Get out of my mind
Cher Nina, Alors, d’entrer, je tiens à m’excuser pour ces quelques mois de silence. J’ai tellement de choses à te raconter, que je ne sais par où commencer. J’ai déposé mes valises à Boston, pour ce nouveau départ. J’ai atterri depuis quelques mois déjà, mais entre l’inscription à l’université, trouvée un boulot et une chambre ça été légèrement la course.
Je ne te cache pas que ça n’a pas été simple, je suis quelque peu paumé après tout ce qui s’est passé. Le voir là avec ce bébé dans les bras, ça m'a déchirée. Je l’ai réellement perdu cette fois Nina, je l’ai perdu à cause de mes conneries. L’amour, c’est une belle imbécillité. Je pensais avoir changé, vouloir changer, mais ça fait tellement moins de mal quand on ne s’attache à rien, ni personne.
On ne change pas la nature même d’une personne. J’ai beau avoir gagné une conscience, je suis toujours cette peste arrogante. Bien trop sûr d’elle, séductrice, ce qu’on appelle une croqueuse d’homme. Je suis toujours cette garce mystérieuse au grand cœur, parce que oui, j’ai découvert que j’avais un cœur. Moi, Nina, un cœur qui bat sous cette couche de méchanceté. Bien qu'à toi, je peux l’avouer, je ne prends plus aucun plaisir a joué les vipères. La méchanceté gratuite ne me procure plus autant de satisfaction, ça serait plutôt l’inverse. Voir le visage ce décomposé au fur et à mesure que je lâche ma petite bombe ne me fait même plus sourire.
Tu sais, je pense que dans le fond, j’ai changé. Non, en fait, je me suis simplement retrouvée. Tu te rappelles, cette petite fille sincère ?! Celle qui sautait partout dans ta chambre en écoutant la musique à fond ?! Cette gamine tellement chiante, impatiente, quelle en était attachante ?! Ben même si j’avoue ne pas encore avoir retrouvé mon sourire sincère, je ne suis plus la salope sans cœur. Mais j’apprends à me redécouvrir, mon charme fou fait toujours autant de ravage, tu verrais.
Il ne faut pas se mentir, la jalousie fait partie intégrante de moi-même. Impulsive, possessive, volcanique, grande gueule, rancunière, soupe au lait, c’est moi quoi. Je suis franche, j’essaye d’être honnête, et des fois, je suis blessante. Je fais des efforts, je fais de mon mieux pour éviter la manipulation, ce qui n’est pas toujours évident. C’est vrai, je suis habitué à toujours obtenir ce que je désire, là faut que j’accepte de me contenter de ce que j’ai.
Je ne veux plus l’aimé Nina, j’aimerais tellement l’oublié. Il m’a détruite, non en fait, je l’ai laissé me détruire. Je lui ai donné toute les armes pour le faire. Aujourd’hui, je suis déçue, déçue de moi, de lui, de nous. J’ai le cafard, le bleus, je suis plus aussi solaire que je l’étais. Je souris toujours autant, une habitude qui ne lâchera jamais je croit. Je me surprends à être spontanée, gentille, humble, sincère avec certaines personnes. J’accumule les délires, les prises de tête, les rancœurs, mais j’essaye de rester moi-même.
Ma Nina, j’aurais tellement besoin toi. Je te propose de venir visiter Boston, un rendez-vous de filles comme on fessait si souvent en Miami. J’ai besoin de ma meilleure amie, besoin de tes conseils avisés, parce que seule, je n’arriverais jamais à l’oublier. Je l’ai aimé comme jamais je n’aurais cru aimer. Et aujourd’hui, je suis paumée, comme ça ne m’est jamais arrivé. Je te lance ce défi, viens me rejoindre pour un week-end de folie entre meilleure amie. Tu me manques, as très vite, je te donne avant la fin du mois.
Story of my life
Cher Maddox, Je te dois la vérité, celle que j’ai tant cachée. Si je t’envoie cette lettre aujourd’hui, c’est parce que je n’ai pas le courage de venir bouleverser ta vie une fois encore, ou en tout cas pas en face. Sache que tout ce que je vais te dire, est ma véritable histoire.
Ma naissance n’est pas exactement ce que j’ai bien voulu te raconter. Mes parents se sont bien rencontrés à Miami, à l’université. Au bout de quatre années, dont deux de fiançailles, leur histoire s'est terminée à cause de l’ambition démesurée de ma mère. Les années ont passé et ils se sont marié chacun de leur côté. Les familles ce sont composé et le bonheur dissipé.
Ma mère a supporté les coups de mon beau-père pendant des années, même après la naissance de Laora. Mais venant d’une famille modeste, et aillant une ambition bien plus grande que la moyenne, elle a appris a gardé la face. Et puis dans ces familles de riche, les apparences sont primordiales.
Parfois, la vie est mal faite, mon père et Jonathan étaient amis d’enfance. Six ans après la naissance de ma sœur, Jonathan a voulu essayer de se faire pardonner au pré de ma mère. Ce faire pardonné de ces écarts de conduite quotidienne. Il décide donc d’amener sa petite famille dans les Hampton rejoindre son ami de longue date, sans ce douté une seule seconde que Daniel était l’amour perdu d’Emily.
Ils se sont retrouvés, comme au premier jour. Leur amour toujours aussi fort. Un peu comme le nôtre, les années de séparation ne comptaient pas. Seul leur amour retrouvé en valait la peine. Comme un incendie au fond du cœur, une tempête dans la tête, on se retrouve seul face l’espoir de revivre enfin.
Ils ont vécu et consommé leur amour désormais interdit pendant un an. Comme une bouffée d’oxygène après des années d’apnée. Comme le soleil après des jours de pluie. Ma mère était bien décidée à ne pas faire une seconde fois la même erreur. Le problème était que Jonathan est un être immonde, et sans cœur. Un de ces hommes qui a le pouvoir de détruire. De tout détruire en une fraction de seconde. L’argent ne fait pas le bonheur, mais il fait tourner le monde.
C’est dans ce monde que je suis née. L’enfant désirée d’un amour consommée jadis perdu et désormais interdit. Mes parents ont dissimulé la grossesse de ma mère jusqu’à termes. Ils avaient tout préparé à l’avance, l’accouchement dans un hôpital de Miami, la maison à l’écart de la ville pour mes premier mois. Les billets d’avions pour la France, la villa dans le sud. Absolument tout.
Une fois que j’ai pointé le bout de mon nez, les choses se sont compliquées. C’est beaucoup plus simple sur le papier.
J’ai eu une enfance heureuse, tu sais. Loin des atrocités de Jonathan, loin des projecteurs, loin des plans foireux. Mes parents ont dû persévérer pour ça, mais malgré les déménagements incessants, les coups de gueule, les cris, c’était sans doute la plus belle période de ma vie, après toi. J’ai vécu et grandi avec ma famille jusqu’à l’âge de 8 ans, la suite est beaucoup moins rose, je te rassure. Je ne t'ai pas menti sur tout, un jour Jonathan a débarqué à la maison, un peu comme le soir où il a débarqué au motel. Le regard noir, les poings serrés. Je ne l’avais jamais vu avant ça, je ne le connais ni d’Eve, ni d’Adam. Mes parents, ne m’avaient jamais parlé de lui, ni même Laora. Ces là que ma vie à basculer, et le cauchemar a commencé.
Dès qu’il a posé ces yeux sur moi, j’ai su que j’étais perdue. Quand je t’ai dit qu’il était absolument prêt à tout pour avoir ce qu’il désire, je t’ai dit la vérité. Au départ, il voulait simplement se venger, uniquement leur faire, payer leur fuite, l’enfant illégitime qu’ils sont eus. Mais dès qu’il a posé son regard froid sur moi, j’ai compris que c’était fini.
Des parents, défendent leur enfant à la vie à la mort n’est-ce pas !? Les miens sons morts sous mes yeux. Ma mère a succombée aux coups trop puissants, incessant, humiliant, violant de Jonathan. Quant à mon père, il s’est défendu, il m’a protégé, il s’est battu. Mais une fois que Jonathan a constaté qu’il ne gagnerait jamais en face à face, poings contre poings, en combat loyal. Il a sortis son arme de prédilection et lui mis une balle dans la tête, en traître. Tout ça à cause de moi, tout ce gâchis pour me protégé. Tout ce sang, cette peur, tout ça pour pas grand-chose.
J’avais 8 ans à cette époque, cette version de mon histoire, ma véritable histoire personne ne la connaît. Personne excepté toi aujourd’hui. Je t’explique ça, pour que tu comprennes d’où viennent mon instinct de survie, et mon goût amer pour la fuite. Une gamine de 8 ballets, face à un homme de 35 ça ne fait pas vraiment le poids. Il m’a pris avec lui, laissant Laora seule face à elle-même. Il a abandonné son sang pour une stupide vengeance qui ces terminé en tragédie.
Il m’a détruite pour mieux me modeler à son image. Il m’a appris la douleur, physique et émotionnelle. Il m’a transformé pour devenir une arme. Pendant quatre ans, il s’est servi de moi, dans tous les sens du terme possible. Tantôt pour ces vengeances personnel, tantôt pour assouvir ses désirs, tantôt pour me salir les mains à sa place. Il m’a utilisé pour arriver à ses fins. Et pendant ces quatre années, j’ai prié, espéré de toutes mes forces que Laora vienne me chercher, sans résultat. Je n’étais qu’une gamine, et quand il se faufilait dans mon lit chaque nuit, j’étais son objet.
Une nuit, j’ai décidé que la vie n’en valait pas la peine. Alors, j’ai pris ces bouteilles d’alcool cuvé personnel et j’ai dévalisé sa pharmacie réservée à ces ennemis potentiels. Je me suis installée au bord de la piscine et en regardant le soleil ce levée, j’ai avalé pilule par pilule, gorgée par gorger. Et une fois le soleil au zénith, je me suis doucement endormie. Il m’a trouvé à son réveil, flottant inerte au milieu de la piscine.
Tu vois, j’ai été faible moi aussi. Je suis humaine, comme toi. Je ne suis pas une victime, j’ai juste malencontreusement été le pion de la fatalité de la vie. Ce jour, après un lavage d’estomac j’ai ouvert les yeux à l’hôpital. Je n’ai même pas été foutue de réussir ça, tu vois. Même la vie j’ai essayé de fuir, c’est devenu comme une seconde nature. Mais, comme toi elle était tenace et ne m’a pas laisser partir.
À la suite de ça, Jonathan m’a fait suivre, surveillé et enfermé. Je n’avais que 12 ans, il était facile de me faire passer pour folle. Après tout ce que j’avais vécu, la mort de mes parents qu’il avait fait passer pour un meurtre suivi d’un suicide, ma tentative de mettre fin à mes jours, les bouteilles d’alcool que j’ai vidées. Je suis resté enfermé pendant un mois avant de trouver la faille pour m’enfuir. J’ai profité d’un moment d’inattention de Jonathan, et d’une sécurité pourrie du Hp.
Je ne compte plus combien de fois j’ai changé de nom après ça, je changeais de ville chaque semaine, de pays chaque mois. Je ne dormais jamais deux fois au même endroit, je n’avais pas d’habitude. Je trouvais des combines pour passer les frontières. J’ai vécu comme ça seul, livrée à moi-même, pendant un an. Ensuite, la vie a fait que Laora m’a retrouvée. C’était devenu plus simple à deux, elle avait l’expérience, j’avais le compte en banque, les moyens et la théorie de l’expérience.
La suite, tu la connais, j’ai poursuivi mon petit bonhomme de chemin jusqu’à toi.
Tu as été l’amour de ma vie, ma force et ma faiblesse, mon oxygène. Tu étais la plus belle partie de moi Maddox. Je me sentais vivante avec toi, différente, importante. Notre histoire, a été, je pense l’histoire de ma vie. Je me suis battue pour toi, j’ai combattu mes démons, mes angoisses, et je dissimulais chaque jour la peur de te perdre à jamais.
Ce soir-là, celui où tu m’as proposé un café dans ce restaurant de bas étage. Ce soir-là, tu as changé ma vie. Tout ce qu’il s’est passé avant ne comptait plus. Ce qui comptait, c’était juste toi et moi. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai baissé ma garde, et c’est de cette manière qu’il nous a trouvée. J’assume mes choix, même si te quitter ce soir-là était le plus mauvais choix que j’ai fait.
Après Halloween, je me suis fait oublier. J’avais appris pour ton frère, et le tout additionné fessait que c’était de nouveau plus le moment pour nous. Je me suis fait discrète pas mal de temps, me disant qu’une fois que tout se serait tassé, je reviendrais. Tu es ma seule faiblesse Maddox. Si je étais partie de Miami, si j’avais eu le courage de t’abandonner pour du bon. Mais cette fois, je ne voulais pas faire la même erreur. Je suis resté. Et c’est là que Jonathan m’a retrouvée. Il avait Laora, il s’est servi de nos faiblesses. Il m’a enlevée pendant 4 mois, nous torturant pour son plaisir. Je revenais des années en arrières, me dégoutant un peu plus chaque fois qu’il posait la main sur moi. Après quatre mois, Laora est morte sous la force non retenue de ces poings.
C’est là que j’ai compris, j’ai compris ce que tu as ressenti. Ce que tu as enduré. C’est là que j’ai accepté que je ne serais plus jamais pareille, et qu’a l’inverse toi et moi nous sommes semblable. J’ai usé de mon charme pour qu’il me détache, j’ai faits ce qu'il m’a appris. Sa seule faiblesse c’est moi, et j’en aie profité. À la seconde où j’ai eu les mains et les pieds libres, j’ai commencé a frappé. Je ne voyais plus rien, je ne contrôlais plus rien. Je frappais, frappais toujours plus fort. Jusqu’à ce que son arme tombe au sol, je l’ai ramassé sans trop réfléchir, je ne ressentais plus rien, le néant. Et là je l’aie regarde, j’ai regardé son regard perdu dans le vague, affaibli par mes coups. Il était là allongé sur le bitume en sang, il avait l’air humain. C’est là que j’ai réalisé ce que je pouvais faire. Sur le coup, je me suis fait peur à moi-même ensuite je me suis agenouillé a côté de lui, je l’ai regardé dans les yeux et tout en déposant l’arme à côté de lui je lui aie murmuré «
Je ne suis pas comme toi ! Tu as perdus la partie. »
S’il est encore en vie aujourd’hui, c’est grâce à toi. J’aurais pu lui mettre une balle dans la tête comme il a fait à mon père. Mais, qui j’aurais été si j’avais fait ça !? Il aurait gagné, je n’aurais pas été mieux que lui. J’ai pensé au meilleur que tu fessais ressortir en moi quand tu étais là. J’ai tourné les talons et j’ai quitté l’entrepôt. Et juste avant qu’il perde connaissance, il a crié «
Ce n’est pas terminé ! Tu es à moi. »
Quand je suis rentré à Miami après mes quelques mois d’absence, je t’ai découvert père à ton tour. Mon monde c’est effondrer, j’ai ressenti cette putain de douleur au milieu de la poitrine. Comme si l’on m’arrachait le cœur, comme un coup de poignard. Tout ce que j’ai vécu lorsqu’il me tenait captive, n’était rien comparé à la souffrance qui m’envahissait en te voyant là. Étrangement je ne pouvais pas t’en vouloir, je n’étais même pas en colère, simplement brisée. Après réflexion, je m’étais dit que c’était mieux ainsi. Que sans toi, je n’avais plus cette épine dans le pied, cette peur de te perdre, cette faiblesse. Sans toi, je pouvais être cruelle et sans cœur. Mais c’était tellement faut.
J’ai survécu à tellement pire, mais rien n’a été aussi difficile que de t’écrire cette lettre. Quand j’ai quitté cette chambre de motel, cette nuit-là quand j’ai pris la fuite ne te laissant que nos souvenirs. Je savais qu’on se retrouverait, que ce n’était pas terminé. Quand je me suis éclipsé de ta vie après la mort cruelle de ton frère, j’avais l’espoir de retrouvailles. Je savais que je ne serais pas loin, qu’un jour l’on recommencerait où l’ont c’était arrêté. C’était toi et moi Maddox, notre histoire ne pouvait pas ce finir. Pas ainsi. Tout à changer quand je t’es vu ce bébé dans les bras, sourire aux lèvres, au côté de Mahina. Alors là, j’ai su. J’ai su que c’était fini, du coup je n’avais plus rien à faire à Miami. Je ne suis pas sado, je ne pouvais pas rester et te savoir là si près et pourtant si loin. J’ai pris l’avion pour une destination que même moi je savais inconnue, j’ai fuis pour t’oublier. J’ai fuie le manque, la tristesse, le chaos, l’absence. J’ai fui à l’autre bout de monde, et même à l’autre bout du monde je n’y suis pas arrivée. J’espère en t’écrivant cette lettre, mettre un point final à notre histoire. J’espère enfin tourner la page, clôturé ce chapitre de ma vie. Ton chapitre. J’espère te sortir de ma tête, t’effacé de mon cœur, te gommez de mes pensées. Tout comme tu es sorti de ma vie. Je ne veux plus t’aimer Maddox, je ne veux plus souffrir à cause de toi.
Il m’a fallu quelques mois pour trouver le courage de t’envoyer cette lettre. Je veux faire table rase du passé. Je ne veux plus fuir, déménagé, vagabondé. J’ai 20 ans, j’ai envie d’essayer de me poser à un endroit. J’ai choisi Boston pour mon nouveau départ, leur université est presqu’aussi bonne que celle de Miami. Je te souhaite tout le bonheur du monde, tu le mérites. Sache que je ne t’oublierais jamais, je t’ai aimé à la seconde où je t’ai vu, je t’aime et je t’aimerais. Mais je veux vivre, même si tu n’es plus à mes côtés. Je veux vivre Maddox, plus survivre en attendant ton retour impossible.