans une semaine, ça irait déjà beaucoup mieux, je le savais, mais pour le moment j'avais juste besoin de me défouler sur quelque chose ou sur quelqu'un.
Et cet inconnu était juste parfait, encore mieux que ce que j'aurais pu demander pour me passer les nerfs. Oui, j'avais conscience que c'était un être humain, et oui je m'en foutais juste totalement. J'étais comme ça, certains pouvaient juger que j'étais un monstre, peut-être qu'ils n'auraient pas tout à fait tort. En tous les cas, je ne me posais pas ces questions existentielles quand ma voiture heurta ce corps vivant et passant devant. Pour moi, c'était de sa faute, il n'avait pas fait attention, mais le jeune homme ne le voyait pas du même œil pendant que je lui criais dessus. Évidemment, il n'était pas non plus du genre à se laisser faire. Dommage mon coco parce que j'étais vraiment pas de bonne humeur. Je mis mes points sur mes hanches, hallucinée.

- Olah, j'admets rien du tout. Quand je suis descendue, je le savais pas encore, que t'avais pas abîmé ma voiture. Puis t'es pas blessé alors c'est bon.

J'arrivais toujours pas à le croire qu'il avait osé rayer la voiture. Et mon client, il allait en dire quoi hein ? Ah bah c'était simple, il n'était plus un client, il ne voudrait jamais de cette voiture maintenant. Moi qui je voulais pas la laisser partir, j'étais maintenant contrarié qu'elle me reste sur les bras. Puis non, fallait pas déconner, il se roulait pas par terre de douleur non plus.

- T'as besoin qu'on t'amène à l’hôpital ou t'admets aussi que t'en as trop fait ?

J'étais certainement pas d'humeur à l'amener moi-même, je prévenais. Rien qu'à y repenser, en fait, ça me mettait en colère. Je voyais cette énorme rayure, en forme du mot « mocheté » en plus et ça me suffit pour finir de péter les plombs. Je n'avais pas une force herculéenne, mais il reçut quand même une gifle de ma part. C'était plus pour le geste que pour réellement le blesser. De toute façon, je savais que je ne faisais pas le poids contre lui, ce qui ne m'empêcha pourtant pas d'essayer de m'attaquer à ses cheveux en m'énervant. L'effet de surprise, c'était magique, mais j'aurais dû me douter qu'une fois passer, ça allait être ma fête. Je ne le connaissais pas encore, mais je sentais qu'il était un peu comme moi sur ce point. Il n'allait pas se laisser gentiment traiter comme un moins que rien, il n'allait pas rester là, à ne pas bouger, que ma colère se déverse sur sa petite tête bornée. Comme moi, il suivit une impulsion et s'attaqua à mes cheveux. Sur le coup, je lâchai presque les siens, mais tins bon. Non non Marine, tu peux pas te laisser victimiser comme ça. Je gardais donc ma prise et l'accrochai presque plus que quelques secondes auparavant. Nous ne ressemblions à rien, mais sur le coup, je n'y réfléchissais même pas. Il se croyait malin avec ses grandes phrases et ses insultes détournées. Peut-être que ouais, je n'avais plus une once d'humanité.

- Mon humanité ? Un connard dans ton genre est parti avec ya longtemps, alors ouais, peut-être bien qu'il m'en reste plus.

Coucou James, si tu t'étais pas reconnu encore. Ouep, il est parti avec la douce Marine, la calme Marine, la patiente Marine. Il ne l'avait pas brisée, il l'avait tuée, et j'étais là pour la remplacer. Je sentis la main de l'inconnu se refermer sur mon bras et si ça me faisait mal, je ne voulais pas le montrer. J'avais déjà vécu pire que ça, ouais, et si personne n'était au courant, moi je me souvenais bien. Je n'allais pas lâcher pour le moment, pas maintenant, pas après ça. Il revint sur cette histoire de remboursement et je devais dire que là, je devais réfléchir.
Bon, prenons les choses dans l'ordre. Je veux toujours avoir le dernier mot. C'est simple. Parfois, je me mettais dans des situations délicates, je pouvais être impulsive, mais jusque là, j'avais su m'en sortir. Bien ou mal d'ailleurs, mais je m'en étais sortie. Là, dans cette situation, il y avait des pour et des contre. Je pouvais continuer le petit jeu, auquel cas je pourrais m'asseoir sur le remboursement. Ou je pouvais lâcher, abandonner, lui donner raison, auquel cas je pourrais m'asseoir sur ma fierté et ma dignité. Quelques mois plus tôt, j'aurais continué ce jeu ridicule, j'en avais rien à battre. Sauf que là, je n'avais plus l'argent pour me le permettre. J'avais besoin de vendre cette voiture et si les frais de garagistes étaient aussi élevés qu'on allait me l'acheter, ça ne servait plus à rien. Je devais faire le bon choix, même si dans les deux options je repartais plutôt perdante. Je détestais ce genre d'individus, c'était moi qui devais avoir raison, pas eux.

Après quelques secondes de blanc, je desserrai mon emprise petit à petit pour finalement le lâcher. Ça me faisait mal, croyez moi, c'était comme un couteau en plein cœur que d'admettre que j'avais perdu, que je baissais les armes. Presque aussi douloureux que d'entendre une classe de gamins pleurer à l'unissons. Ça me tapait sur les nerfs, mais au final, ce retournement de situation, ça m'avait bien calmée. Eh ouais, petite fille, va falloir que tu apprennes que dans ce monde, tu peux tomber sur un requin plus gros que toi, sur quelqu'un qui saura utiliser les armes qu'il faut. Je n'ait pas l'habitude et ça me met encore plus en rogne. Calmée, je n'étais quand même pas devenue toute douce et toute mignonne, il fallait pas déconner.

- C'est bon, t'as gagné, ça m'écorche la bouche de le dire, alors me le fais pas répéter.

Maintenant, si je voulais ce remboursement, il fallait que je m'excuse. Je ne voulais pas, oh non, je ne voulais pas. Avais-je vraiment le choix ? Pas vraiment, et je m'obstinais à croire que si. Mes excuses ne seraient pas sincères, elles allaient même être presque crachées à son visage, j'avais beaucoup trop de fierté pour me mettre à genou et lui lécher les chaussures avec.

- Je m'excuse, ça te va ? J'oublie pas que t'as déboulé de nulle part, mais on va dire que c'est partagé, j'aurais peut-être pu te voir venir.

Enfin j'y croyais pas trop non plus. J'avais toujours ce petit air de mépris sur le visage, qui s'envola pourtant l'espace d'un instant. Même énervée, je ne pensais pas être une meurtrière. J'avais certes déjà fait des choses mauvaises à cause de ça, mais ce n'était pas mon intention. Je n'étais, au fond, pas si méchante que ça. Ma défense, c'était l'attaque, et quand j'avais besoin de beaucoup me défendre, j'attaquais comme une guerrière. Je posais mes yeux bleus sur lui, pas vraiment inquiète pour autant.

- Alors, t'es vraiment blessé quelque part ?

Cette fois-ci, la question attendait une réelle réponse. Peut-être que c'était ça aussi qui valait des excuses, plus que ma phrase d'avant. Je ne pouvais tout simplement pas dire « je suis désolée » mais en effet, s'il avait réellement quelque chose, peut-être que je le serais un petit peu. Un tout petit peu. Parce que non, James n'avait peut-être pas éteint la dernière flamme d'humanité.
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