Poème de 6 pages écrit pour un concours de littérature récompensé du
3e prix concours Fabian BoissonJe me souviens, là où tout a commencéJe me souviens là où tout a commencé,
Assis, sur un banc, on s'est mis à se parler.
S'installa dès lors, la belle complicité,
Celle qui se trouve dans la grande amitié.
Souviens toi dès lors on ne s'est plus quitté,
Souviens toi à quel point on s'est amusé.
Moi, je n'arrêtais pas de rire,
Toi, tu n'arrêtais pas de dire :
"Faire rire est un art,
Être drôle est un don,
Il y a toujours un phare,
Là où il y a les bons."
Moi je te disais, mieux vaut rire que pleurer,
À ces mots, tu as prononcé,
Qu'avec toi, mon chagrin disparaîtrait,
Et qu'avec toi, ma joie éclaterait.
Seuls, nous étions tristes et nostalgiques,
À deux, nous étions intouchables.
En classe nous étions à la même table,
L’un sans l’autre, nous étions mélancoliques.
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Mais un événement bouleversa tout,
Malgré nos promesses, malgré notre complicité,
Notre amitié vacilla, tout fut oublié d’un coup,
Et une blessure profonde s’ouvrit, mon coeur saignait.
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C’était un jeudi, un jour horrible:
On ne pouvait pas le prévoir.
Rien n'est plus terrible
Qu'une fille que l'on veut avoir.
Souviens toi d'elle qui nous a fait perdre la tête,
Je ne t'avais pas dis que je la convoitais,
Tu ne m'avais pas dis que tu la désirais,
Et l’amour naissant peut rendre bien bête...
Je revois encore ce jour où notre rivalité
Venait à peine de commencer,
Tout était de la faute de cette fille, si charmante,
Elle marchait vers nous, rayonnante.
Elle nous adressa la parole mais, sans le savoir,
Elle allait détruire une amitié
J’ai répondu sans prévoir
Qu’une guerre allait éclater.
Je la revois encore si belle pourtant,
Elle qui dansait tout le jour durant,
Elle et sa petite voix qui en chantant,
Nous a fait oublier le plus important...
Pour ses beaux yeux, je t’ai oublié,
Pour sa douce voix, tu m’as négligé,
Pour elle ce n’était qu’un jeu,
Qui nous consumait à petit feu.
Elle avait deux beaux saphirs,
Qui amplifiaient son sourire,
On ne pouvait que frémir,
Devant ce qui fait mourir.
Elle savait ce que l’on ressentait, sans pitié pour nous,
Elle se jouait de nos cœurs, nous rendait fous !
Lorsque Venus tendit sa main,
Elle causa notre perte, c’était la fin.
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Une dispute eut lieu,
La colère explosa dans nos deux coeurs, les deux camps.
Les mot firent feu,
Détruisant tout en même temps...
Comme deux soldats en guerre,
Nous nous sommes retirés,
La guerre venait d'éclater,
Loin des tranchées, près de nos terres.
Depuis ce jour je me trouve
En pleine mer, sur une île isolée.
J’ai froid, j’ai chaud, j’ai la fièvre, je déteste et hais.
Abandonné, voila comment je me retrouve.
En classe à côté de moi, la chaise est vide,
Je ne dors plus, mes yeux deviennent livides,
Je ne ris plus, je ne vis plus.
La vie ne m'a que trop déçu...
Et je me dis, inconsolable,
Que les blessures d’amitié,
Sont pire que l’amour non partagé,
Et ne sont pas guérissables.
Et je traîne mon spleen, mon ennui,
Et je pleure la perte d’un ami,
Et je deviens terne, aigri,
Et je n’ai plus goût à la vie.
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Un mois après rien n'a changé,
Des cernes commencent à se dessiner
Sous mes yeux. Mon visage est pâle
Et chaque jour me fait de plus en plus mal.
Je ne me souviens plus de ce que ça fait...
Te souviens-tu toi de ce que l'on éprouve,
Lors d'un fou rire ? ... Faisons la paix
J'aimerais que l'on se retrouve.
Comme avant, deux grands amis,
Toi qui m'as très longtemps souri,
Dis moi que tu as l'envie
Toi aussi que l'on se réconcilie...
Je t'en supplie refais moi rire !
S'il te plait ne me laisse pas mourir !
Ton indifférence me déchire,
Un ami perdu: y-a-t-il pire?
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Cela fait maintenant deux mois:
Je tourne la tête et je te vois,
Entouré de tes nouveau amis,
Tu commences une nouvelle vie.
Moi je ne me suis toujours pas ressaisi,
Je me sens seul, démuni,
Amour meurtri, amitié trahie,
Je détourne le regard… La jalousie!
Je me noie dans la douleur,
Qui grandit un peu plus chaque jour,
Notre guerre au nom de l’Amitié? Au nom de l’Amour?,
M’épuise déjà, au fil des heures.
Moi je n'ai plus la force de continuer,
Je ne vais plus trop tarder,
Je vais bientôt m'arrêter,
La guerre tu l'as gagnée.
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Le troisième mois approche,
Il est l'heure que je raccroche,
Comme un soldat qui s'avoue vaincu,
Comme un homme à la vie déchue.
Je me suis mis là où tout a commencé,
Sur ce banc, où on s'est mis à se parler.
Te souviens-tu de notre complicité ?
Celle qui créa cette grande amitié...
Non, toi, tu a effacé ces souvenirs
Tu ne te rappelles que de ce qui a tout détruit,
De ce qui m'a fait mourir.
Que cet amour pour cette fille soit maudit!
Elle a transformé notre belle vie en horreur.
Tout ça c’est la faute de cet ange venu de l'enfer,
Lui qui partout sème la terreur,
Lui qui prend l'amitié et l'enterre !
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Je m'étais assoupi un instant,
Je fus réveillé brutalement,
Par une main qui secouait mon bras,
C'était lui... Il était là...
Tout de suite il s'installa,
Il s'assit sur ce banc et on s'est mis à parler,
Notre complicité était restée
Rien n'avait vraiment changer.
Après avoir fait une paix durable,
Une paix que l'on peut dire stable,
On s'est promis de ne pas recommencer
De guerre qui ne nous ferait rien gagner.
Il m'avoua que durant tout ce temps,
Il ne s'était pas amusé,
Il n'avais pas rigolé,
Et que notre amitié lui manquait tant.
Puis vint un rire qui me sortait du coeur,
Délivrance ! Ô Bonheur!
La plaie d’un coup s’est refermée,
La blessure aussitôt cicatrisée!
Comment ai-je pu croire,
Que je n’allais jamais te pardonner?
Comment ai-je pu croire,
Que l’amitié ne peut durer?
Comment ai-je pu penser,
Que l’amour dépassait l’amitié?
Comment ai-je pu penser,
Que L’amitié devenait rivalité?
Souviens toi dès lors on ne s'est plus jamais quitté,
Souviens toi jusqu'à quel point on s'est amusé.
Moi, je n'arrêtais pas de rire,
Toi, tu n'arrêtais pas de dire :
"Faire rire est un art,
Être drôle est un don,
Il y a toujours un phare,
Là où il y a les bons."
Q.S.
2014